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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Communautés - Le général des jésuites à N-D de Jamhour Kolvenbach : le Liban au coeur des préoccupations du pape (photo)

Un homme pas comme les autres. C’est d’emblée l’impression que donne ce personnage hors du commun, le R.P. Peter-Hans Kolvenbach, supérieur général de la Compagnie de Jésus. Ce qui a d’abord frappé l’assistance réunie samedi matin au collège Notre-Dame de Jamhour pour accueillir celui que l’on appelle le «pape noir», c’est la sérénité et l’humilité du successeur de saint Ignace de Loyola. Aux angoisses répercutées par les responsables pédagogiques, les parents et les élèves vivant dans un pays où l’avenir est synonyme d’anxiété, le R.P. Kolvenbach a répondu par des mots simples qui vont droit au cœur, et son humour relativise bien des problèmes. Il rappelle ainsi que le pape Jean-Paul II ne manque aucune occasion de parler du Liban. Lors de son récent voyage au Caire, le Saint-Père a longuement évoqué le sujet avec le président Hosni Moubarak. C’est ce que révèle le général des jésuites avant de brosser un tableau des plus nuancés concernant la situation régionale : «Nous entrons dans une phase qui n’est pas facile, et le président Clinton veut faire la paix pour entrer dans l’histoire», dit-il. Le problème c’est que rien n’est simple au Proche-Orient. Le R.P. Kolvenbach conserve toutefois un optimisme de bon aloi dans la mesure où, selon lui, «des progrès ont été réalisés» et où l’opinion publique internationale est de plus en plus favorable à la paix. Sur les problèmes du temps, le «pape noir» jette un regard lucide et pas si noir… À tous ceux qui appréhendent la mondialisation sous prétexte qu’elle assassine les identités, il rappelle que ce conflit est générateur d’une tension qui peut être «féconde». Le R.P. Kolvenbach prône ainsi l’ouverture aux autres en ayant toujours à cœur de respecter leur identité propre. Il conseille donc l’utilisation des mass media, du net et de toutes les découvertes technologiques que le monde actuel met à la disposition de tous. «Les écoles devraient recourir plus souvent à la télévision», dit-il par exemple, mais il pose une condition de taille à l’usage des moyens de communication : garder intact le sens critique et cultiver la capacité de discernement. Après l’intervention du R.P. Kolvenbach, le recteur du collège Notre-Dame de Jamhour, le R.P. Sélim Daccache, a présenté à l’assistance le Livre des 125 ans, un annuaire englobant quelque 23 000 noms d’anciens élèves, de 1875 à nos jours, paru à l’occasion de la visite du supérieur général de la Compagnie de Jésus. La notion du leadership Le père Kolvenbach a rejoint par la suite le colloque que les anciens du collège de Jamhour avaient déjà entamé vendredi sur le thème de «L’engagement des anciens dans la cité». Les participants aux travaux ont dressé un bilan plutôt sombre de la situation dans le pays sur les plans politique, économique, social et culturel. Mais il y a aussi des résolutions courageuses qui ont été prises, notamment celle de constituer un lobby éclairé visant à influer sur les décisions du pouvoir politique dans le sens d’une plus grande liberté et d’une lutte contre toute forme de radicalisme. La commission, qui a traité les problèmes économiques dans le pays, a abouti pour sa part à des résolutions encore plus concrètes en vue de pallier les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes au terme de leurs études. Elle a notamment proposé la création d’un bureau de placement pour tous les anciens de Jamhour, un site sur le net pouvant être même créé à cette fin. Le père Kolvenbach a renchéri dans ce domaine en affirmant à son tour que les potentialités des trois millions d’anciens élèves des jésuites de par le monde ne sont pas suffisamment exploitées. Il a développé dans ce sens la notion du leadership que devraient assumer tous ceux qui ont été imprégnés de l’éducation des jésuites. Il a évoqué dans ce cadre la possibilité de créer une ONG regroupant les anciens étudiants de toutes les institutions de la Compagnie de Jésus dans le monde. Le but serait de s’engager véritablement dans le processus de la mondialisation en travaillant pour la paix, la justice et la liberté. Le R.P. Kolvenbach n’exclut pas qu’un jour cette ONG fasse entendre sa voix à l’Onu. José JAMHOURI
Un homme pas comme les autres. C’est d’emblée l’impression que donne ce personnage hors du commun, le R.P. Peter-Hans Kolvenbach, supérieur général de la Compagnie de Jésus. Ce qui a d’abord frappé l’assistance réunie samedi matin au collège Notre-Dame de Jamhour pour accueillir celui que l’on appelle le «pape noir», c’est la sérénité et l’humilité du successeur de...