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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Washington assure ne pas mener une « chasse aux sorcières » contre Assange

L’Unasur soutient le fondateur de WikiLeaks et Quito, tout en appelant au dialogue.
Les États-Unis ont répliqué lundi à Julian Assange qui les accuse de mener une « chasse aux sorcières » contre son site WikiLeaks, rappelant que l’Australien au cœur d’un casse-tête juridique international était avant tout accusé de viol en Suède. Réfugié depuis deux mois à l’ambassade d’Équateur à Londres, M. Assange s’en est en effet pris dimanche aux États-Unis, demandant au président Barack Obama de « mettre fin à la chasse aux sorcières » contre lui et WikiLeaks. Profitant de l’immunité diplomatique du bâtiment de l’ambassade équatorienne, le fondateur de WikiLeaks a défendu la « justice » et la liberté de la presse, et bravé Washington qu’il a exhorté à faire « les bons choix ».
Réagissant pour la première fois, le département d’État a jugé lundi que M. Assange « proférait toutes sortes d’affirmations gratuites sur nous alors qu’en fait son cas avec le gouvernement du Royaume-Uni porte sur son éventuelle comparution devant la justice suédoise pour quelque chose qui n’a rien à voir avec WikiLeaks mais qui concerne des accusations de comportement sexuel déviant », alors qu’il est accusé de viol et d’agression sexuelle par deux femmes suédoises. « Il tente clairement de détourner l’attention de la véritable question qui est de savoir s’il va être traduit en justice en Suède », a insisté la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland, répétant que « cette affaire n’avait rien à voir » avec les États-Unis, mais « concernait le Royaume-Uni, la Suède et maintenant l’Équateur ». M. Assange redoute, une fois en Suède, d’être extradé vers les États-Unis. Là, il pourrait répondre d’accusations d’espionnage pour avoir diffusé les câbles diplomatiques, voire encourir la peine de mort, selon ses partisans. Sur ce point, un conseiller du ministère suédois de la Justice a déclaré hier qu’il incombait aux autorités américaines de donner au fondateur de WikiLeaks les garanties qu’il recherche pour éviter d’être extradé de Suède vers les États-Unis.
M. Assange, 41 ans, est le protagoniste d’un véritable feuilleton diplomatico-juridique. Après lui avoir accordé l’« asile diplomatique » le 16 août, le gouvernement équatorien a dit lundi préférer pour l’instant négocier avec les Britanniques pour les inciter à laisser partir M. Assange vers Quito, plutôt que de contraindre Londres via la saisine de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye. « Nous sommes toujours ouverts au dialogue avec les gouvernements de Grande-Bretagne et de Suède », a indiqué le président équatorien de gauche Rafael Correa lundi soir par la télévision publique ECTV. Selon lui, la crise a été déclenchée par la « position intransigeante » de Londres et de la Suède, qui n’ont jamais donné l’assurance que Julian Assange ne serait pas extradé vers les États-Unis, où il risque une longue peine de prison.
Il est hors de question de laisser l’Australien sortir libre de Grande-Bretagne, a rétorqué le Foreign Office, tout en assurant être déterminé à chercher une porte de sortie diplomatique à l’affaire. Bien que la justice britannique ait donné son feu vert à l’extradition réclamée par la Suède, le ministre des Affaires étrangères William Hague a publiquement exclu que la police entre dans la chancellerie équatorienne pour interpeller M. Assange.
Dans cet imbroglio de droit international, le cyberactiviste australien et l’Équateur ont reçu le soutien de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), pendant qu’un millier de partisans du président équatorien étaient rassemblés à Quito pour exiger de Londres un sauf-conduit pour l’exil de M. Assange vers l’Équateur. Au même moment, une poignée de manifestants étaient installés devant le consulat britannique à New York « jusqu’à ce que Julian Assange puisse quitter l’ambassade » d’Équateur à Londres, selon l’un d’eux. Le président vénézuélien Hugo Chavez a pour sa part menacé lundi le Royaume-Uni de « réponses très radicales » si les autorités britanniques pénétraient par la force dans l’ambassade équatorienne de Londres pour y arrêter Julian Assange.
Par ailleurs, le collectif de pirates informatiques Anonymous a revendiqué hier des attaques sur des sites Internet du gouvernement britannique, en représailles à la gestion par Londres du cas Julian Assange.

(Source : AFP)
Les États-Unis ont répliqué lundi à Julian Assange qui les accuse de mener une « chasse aux sorcières » contre son site WikiLeaks, rappelant que l’Australien au cœur d’un casse-tête juridique international était avant tout accusé de viol en Suède. Réfugié depuis deux mois à l’ambassade d’Équateur à Londres, M. Assange s’en est en effet pris dimanche aux États-Unis,...

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