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Moyen-Orient - Conflit

La guerre se poursuit à Gaza, le Hamas étudie un projet d'accord de trêve

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken assure qu'Israël n'avait pas fourni aux Etats-Unis, opposés à une offensive massive sur Rafah, de date pour cette éventuelle opération.

La guerre se poursuit à Gaza, le Hamas étudie un projet d'accord de trêve

Une femme palestinienne aide un enfant qui joue sur les ruines d'un bâtiment détruit par un bombardement israélien dans la ville de Gaza, le 8 avril 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Photo AFP

Des bombardements israéliens meurtriers ont frappé mardi la bande de Gaza, où Israël maintient son projet d'offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah pendant que le Hamas étudie une proposition de trêve associée à une libération d'otages.

Six mois après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste contre Israël, les opérations militaires israéliennes ont fait 153 morts en 24 heures dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Au Caire, les pays médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - ont mis sur la table une nouvelle proposition en trois étapes dont la première prévoit une trêve de six semaines, a annoncé lundi soir une source du Hamas.

A la veille de l'Aïd al-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan, le Hamas a dit "souhaiter" un accord et "étudier la proposition", ajoutant qu'Israël "n'avait répondu à aucune" de ses demandes.

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit dans un premier temps la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l'entrée de 400 à 500 camions d'aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon la source au sein du Hamas.

Israël, qui contrôle l'entrée de l'aide par voie terrestre depuis l'Egypte, a affirmé que 419 camions étaient entrés lundi dans la bande de Gaza, le nombre selon lui le plus élevé en une journée depuis le début de la guerre.

"Il y a une date" 

Israël avait annoncé dimanche le retrait de ses troupes de la grande ville de Khan Younès, dans le sud du territoire, détruite après plusieurs mois de combats, afin de préparer "la poursuite de leurs missions dans la zone de Rafah" toute proche.

Cette ville frontalière avec l'Egypte abrite, selon l'ONU, environ un million et demi de personnes, en majorité des déplacés.

En dépit de multiples mises en garde de capitales étrangères qui craignent de lourdes pertes civiles, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza.

"Cela se fera - il y a une date", a affirmé lundi M. Netanyahu.

"Nous achèverons l'élimination des bataillons du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera," a-t-il encore déclaré mardi, en visite sur une base militaire.

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Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré mardi qu'Israël n'avait pas fourni aux Etats-Unis, opposés à une offensive massive sur Rafah, de date pour cette éventuelle opération.

La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 33.360 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La guerre a entraîné un déplacement massif de population et provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire de 2,4 millions d'habitants, assiégé par Israël, où l'ONU redoute une famine généralisée.

"Les maisons, écoles, hôpitaux sont en ruines. Les enseignants, médecins, humanitaires sont tués. La famine est imminente", a affirmé la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russel.

"Gaza n'est plus Gaza" 

Dans la ville de Gaza, dans le nord, une mission de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a résumé la dramatique réalité après une visite lundi à l'hôpital al-Chifa, détruit lors d'une opération israélienne en mars: "Cet endroit, qui était un lieu où l'on donnait la vie, n'évoque plus que la mort", a dit un médecin membre de la délégation, Athanasios Gargavanis.

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Dans les ruines de l'immense complexe hospitalier, l'identification des cadavres est une nouvelle épreuve pour les secours et les familles. "Nous manquons de l'équipement nécessaire et le temps ne joue pas en notre faveur, nous devons terminer avant que les corps ne se décomposent", a raconté à un correspondant de l'AFP le directeur du service des urgences, Amjad Aliwa.

Mardi, l'armée a annoncé avoir détruit "des infrastructures terroristes" dans plusieurs secteurs et fait état de combats dans le centre du territoire.

Depuis l'annonce dimanche du retrait israélien de Khan Younès, des milliers de déplacés ont regagné la ville pour découvrir un paysage apocalyptique.

"Plus d'eau, plus d'électricité, plus de murs, plus de portes, il n'y a plus rien. Gaza n'est plus Gaza, c'est un endroit en ruines", a lancé une femme de retour à Khan Younès.

En prévision d'une offensive sur Rafah, Israël veut acquérir un stock de 40.000 tentes permettant d'abriter près de 500.000 personnes, selon une source gouvernementale qui n'a pas précisé où ces tentes seraient installées.

Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ainsi que le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé lundi soir à un cessez-le feu "immédiat" et "permanent", à une libération de "tous les otages" à Gaza et mis en garde Israël contre les "conséquences dangereuses" d'une offensive à Rafah.

Des bombardements israéliens meurtriers ont frappé mardi la bande de Gaza, où Israël maintient son projet d'offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah pendant que le Hamas étudie une proposition de trêve associée à une libération d'otages.Six mois après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste contre...
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