Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - FOCUS

Washington s’inquiète des conditions d’incarcération de Marwan Barghouti en Israël

Détenu par l’État hébreu depuis 2002, le militant du Fateh aurait été placé à l’isolement et torturé après le 7 octobre, selon sa famille.

Washington s’inquiète des conditions d’incarcération de Marwan Barghouti en Israël

Des hommes passent devant une section de la barrière de séparation entre Israël et la Cisjordanie sur laquelle est peint un portrait du leader palestinien incarcéré par l’État hébreu Marwan Barghouti, le 6 novembre 2023, à Bethléem. Hazem Bader/AFP

Son cas aurait aussi bien été soulevé par Washington que par certains gouvernements du Moyen-Orient. Selon le Washington Post, les États-Unis ont évoqué avec Israël le traitement réservé à Marwan Barghouti, leader de la seconde intifada arrêté par l’État hébreu en 2002 puis condamné à cinq peines de prison à perpétuité pour meurtre et terrorisme. Dès la mi-mars, un haut responsable de l’Autorité palestinienne (AP) ainsi que la famille du célèbre détenu de 64 ans rapportaient que Marwan Barghouti a été torturé dans la prison de Megiddo (nord d’Israël), où il a été placé à l’isolement après avoir été transféré à plusieurs reprises, depuis le 7 octobre 2023, de la prison d’Ofer en Cisjordanie. Un mois plus tôt, Itamar Ben-Gvir, ministre israélien d’extrême droite à la Sécurité nationale, se réjouissait sur X du transfert de Marwan Barghouti « à la suite d’informations sur une agitation prévue ». Avant d’ajouter : « L’époque où les terroristes dirigent les prisons, c’est fini. »

Cité mercredi par le quotidien américain, le fils du prisonnier a notamment déclaré que son père avait été isolé dans l’obscurité pendant une dizaine de jours et agressé physiquement. Ce dernier aurait notamment des ecchymoses sur son œil droit, son dos ainsi que son pied droit, selon un rapport rédigé par son avocat et transmis à la famille du détenu. « La violence des coups m’a fait m’effondrer sur le sol, et (les autorités israéliennes) ont alors continué à me frapper jusqu’à ce que je perde connaissance », aurait fait parvenir Marwan Barghouti à son avocat, comme rapporté dans le compte-rendu examiné par le Post.

Popularité

Interrogé par le quotidien, le département d’État américain a dit être au courant des allégations d’abus, ajoutant, sans nommer Marwan Barghouti, avoir informé Israël qu’il devait « enquêter de manière approfondie et transparente sur les allégations crédibles d’abus ou de violations et veiller à ce que les responsables soient tenus de rendre des comptes ». Un responsable diplomatique israélien cité sous couvert d’anonymat a pour sa part nié avoir connaissance des mauvais traitements infligés au ténor du Fateh. « L’administration Biden devrait faire comprendre très clairement au gouvernement Netanyahu que si Barghouti est blessé ou tué en prison, cela jetterait de l’huile sur le feu », a de son côté déclaré au Washington Post le démocrate Chris Van Hollen, membre de la commission sénatoriale des Affaires étrangères.

Lire aussi

Malgré la campagne destructrice d'Israël, le Hamas résiste encore à Gaza

Figure populaire aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza, le nom de Marwan Barghouti a abondamment refait surface après le 7 octobre, alors que de nombreux ressortissants et humanitaires palestiniens ont réitéré les appels à sa libération. Accusé par Israël d’avoir fondé les Brigades des martyrs d’al-Aqsa (milice du Fateh particulièrement active durant la seconde intifada, NDLR) et commandité plusieurs attaques suicides meurtrières pendant la seconde intifada, Marwan Barghouti, aussi décrit comme le Nelson Mandela de la Palestine, figure en tête des sondages en Cisjordanie comme à Gaza dans l’hypothèse où une nouvelle élection présidentielle était organisée aujourd’hui. Selon une enquête d’opinion réalisée ce mois-ci par le Palestinian Center for Policy and Survey Research, ce dernier obtiendrait, dans une éventuelle course à la présidentielle, la majorité du soutien des Palestiniens, suivi d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, et de Mahmoud Abbas, président de l’AP.

