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À La Une - protestation

Les détenus kurdes cessent leur grève de la faim en Turquie

Les grévistes répondent ainsi à l'appel du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan qui a estimé samedi que "cette action a atteint son objectif."

Une manifestation pro-kurde, le 17 novembre 2012 à Ankara, en soutien au mouvement collectif de grèves de la faim des détenus kurdes qui s'est terminé le dimanche 18 novembre. ADEM ALTAN /

Un mouvement collectif de grèves de la faim des détenus kurdes s'est terminé dimanche après l'appel, lancé samedi, du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan à ses partisans pour qu'ils cessent leur protestation qui durait depuis 68 jours.


"Nous prenons en considération l'appel d'Abdullah Öcalan et mettons fin à notre action à partir du 18 novembre", a déclaré depuis la prison un représentant des militants en grève, Deniz Kaya, à l'agence pro-kurde Firatnews.


C'est son frère Mehmet, après l'avoir rencontré samedi, qui a publié le même soir une déclaration écrite relayant les vœux du chef du PKK. "Cette action a atteint son objectif. Je veux qu'ils mettent fin à leur action sans tarder et sans aucune hésitation", a dit Öcalan, selon ce document.

 

Abdullah Öcalan, 62 ans, est emprisonné à Imrali, une île de la mer de Marmara (nord-ouest), depuis son arrestation en 1999. Depuis le 12 septembre, d'abord un groupe d'une soixantaine de détenus puis ensuite plus de 700 prisonniers kurdes ont cessé de s'alimenter dans des dizaines de prisons du pays pour obtenir la fin de l'isolement d'Öcalan et l'amélioration du sort de la minorité kurde, notamment la reconnaissance de leur langue.

 

Le Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-Kurde) a apporté son appui à la consigne d'arrêter la grève de la faim lancée par Abdullah Öcalan. "Les grévistes ont cessé leur mouvement depuis ce matin (dimanche). Certains d'entre-eux seront hospitalisés", a indiqué la co-présidente de cette principale formation pro-kurde de Turquie, Gülten Kisanak, citée par l'agence Anatolie.


Ce mouvement, qui aurait pu déboucher sur la mort de certains grévistes, notamment ceux du premier groupe, de l'avis de médecins, mettait le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, dans l'embarras et risquait de raviver la tension dans le sud-est, majoritairement kurde, du pays.


Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, est tenu par la Turquie pour responsable de la mort de plus de 45.000 personnes depuis qu'il a pris les armes il y a près de 30 ans pour obtenir un statut d'autonomie pour les Kurdes de Turquie.


Le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) avait fait la semaine dernière un geste pour tenter d'enrayer cette vague de protestation en faisant déposer un projet de loi autorisant les Kurdes à se défendre dans leur langue maternelle devant les tribunaux.
Le projet doit être voté cette semaine au Parlement où l'AKP est majoritaire.
La proposition autorise un détenu kurde à faire usage de sa langue maternelle pour se défendre dans les tribunaux.


Cette décision a été jugée insuffisante dans un premier temps par les militants de la cause kurde, qui réclamaient d'abord la fin de l'isolement imposé à Öcalan, interdit de rencontrer depuis plus d'un an et demi ses avocats.
La façon dont s'est terminée le mouvement illustre également la position de force d'Öcalan qui reste malgré son emprisonnement un acteur incontournable dans le conflit kurde en Turquie.


M. Erdogan a joué pendant tout le mouvement la carte de la fermeté et a exclu de céder à ce qu'il a appelé le "show" des grévistes de la faim. "Notre gouvernement ne cèdera pas au chantage", a-t-il notamment martelé, menaçant d'alimenter par la force les militants les plus affaiblis.


La poursuite du mouvement aurait  eu aussi des conséquences néfastes sur l'image de la Turquie à l'étranger. 
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le gouvernement islamo-conservateur a fait progresser les droits culturels des Kurdes. Ce mouvement de contestation dans les prisons, le premier auquel il est confronté, est intervenu alors que les combats font rage entre l'armée et le PKK dans tout le sud-est du pays.
Les grèves de la faim sont une pratique des organisations d'extrême-gauche et kurdes et ont fait plus d'une centaine de morts entre 1996 et 2007, dans des mouvements de protestation contre l'isolement carcéral.

Un mouvement collectif de grèves de la faim des détenus kurdes s'est terminé dimanche après l'appel, lancé samedi, du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan à ses partisans pour qu'ils cessent leur protestation qui durait depuis 68 jours.
"Nous prenons en considération l'appel d'Abdullah Öcalan et mettons fin à notre action à partir du 18 novembre", a déclaré depuis la prison un...

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Pauvre Minorité dans ces Contrées !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 56, le 19 novembre 2012

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Commentaires (2)

  • Pauvre Minorité dans ces Contrées !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 56, le 19 novembre 2012

  • L'odeur des Kébabs leur a fait changer d'avis...

    SAKR LEBNAN

    10 h 04, le 18 novembre 2012

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