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À La Une - Syrie

"Les chances de maintien d'Assad s'amenuisent de jour en jour", estime Medvedev

L'aviation syrienne poursuit ses bombardements des positions de l'opposition.

Des combattants rebelles syriens dans la ville de Hama, dans l'ouest de la Syrie. AAMIR QURESHI/AFP

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé dimanche que les chances de maintien au pouvoir du président syrien Bachar el-Assad s'amenuisaient "de jour en jour" et qu'il avait commis une "erreur peut-être fatale" en tardant à faire des réformes.

 

"Il aurait dû agir beaucoup plus vite et inviter l'opposition pacifique qui était prête à s'asseoir à la table des négociations avec lui. C'est une grave erreur de sa part, peut-être fatale", a déclaré M. Medvedev dans une interview à la chaîne de télévision CNN réalisée en marge du Forum de Davos (Suisse), dont le texte a été publié en intégralité sur le site du gouvernement russe.

 

A une question du journaliste lui demandant si M. Assad pouvait survivre, M. Medvedev a répondu : "Je ne sais pas. Il me semble que ses chances de maintien (au pouvoir) s'amenuisent de jour en jour".

M. Medvedev a souligné avoir tenté de convaincre M. Assad de dialoguer avec l'opposition : "j'ai téléphoné quelques fois à Assad et je lui ai dit +faites des réformes, asseyez-vous à la table des négociations+".

 

"Mais je le répète encore une fois, à mon avis, les dirigeants syriens n'étaient pas prêts à cela", a poursuivi M. Medvedev. "D'un autre côté, il ne faut en aucun cas permettre que l'élite politique soit emportée par un conflit armé", a estimé le chef du gouvernement russe.

 

Dans cette interview, M. Medvedev a réaffirmé la position de la Russie selon laquelle seul le peuple syrien est habilité à décider du sort du président Assad, dont les Occidentaux réclament le départ.

"Je le répète une nouvelle fois: c'est au peuple syrien de décider. Pas à la Russie, pas aux Etats-Unis et ni à n'importe quel autre pays", a ajouté M. Medvedev.

 

La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s'oppose à toute ingérence dans le conflit qui a fait selon l'ONU plus de 60.000 morts depuis le début de la révolution il y a près de deux ans.

M. Medvedev a également réaffirmé que Moscou n'oeuvrait pas au maintien au pouvoir de M. Assad.

"Nous n'avons jamais dit que notre objectif était le maintien du régime politique actuel ou le maintien du président Assad. C'est au peuple syrien de décider", a-t-il insisté.

 

La Russie n'a jamais été un allié exclusif de la Syrie ou de Bachar el-Assad, a observé le Premier ministre.

"Nous avons eu de bonnes relations avec son père et avec lui, mais il a eu des alliés plus privilégiés parmi les pays européens", a-t-il observé. La semaine dernière, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait déclaré que l'éviction du président Assad ne figurait pas dans les accords internationaux et qu'elle était "impossible à mettre en oeuvre".

 

Les violences continuent

Sur le terrain, des affrontements ont éclaté dimanche entre les forces syriennes et les rebelles près d'une gare ferroviaire dans le sud de Damas. Les affrontements ont éclaté dans la zone de Port-Saïd, et se sont propagés au quartier de la gare de Qadam, visé par des raids aériens du régime qui ont également touché le quartier voisin d'Assali, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne.

 

Les combats ont entraîné la fermeture d'une autoroute stratégique qui relie la capitale à la province de Deraa (sud), indique l'OSDH. L'aviation du régime a également bombardé la Ghouta orientale, région de vergers à l'est de Damas, ciblant la localité de Chebaa, où des affrontements ont opposé ces dernières semaines les forces du régime aux rebelles.

 

Plus au nord de la capitale, des insurgés et des troupes du régime se sont affrontés autour d'un garage militaire, près des fiefs rebelles d'Irbine et de Harasta, a affirmé l'OSDH.

 

Des troupes d'élites de l'armée syrienne ont par ailleurs bombardé Daraya, localité de la périphérie de Damas, ont indiqué des militants. "L'artillerie lourde et les chars ont bombardé Daraya depuis l'aéroport militaire de Mazzeh et le quartier général de la quatrième division sur le mont de Mouadamiya et des exposions violents secouent la ville", selon le Conseil général de la révolution syrienne.

 

L'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et médecins en Syrie, a également fait état de nouveaux bombardements sur la ville. Daraya est le théâtre d'une assaut déterminé de l'armée loyale au président Bachar al-Assad, qui tente depuis plus de deux mois, à l'aide de chars et de raids aériens, de reprendre la ville contrôlée par les rebelles.

 

L'agence officielle Sana a indiqué samedi soir que "notre vaillante armée continue à pourchasser des groupes terroristes armés coupables de meurtres, de vols et d'attaques prenant pour cible les infrastructures de Daraya".

 

Selon un militant anti-régime habitant la ville, 90% de la population a fui Daraya fin novembre, au moment où les violences s'intensifiaient à l'approche de la Garde républicaine, unité d'élite du régime.

 

Les forces du régime ont également bombardé la localité de Beit Saham, au sud-ouest de la capitale, située près de la route stratégique menant à l'aéroport de Damas, après des attaques rebelles visant plusieurs barrages militaires de la région, selon l'OSDH.

 

Des combats opposaient l'armée à des combattants rebelles près d'un bâtiment administratif de l'armée de l'air dans la ville de Maliha (sud-ouest de Damas), d'après la mêmes source.

Depuis des mois, des combats secouent les localités à la périphérie de la capitale où les insurgés ont établi leurs bases-arrière tandis que le régime a annoncé à plusieurs reprises y mener l'assaut final.

 

Par ailleurs, dans le centre du pays à Homs, "les terroristes ont riposté à la progression de l'armée, qui a tué des dizaines d'entre eux dont 23 étrangers, en faisant exploser trois voitures et en tirant plusieurs obus, tuant cinq citoyens, dont des enfants", écrit le quotidien al-Watan, proche du régime, dans son édition de dimanche.

 

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commentaires (3)

La Sibylle a tranché !

SAKR LEBNAN

03 h 25, le 28 janvier 2013

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Commentaires (3)

  • La Sibylle a tranché !

    SAKR LEBNAN

    03 h 25, le 28 janvier 2013

  • Pauvres COLLABOS pro-aSSadiot baaSSdiot ! Dilemme pour eux, et que vont-ils pouvoir maintenant faire ? Yâ Harâm !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    01 h 19, le 28 janvier 2013

  • Tiens pas de reactions anti Assad, apres cette declaration ?? peut etre que Medvedev sait qu'il se trompe aussi, ou alors il cherche a tromper les mercenaires. On dit bien que la reunion de Paris est sans illusion et sans enthousiasme, c'etait pas le cas auparavant, mais que s'est il passe entre temps, avec le qatar et les bensaouds ???

    Jaber Kamel

    17 h 03, le 27 janvier 2013

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