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À La Une - Conflit

Après Washington, les Amis de la Syrie reconnaissent la Coalition comme seul représentant

Triple attentat contre le ministère de l'Intérieur à Damas.

Le groupe des Amis de la Syrie a formellement reconnu mercredi la Coalition nationale de l'opposition comme "seule représentante" des Syriens. Abderrahmane Mokhtari/Reuters

Le groupe des Amis de la Syrie, formé de pays arabes et occidentaux opposés au régime de Bachar el-Assad, a formellement reconnu mercredi la Coalition nationale de l'opposition comme "seule représentante" des Syriens, a indiqué le Maroc, hôte de la réunion.

 

"Aujourd'hui, une reconnaissance complète a été accordée à la Coalition nationale comme seule représentante du peuple syrien", a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères Saad-Eddine el-Othmani, lors d'une conférence de presse à Marrakech à l'issue de la réunion.

 

"Les participants reconnaissent la Coalition nationale (syrienne) comme le représentant légitime du peuple syrien", est-il notamment écrit dans le document qui a été adopté au terme de la réunion des Amis du peuple syrien.

 

Le groupe, qui se retrouvait pour la quatrième fois au niveau ministériel, rassemble plus d'une centaine de pays occidentaux et arabes, d'organisations internationales et des représentants de l'opposition au régime de Damas.

Cette réunion était la première depuis l'annonce, il y a un mois à Doha, de l'unification de l'opposition, sous pression américaine notamment.

 

M. Othmani a indiqué devant la presse que la prochaine réunion se tiendrait en Italie, comme cela avait déjà été évoqué à Paris en juillet.

 

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a exhorté les participants à reconnaître également individuellement cette Coalition. "Nous le faisons globalement, mais il faut que chacun de nous, dans son pays, si ça n'a pas déjà été fait, le fasse", a-t-il dit.

 

"Bachar el-Assad a perdu toute légitimité et devrait renoncer (au pouvoir) afin de permettre le déclenchement d'un processus politique de transition", est-il en outre précisé dans le texte.

Le document prévient en outre Damas que l'utilisation d'armes chimiques -comme certains pays en ont émis la crainte- entraînerait une "réponse sévère" de la communauté internationale, sans autre détail.

 

(Lire aussi : Recours, par Damas, à l'arme chimique : possible, mais peu probable)

 

La réunion des Amis de la Syrie s'était ouverte sur l'annonce, mardi soir, de la reconnaissance par Washington de la Coalition de l'opposition. Les États-Unis emboîtaient ainsi le pas à la France, à la Grande-Bretagne, à la Turquie et au Conseil de coopération du Golfe (CCG).

"Nous avons décidé que la Coalition (...) rassemblait désormais suffisamment (de groupes), reflétait et représentait suffisamment la population syrienne, pour que nous la considérions comme la représentante légitime des Syriens", a déclaré le président Barack Obama dans un entretien à la chaîne ABC. 

Le sous-secrétaire d’État américain, William Burns, a indiqué à Marrakech avoir invité la direction de la Coalition syrienne à se rendre à Washington.

 

Moscou a accusé les États-Unis de miser, avec cette reconnaissance, "sur une victoire par les armes" de la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne.

 

De Marrakech, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a qualifié de "réel progrès" les reconnaissances engrangées par la Coalition des opposants au régime de Damas. "Le point majeur désormais est de faire parvenir plus d'aide par leur intermédiaire (...), dans notre cas une aide non létale, et bien évidemment plus d'aide humanitaire", a-t-il ajouté.

 

Pas d'armes

Les Amis de la Syrie se sont retrouvés au Maroc alors que la révolte contre le régime de Bachar el-Assad s'est transformée en guerre civile et que la situation, notamment humanitaire, est dramatique.

En 21 mois, les violences ont fait plus de 42.000 morts, selon une ONG syrienne, et un demi-million de réfugiés selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

 

La réunion de Marrakech devait aussi être l'occasion de se pencher sur les moyens de renforcer l'aide humanitaire à destination des populations.

"Le montant de l'aide dont nous avons besoin et que nous attendons est énorme, et nous comptons vraiment sur nos amis et alliés", a souligné mardi auprès de l'AFP un porte-parole de la Coalition syrienne, Yasser Tabbara.

 

Cependant le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé mercredi que la France n'était pas prête à armer l'opposition syrienne. Les États-Unis n'ont pas l'intention de lui fournir des armes, ont également indiqué des responsables de l'administration Obama.

 

Les sanctions US contre al-Nosra cirtiquées

Par ailleurs, au lendemain de la prise par les rebelles islamistes d'Al-Nosra de la base Cheikh Souleimane, l'une des dernières places fortes de l'armée dans le nord-ouest syrien, au détriment de l'Armée syrienne libre (ASL), tenue à l'écart des combats, Washington a pris des sanctions contre le mouvement et contre les milices pro-régime.

