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À La Une - Disparition

Ghazi Aad, ardent militant pour la cause des disparus libanais, n'est plus

"Nous avons accepté la volonté divine... Le cœur du héros s'est arrêté de battre", écrit le frère du porte-parole de l'association Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil).

Ghazi Aad, entouré de parents de disparus libanais, devant une tente dressée sur la place Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, en 2012. Photo Michel Sayegh

Le militant Ghazi Aad, chantre de la cause des victimes de disparition forcée au Liban et en Syrie, est décédé mercredi matin à l'âge de 59 ans, a annoncé son frère, Jihad, sur sa page Facebook.

"Nous avons accepté la volonté divine... Le cœur du héros s'est arrêté de battre. Tu vas nous manquer. Jésus est ressuscité", a écrit le frère de Ghazi Aad.

Le porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil), qui s'occupait depuis décembre 1989 du dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes, luttait depuis plusieurs jours contre la mort sur son lit d'hôpital. Avec Solide, Ghazi Aad, malgré son handicap physique, s'efforçait sans relâche de garder vivante la mémoire des ces Libanais disparus. Sits-in, grèves de la faim, manifestations, tournées auprès des responsables, conférences... Ghazi Aad n'avait épargné aucun moyen qui pouvait faire avancer le dossier des disparus.

Né en 1957 à Mina el-Hosn, à Beyrouth, Ghazi Aad poursuit ses études scolaires au Koweït, où son père travaillait, avant d'entrer à l'Université américaine de Beyrouth pour suivre des études de médecine. Il voyage ensuite aux Etats-Unis afin de se spécialiser en sciences marines à l'Université William and Mary. En 1983, la vie de Ghazi Aad bascule. Victime d'un accident de la route durant des vacances d'été au Liban, il devient handicapé.

Mercredi dernier,  le drame des victimes de disparition forcée au Liban et en Syrie a été transposé sur les planches de l'école de l'Immaculée Conception des filles de la Charité, à Jeïtaoui, le temps d'une soirée organisée par l'ONG Logos, en hommage à Ghazi Aad.

Le 8 novembre, le comité des parents des disparus et le comité des parents des détenus libanais en Syrie ont adressé une lettre ouverte au président de la République, Michel Aoun, appelant le gouvernement à "chercher nos proches (...) parce que nous réclamons que la vérité soit faite sur leur sort". En raison de sa maladie, Ghazi Aad n'avait pas pu apposer sa signature sur cette lettre.


(Dossier : Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner...)

 

Réactions et hommages
Les funérailles de Ghazi Aad auront lieu vendredi à 15h, dans l'église Saydit al-Jabal, à Dleibé dans le Metn. Sa dépouille sera transportée de l'hôpital Rizk vers la place Riad Solh, pour un dernier hommage à 10h30 dans le centre-ville de Beyrouth, où lui et les militants avaient tenu leur sit-in pendant plus de dix ans. Les condoléances seront reçues jeudi, vendredi et samedi, de 11h à 18h.

Plusieurs responsables ont réagi à l'annonce du décès de Ghazi Aad. "La mort a emporté le corps de Ghazi Aad, mais il sera à jamais présent par sa lutte pour les droits de tous les humains et tous les disparus", a affirmé le président de la République, Michel Aoun.

De son côté, le chef de la diplomatie Gebran Bassil a écrit sur Twitter : "Ghazi Aad, ta cause, la nôtre, ne disparaîtra pas avec ta disparition... Dévoiler le sort (des disparus) est une demande qui restera dans notre esprit et notre mémoire. Repose en paix, mon camarade, c'est notre tour maintenant de nous fatiguer".

"Repose en paix, Ghazi, à l'ombre de l'éternité du Tout Puissant. Mais nous, tant que nous sommes vivants, nous ne lâcherons pas le dossier des détenus dans les prisons syriennes", a pour sa part souligné le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.

Le ministre de l'Economie, Alain Hakim, a lui aussi salué sur Twitter la lutte de Ghazi Aad : "Il a porté la plus noble des causes et a lutté en toute sincérité. Ghazi Aad, ta disparition ne taira pas ta voix et celle des mères criant pour dévoiler le sort des disparus".

 

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Le porte-parole de Solide...

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