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À La Une - Énergie

Exploration du gaz offshore : tout est prêt... ou presque !

Une journée en mer avec le ministre Gebran Bassil, qui a tenu à montrer à la presse les avancées considérables auxquelles le Liban est parvenu.

Le ministre libanais de l'Energie et des Ressources hydrauliques Gebran Bassil observant le M/V Polar Duke qui effectue actuellement l'introspection des fonds marins en 3D. Photo Marisol Rifaï

Une fois n’est pas coutume... C’est à bord d’un bateau que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, a convié une petite dizaine de journalistes des principaux médias libanais à une conférence bien particulière. « Cette expédition a pour objectif de familiariser la presse avec le dossier des ressources énergétiques que renferment les fonds marins libanais », a souligné M. Bassil dès son arrivée hier au port de Beyrouth. En effet, l’enjeu est de taille pour le ministère de l’Énergie qui a fait de ce dossier son cheval de bataille et qui est fier aujourd’hui de montrer les avancées auxquelles il est parvenu ces dernières années. « D’un point de vue technique et juridique, le Liban possède aujourd’hui tous les outils nécessaires à l’exploration des fonds marins de sa Zone économique exclusive (ZEE) », a ainsi annoncé M. Bassil.


Rappelons que la loi-cadre132, nécessaire à l’exploitation offshore des ressources, a été adoptée en 2010, suivie de plusieurs décrets relatifs à la gestion du dossier. Parallèlement, depuis le début des années 2000, les deux entreprises britannique et norvégienne, Spectrum et PGS, ont entrepris des études de reconnaissances et les résultats établis sont plus que prometteurs.


« Les 22 700 m² de la ZEE libanaise ont été entièrement passés au peigne fin en 2D et plus de 50 % d’entre eux en 3D », a indiqué M. Bassil. L’avantage d’une étude en trois dimensions c’est qu’elle permet de cerner avec 4 à 5 fois plus d’exactitude les chances de trouver des puits de pétrole ou de gaz et les marges d’erreur pour les entreprises en sont considérablement réduites », a-t-il ajouté. L’attraction de la journée a donc été le paquebot M/V Polar Duke de 107 mètres de long qui effectue actuellement l’inspection en 3D d’une large zone à plus de 2 000 mètres de profondeur.

 

Selon le ministre, il est encore trop tôt et techniquement impossible de déterminer avec exactitude la quantité de gaz ou de pétrole que renferment nos fonds marins. « Mais pour avoir une idée de l’importance de cette découverte et selon les estimations, la zone explorée actuellement par le M/V Polar Duke est de 12 TCF (trillion cubic feet) et ses hydrocarbures pourraient couvrir durant près de 100 ans tous les besoins énergétiques du Liban », a affirmé M. Bassil.

Qui se partagent les revenus de ce trésor sous-marin ?
La première phase d’inspection est effectuée par des sociétés spécialisées comme Spectrum et PGS qui assurent à elles seules tous les coûts des études en 2D et 3D. Elles vont ensuite vendre ces informations à des entreprises intéressées par l’exploration pétrolière et gazière. « Aujourd’hui, plus de 26 entreprises internationales, dont six américaines, ont acheté les informations pour une valeur de plus de 90 millions de dollars », a indiqué M. Bassil, qui a par ailleurs expliqué qu’une partie des revenus revenait de droit à l’État libanais, sans pour autant dévoiler le pourcentage qui lui revient. Il en est de même pour la phase d’exploitation et de production. Les entreprises étrangères ayant remporté l’appel d’offres devront verser environ 40 % des revenus des ventes du pétrole et du gaz à l’État libanais. Anticipant les critiques des citoyens libanais qui pourraient se demander (à raison ! ) où ira l’argent et à qui il profitera, le ministre de l’Énergie a expliqué qu’un fonds spécial sera créé pour y placer les revenus liés à la commercialisation des hydrocarbures. « Ainsi, toute dépense sera entièrement transparente et servira à des projets pour relancer la croissance et créer des opportunités d’emploi », a-t-il affirmé.


« Le temps est précieux dans ce dossier et il est important de ne plus traîner », a indiqué M. Bassil, faisant directement référence aux décisions qui tardent à être approuvées au niveau du gouvernement et du Parlement concernant certains décrets. Et le plus urgent est le décret relatif à l’Autorité de régulation qui sera chargée d’orchestrer toutes les prochaines étapes du dossier. Elle aura pour rôle d’approcher les sociétés pétrolières internationales, de négocier les contrats E&P (d’exploration et de production) et de veiller quotidiennement à la bonne application des décrets d’application votés et des clauses signées avec les entreprises étrangères. Le problème est que cette autorité doit regrouper les six principales communautés du pays. Or le Conseil des ministres n’a toujours pas réussi, depuis des mois, à trancher le problème de la composition de cette instance. Et sans cette autorité, le dossier reste bloqué à sa phase 1, celle de l’inspection des fonds marins, sans possibilité de lancer des appels d’offres pour l’exploration et la production. De plus, sachant que la phase d’exploration peut durer 10 ans et celle de l’exploitation 30 ans, il semble encore loin le temps où le Liban pourra enfin commencer à profiter financièrement des découvertes commerciales, sans être handicapé par ses divisions politiques et politiciennes.

 

 

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