Liste des prisonniers

Contrairement à ce dernier, Marwan Barghouti échappe en effet aux accusations de collaboration avec l’État hébreu qui pèsent quotidiennement sur le président de l’AP. À de multiples reprises, le célèbre détenu a pour sa part dénoncé l’étroite coordination sécuritaire entre les autorités en Cisjordanie et Israël. De même, le sexagénaire, qui se serait rapproché en prison de combattants notoires du Hamas, est souvent présenté comme l’homme de la conciliation, poussant aujourd’hui pour inclure le mouvement islamiste dans la gouvernance de l’après-guerre à Gaza. Un positionnement ancien, alors qu’il avait signé en 2006 la « Lettre des prisonniers » appelant notamment à l’intégration du Hamas au sein de l’OLP. Au vu de ces liens, Marwan Barghouti figurerait en tête de la liste des prisonniers que le mouvement islamiste cherche à libérer en échange des otages israéliens détenus à Gaza, selon plusieurs responsables régionaux cités sous couvert d’anonymat par plusieurs médias.

Lire aussi

« À Gaza, si l’on ne meurt pas sous l’oppression, on meurt de faim »

Une proximité qui complique davantage sa libération, Israël comme Washington refusant toute présence du mouvement islamiste dans une future gouvernance palestinienne unifiée. Selon des sources anonymes citées cette semaine par le média Arabi21, proche de la ligne qatarie, les États-Unis s’opposent actuellement à la libération de Marwan Barghouti dans le cadre des négociations en cours entre le Hamas et l’État hébreu en vue de parvenir à un accord sur les otages. Un des nombreux points contentieux faisant obstacle à la conclusion d’une trêve.

Son cas aurait aussi bien été soulevé par Washington que par certains gouvernements du Moyen-Orient. Selon le Washington Post, les États-Unis ont évoqué avec Israël le traitement réservé à Marwan Barghouti, leader de la seconde intifada arrêté par l’État hébreu en 2002 puis condamné à cinq peines de prison à perpétuité pour meurtre et terrorisme. Dès la mi-mars, un haut...

commentaires (5)

Bargouti, Navalny, même combat pour la liberté de leur peuple.

Ca va mieux en le disant

18 h 10, le 29 mars 2024

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Bargouti, Navalny, même combat pour la liberté de leur peuple.

    Ca va mieux en le disant

    18 h 10, le 29 mars 2024

  • Marwan Barghouti n’a tué personne, ce sont les fabulations israéliennes pour embastiller n’importe quel résistant palestinien, surtout un homme capable de devenir un chef d’état réunissant les factions.

    Hacker Marilyn

    17 h 39, le 29 mars 2024

  • @ M & M Mandela était un pacifiste, il a ni tué ni eu l'intention de tuer. Il voulait pouvoir habiter , se faire soigner et pouvoir voter où il voulait, aucun rapport avec Barghouti

    Dorfler lazare

    11 h 17, le 29 mars 2024

  • Ah les americains se sont reveille humainement. Il doit y avoir interet.

    Ma Realite

    08 h 44, le 29 mars 2024

  • Pas question d’échanger des otages contre la libération de Marwan Barghouti. Il faut que la communauté internationale impose sa libération comme Nelson Mandela fut libéré par la pression internationale. Marwan Barghouti n’a jamais été un terroriste, sans explicitement accepter la reconnaissance de l’état d’israël dans son inconcevable occupation d’une grande partie de la Palestine qu’il a en son âme et conscience le droit de réclamer la libération comme un bon patriote. SIMPLEMENT.

    Mohamed Melhem

    05 h 19, le 29 mars 2024

Retour en haut