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Économie - Construction

Riyad débloque 27 milliards de dollars pour payer ses dettes au privé

Les retards de paiement de l’État saoudien aux groupes privés pourraientt totaliser plusieurs dizaines de milliards de dollars. Archives Reuters

L'Arabie saoudite a débloqué 100 milliards de riyals (26,7 milliards de dollars) pour payer ses dettes envers les entreprises privées après des retards de paiement qui ont duré plusieurs mois, a rapporté hier l'agence Reuters, qui a pu consulter un document officiel. Ces retards étaient en grande partie liés à la forte baisse des revenus pétroliers, principale source budgétaire pour Riyad. Il y a quelques jours, un comité présidé par le vice-prince héritier du royaume a annoncé qu'il réglerait ses dettes d'ici à décembre, sans donner de montant. Des analystes ont indiqué à Reuters que ces retards de paiement pourraient totaliser plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Le document mentionné par l'agence a été émis par le ministère des Finances et est destiné à tous les organismes publics. Il indique qu'un décret royal a chargé le ministre des Finances « de prendre toutes les mesures nécessaires pour régler tous les arriérés de paiement d'ici à la fin de l'année budgétaire ». « Ces versements ne doivent pas dépasser 100 milliards de riyals », peut-on également lire dans le document, qui précise que l'argent sera ponctionné dans les surplus budgétaires accumulés ces dernières années. Il n'est pas précisé si le gouvernement prévoit de débourser la totalité du plafond de 100 milliards de riyals. « Le document indique que les organismes publics doivent enregistrer leurs ordres de paiement sur un site Internet du ministère des Finances qui sera créé à cet effet d'ici à trois semaines », ajoute Reuters.
Le ministre des Finances Mohammad al-Jadaan a répété jeudi que le gouvernement souhaite régler ses dettes envers le secteur privé « aussi vite que possible ». Elles atteindraient « un nombre important de milliards » de dollars, selon lui. Le royaume wahhabite prévoit un déficit public de 326 milliards de riyals (87 milliards de dollars) en 2016.

 

(Pour mémoire : Riyad va payer ses arriérés aux compagnies privées, dont Saudi Oger)

 

Au moins 8 milliards dus à Saudi Oger
En attendant l'annonce du budget 2017 le mois prochain, des analystes locaux anticipent que le déficit 2016 sera « significativement moins important que l'estimation initiale », indique Reuters. Il pourrait toute de même atteindre au moins 250 milliards de riyals (66 milliards de dollars) dans le cas où le gouvernement verserait les 100 milliards de riyals mentionnés aux entreprises.
L'économie nationale a été ralentie par ces délais de paiement qui ont plongé de nombreuses sociétés dans de graves crises financières. Les deux entreprises dont les difficultés ont été les plus médiatisées sont les géants du BTP Saudi Oger, qui appartient à Saad Hariri, et le groupe Binladin.

En début de semaine, Reuters rapportait que Saudi Oger a demandé à ses banques créditrices de suspendre le remboursement d'au moins 13 milliards de riyals (3,5 milliards de dollars) de dettes. Ce montant représente la dette totale de l'entreprise envers les banques, dont 7 milliards (1,9 milliard de dollars) déjà dépensés et 6 milliards (1,6 milliard de dollars) contractés mais non dépensés, indique l'une des sources de l'agence. L'entreprise ne peut pas la régler tant que le gouvernement ne lui a pas versé ce qu'il lui doit, soit 30 milliards de riyals (8 milliards de dollars) pour travaux déjà exécutés. Saudi Oger ne paie plus ses dizaines de milliers d'employés depuis plus d'un an.

 

 

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