"Le régime diabolique va être puni", a republié sur son compte X (ex-Twitter) le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dans les minutes ayant suivi le début de l'opération "Vraie promesse" de son régime contre Israël en fin de soirée samedi. Une attaque qu'il avait annoncée en ces termes lors d'un discours à Téhéran à la suite d'un raid contre le consulat iranien à Damas imputé à Israël, faisant craindre un embrasement au Moyen-Orient, alors que la région est soumise à de vives tensions depuis le déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre dernier. Il s'agit-là de la première attaque directe jamais menée par la République islamique d'Iran contre le territoire d'Israël.
L'Orient-Le Jour fait le point sur ce qu'il faut retenir ce dimanche à l'aube :
"Vraie promesse"
Peu avant minuit, heure de Beyrouth, l'Iran a lancé une attaque par drones et missiles à partir de son territoire vers Israël. L'armée israélienne en aurait ainsi comptabilisé "plus de 300", tandis que l'agence de presse publique iranienne a affirmé qu'il s'agissait-là d'"une première vague de missiles balistiques contre Israël". Le Hezbollah et les houtis ont en parallèle mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.
Selon l'agence officielle iranienne Irna, l'attaque aurait causé de "sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev", au sud d'Israël, tandis que l'armée israélienne a elle assuré au milieu de la nuit avoir "intercepté la grande majorité des missiles" qui n'ont fait que des "dégâts mineurs" sur une base militaire. L'État hébreu a jusqu'à présent fait état de deux blessés civils sur son territoire.
"L'affaire peut être considérée comme close", a déclaré sur X la Mission permanente de la République islamique d'Iran auprès des Nations unies. "Toutefois, si le régime israélien commet une nouvelle erreur, la réponse de l'Iran sera considérablement plus sévère. Il s'agit d'un conflit entre l'Iran et le régime israélien voyou, dont les États-Unis doivent se tenir à l'écart", a-t-elle ajouté. Un haut responsable israélien a lui déclaré qu'il y aura une "réponse significative", selon Reuters citant une chaîne israélienne. « Israël a repoussé la première vague majeure de tirs de drones et de missiles iraniens, mais la confrontation n'est pas encore terminée », a déclaré dimanche à l'aube le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Benjamin Netanyahu a lui publié ce message sur X : "Nous avons intercepté, nous avons repoussé, ensemble nous gagnerons". L’attaque iranienne « pousse la région vers l’escalade », a également déclaré l’armée israélienne, précisant que ses forces armées sont « pleinement opérationnelles » et que des discussions sont en cours pour déterminer « la suite des opérations ».
Par mesure de précaution, la Jordanie, l'Irak et le Liban ont fermé leur espace aérien de manière temporaire. Des détonations ont par ailleurs été entendues dans le ciel de Beyrouth et de la Békaa, selon des témoins, et dans celui de Damas, Homs et Hama en Syrie. L'aviation jordanienne a elle annoncé avoir abattu des dizaines de drones iraniens qui traversaient son espace aérien vers Israël, à l'instar d'avions de combat américains et britanniques qui en ont eux abattu au-desus d'une zone frontalière entre l'Irak et la Syrie, selon l'armée israélienne.
Réunion du Conseil de sécurité dimanche soir
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son État-major se sont réunis dans une pièce bunkérisée, la Maison Blanche a elle indiqué être "en communication constante avec les responsables israéliens ainsi que d'autres partenaires et alliés". Elle a également réaffirmé que son "soutien" à la "sécurité" d'Israël était "inébranlable". A l'aube, le président américain Joe Biden et Benjamin Netanyahu se sont entretenu au téléphone. Joe Biden a également déclaré qu'il convoquera dimanche ses homologues du G7, groupe des pays les plus industralisés, afin de coordonner une "réponse diplomatique unie" à l'attaque "éhontée" de Téhéran.Le Pentagone a lui affirmé avoir intercepté des « dizaines de missiles et de drones » venant d’Iran, d’Irak, de Syrie et du Yémen. Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, a appelé à la « désescalade ». Soulignant que les États-Unis ne cherchent pas le conflit avec l’Iran, il a toutefois précisé son gouvernement « n’hésiterait pas à agir pour protéger les forces américaines (dans la région) et à soutenir Israël à se défendre ». Cela étant, un haut responsable de la Maison Blanche aurait précisé au site américain Axios que Joe Biden aurait prévenu Benjamin Netanyahu que son gouvernement s'opposerait à toute riposte de l'État hébreu contre l'Iran
L'Union européenne a de son côté "fermement" condamné cette attaque la jugeant "inacceptable" et constituant "une escalade sans précédent et une menace grave à la sécurité régionale", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borell sur X. Le chef de l'ONU, António Guterres, a lui aussi condamné cette "grave escalade", alors qu'une réunion du Conseil de sécurité aura lieu dimanche à New York (à 23h, heure de Beyrouth), a confirmé un porte-parole de la mission diplomatique maltaise qui assure la présidence du Conseil en avril.
L'Arabie saoudite a pour sa part appelé toutes les parties à faire preuve du "plus haut niveau" de retenue et à épargner à la région et à ses habitants les dangers des guerres. L'Égypte a elle affirmé par la voix de son ministère des Affaires étrangères « être en contact direct avec toutes les parties au conflit pour essayer de contenir la situation », tout en mettant en garde contre le « risque d’expansion régionale du conflit ».
commentaires (9)
L'Iran n'est pas celui qui a initié le conflit. Mais l'Occident est trop lâche ou trop hypocrite pour condamner l'attaque contre le consulat iranien. On peut penser ce qu'on veut de l'Iran, il n'empêche qu'il a aussi le droit de se défendre et de riposter. Ou ce droit n'est-il réservé qu'au chouchou de l'Occident?
Politiquement incorrect(e)
13 h 57, le 14 avril 2024