Après la diffusion de ces enregistrements, le Hezbollah a tenté de rétablir les ponts avec le courant du Futur, et plus précisément avec M. Saad Hariri, en proposant ses services afin de clore le dossier des accusations lancées contre Okab Sakr. Dans le cadre de ces démarches, une délégation du Hezbollah conduite par Wafic Safa, le chef de l’appareil sécuritaire du parti chiite, a rendu visite au directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Achraf Rifi. Les délégués hezbollahis ont mis l’accent au cours de cette rencontre – la première depuis plusieurs mois – sur la nécessité de relancer le dialogue, de rejeter le langage de la violence, de maintenir le calme et de sauvegarder la stabilité dans le pays afin de faire face à la montée du fondamentalisme et du radicalisme au niveau de la rue sunnite, notamment à Saïda et au Liban-Nord. Visiblement, les responsables du Hezbollah se montraient soucieux de détendre l’atmosphère avec les courants sunnites modérés dans le but de juguler l’extrémisme sunnite et d’éviter que ce dernier supplante les modérés.
Des sources ministérielles précisent que la démarche du Hezbollah sur ce plan est due au fait que le parti chiite a le sentiment que le régime syrien vit ses derniers moments. Un responsable russe a d’ailleurs relevé dans ce cadre, concernant la crise syrienne, que « le jeu touche à sa fin » et que la discussion porte actuellement sur la solution en gestation. Un haut responsable libanais souligne à ce propos que des progrès sont enregistrés sur la voie d’un règlement en Syrie. Dans un tel contexte, le Hezbollah craint d’être la cible de la colère du nouveau régime syrien qui risquerait même d’envoyer des commandos au Liban pour se venger du parti chiite, de la même manière que le Hezbollah a dépêché des combattants en Syrie pour soutenir Bachar el-Assad. D’où la volonté du Hezbollah de rétablir les ponts avec le courant du Futur et de s’engager sur la voie de la détente.
Le courant du Futur aurait accueilli favorablement cette volonté de détente, soulignant toutefois que le parti chiite devrait prouver par des démarches concrètes ses bonnes intentions. Pour le 14 Mars, ces mesures palpables sont claires, à savoir : la démission du gouvernement ; la formation d’un cabinet regroupant des ministres qui ne seraient pas candidats aux prochaines élections ; la remise à la justice internationale des quatre responsables du Hezbollah accusés d’être impliqués dans l’assassinat de Rafic Hariri ; et la remise à la justice libanaise du cadre hezbollahi, Mahmoud Hayek, accusé d’être impliqué dans la tentative d’assassinat du député Boutros Harb. Affaire donc à suivre ... En fonction, sans doute, des développements sur le terrain en Syrie.
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Fouad Sanioûra : Un PM au GRAND CŒUR !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
20 h 24, le 13 décembre 2012