Corruption : la Direction générale des douanes nie en bloc

La Direction générale (DG) des douanes a publié hier un communiqué dans lequel elle réfute les accusations qui la pointent du doigt quant aux pratiques de corruption et de trafic au profit du Hezbollah. En effet, plusieurs députés se sont insurgés ces dernières semaines contre le manque de contrôle et de régularisation des douanes vis-à-vis de pratiques irrégulières. « C’est sans preuve aucune que des voix se sont élevées pour dénoncer un gaspillage annuel de plusieurs milliards de dollars au port de Beyrouth », a indiqué le directeur général par intérim des douanes, Chafic Merhi, qui rappelle que, hormis le devoir de collecter les taxes, les douanes jouent le rôle de contrôleur et de facilitateur des flux de marchandises. En comparant les recettes douanières de ces 10 dernières années, le communiqué souligne que les recettes douanières ont totalisé 3 024 millions de dollars en 2011, contre 1 612 millions de dollars en 2002. Si le chiffre enregistré en 2011 est moins élevé que celui enregistré un an plus tôt (3 426 millions de dollars), la DG des douanes indique que cette baisse (-11,7 %) s’explique par une baisse du prix des 20 litres d’essence de l’ordre de 5 000 livres au début de l’année 2011 ainsi que par le recul de l’importation des voitures d’occasion en raison d’une réforme des systèmes de règlementation. La baisse du prix des 20 litres d’essence ainsi que le recul de l’importation des voitures d’occasion ont fait chuter les recettes douanières de 326 millions et 175 millions de dollars respectivement en 2011 selon le communiqué de la DG des douanes qui précise qu’en prenant en considération le reste des recettes, celles-ci auraient augmenté de 101 millions de dollars entre 2010 et 2011.
Concernant les accusations qui soulignent que certaines marchandises ne sont pas soumises aux contrôles et aux taxes réglementaires, la DG des douanes a indiqué que cela était impossible puisque les marchandises sont contrôlées par plusieurs organismes de règlementation. « Les marchandises qui sortent du port via la ligne verte et qui ne sont donc pas soumises aux contrôles douaniers sont de toute manière sujettes à des contrôles mis en place par l’Office de régularisation où les irrégularités et les trafics sont stoppés net. Le communiqué des douanes tient à préciser toutefois que les différents départements des douanes travaillent avec un budget limité.
Dans les détails, la DG des douanes a souligné qu’entre les années 2002 et 2011, la valeur des marchandises importées a été multipliée par 3,22 alors que le volume (en tonnes) a été multiplié par 1,92. » Selon les sources qui accusent les douanes de corruption, les recettes douanières auraient dû, elles aussi, augmenter de 3,22 fois, soit atteindre 4 105 millions de dollars. D’où le chiffre de gaspillage de 1 658 millions avancé indique le communiqué qui précise que les calculs émis par les sources accusatrices ne sont pas scientifiques.
Par ailleurs, la DG des douanes a souligné qu’elle surveillait scrupuleusement les pratiques frauduleuses au sein de l’institution et a tenu à rappeler que les nombreux accords internationaux et régionaux signés au cours de la dernière décennie aboutissaient à des réductions, voire des exemptions de certaines taxes douanières.
Enfin, le communiqué des douanes rappelle qu’il n’est pas responsable des chiffres non officiels avancés dans la presse.