 

(Lire aussi : La rivalité entre le Front al-Nosra et l’ASL s’accroît)

 

Les États-Unis ont inscrit le Front Al-Nosra, émanation selon eux d'el-Qaëda en Irak, sur leur liste des organisations terroristes étrangères et ont gelé les avoirs de deux de ses chefs, l'Irakien Maysar Ali Moussa Abdallah al-Joubouri et le Syrien Anas Hassan Khatab.

 

Sur les forums internet jihadistes, plusieurs groupes ont félicité Al-Nosra pour cette inscription.

 

Les Frères musulmans de Syrie ont dénoncé cette décision la qualifiant de "mesure hâtive" et d'"erreur", alors que le colonel rebelle Abdel Jabbar al-Oqaïdi, chef du conseil militaire de l'ASL de la région d'Alep (nord), l’a condamnée. "Nous rejetons cette décision. Le Front al-Nosra n'a jamais rien fait d'illégal ou de condamnable à l'encontre d'un pays étranger. Ils combattent en ce moment à nos côtés", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a lui aussi appelé les États-Unis à réexaminer leur décision.

 

Attentats à Damas

Sur le terrain, plusieurs attentats ont secoué mercredi Damas, dont trois contre le ministère de l'Intérieur, faisant au moins 11 morts, selon une source des services de sécurité et une ONG syrienne.
Trois attentats, dont l'un commis avec une voiture piégée, ont visé le ministère de l'Intérieur dans l'ouest de la capitale syrienne, faisant sept morts et 50 blessés, selon un premier bilan.

La télévision officielle a affirmé que le ministre de l'Intérieur Mohammad al-Chaar et les plus hauts gradés du ministère étaient tous sains et saufs. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que les trois explosions avaient tué huit soldats et fait plus de 40 blessés.
Les premières images diffusées par la télévision al-Ikhbariya, la chaîne d'Etat d'informations en continu, ont montré des traînées de sang au sol ainsi que de larges cratères creusés au milieu de gravats.

Au Caire, l'agence officielle égyptienne Mena a rapporté que le bâtiment mitoyen abritant l'ambassade d'Egypte à Damas avait été fortement endommagé par l'une des explosions et que l'un des employés avait été blessé.

En soirée, l'explosion d'une bombe dans un minibus a fait trois morts et 20 blessés dans le secteur 86 du quartier de Mazzé, également dans l'ouest de Damas, et habité par des alaouites, la minorité religieuse dont est issu le président Assad, selon l'OSDH. En outre, dans le nord-ouest de Damas, une explosion a secoué le quartier de Doumar al-Gharbi, suivie de tirs nourris, sans faire de victimes, a ajouté l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie.

Dans la matinée, deux bombes magnétiques posées sur des véhicules ont explosé simultanément sur un parking situé derrière l'ancien palais de Justice dans le quartier de Qanawat à Damas, faisant un blessé et des dégâts matériels, selon l'agence officielle Sana.

Une personne a aussi été tuée et cinq blessées par deux bombes à Jaramana, une localité pro-régime où vivent en majorité des druzes et des chrétiens, située au sud-est de Damas. Elle a déjà été l'objet de quatre attentats dans le passé, le plus sanglant ayant fait 54 morts le 28 novembre.

 

Enfin, la diplomatie américaine a affirmé mercredi que le régime syrien utilisait des "missiles" et des bombes incendiaires contre la rébellion, sans être plus précise sur les armements employés.

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Le groupe des Amis de la Syrie, formé de pays arabes et occidentaux opposés au régime de Bachar el-Assad, a formellement reconnu mercredi la Coalition nationale de l'opposition comme "seule représentante" des Syriens, a indiqué le Maroc, hôte de la réunion.
 
"Aujourd'hui, une reconnaissance complète a été accordée à la Coalition nationale comme seule représentante du peuple...

commentaires (2)

De Bachar el-Assad à l'arsenal d'Al-Nosra de la base Cheikh Souleimane vraiment comme du temps de Saddam la reconnaissance par Washington de la Coalition de l'opposition est vraiment floue . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

08 h 56, le 12 décembre 2012

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Commentaires (2)

  • De Bachar el-Assad à l'arsenal d'Al-Nosra de la base Cheikh Souleimane vraiment comme du temps de Saddam la reconnaissance par Washington de la Coalition de l'opposition est vraiment floue . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 56, le 12 décembre 2012

  • Destin décidé !

    SAKR LEBNAN

    08 h 02, le 12 décembre 2012

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