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Moyen Orient et Monde - Présidentielle américaine

La Russie, invitée parasite de la campagne

Pour les experts, les relations tendues entre Washington et Moscou, au plus bas depuis la fin de la guerre froide, justifient l'omniprésence du Kremlin dans le processus électoral.

Les experts américains font remonter la dent du Kremlin contre Hillary Clinton aux élections législatives russes de décembre 2011, qui suscitèrent la plus forte contestation que Vladimir Poutine ait jamais connue. À l’époque, le président russe avait accusé l’ex-secrétaire d’État et les États-Unis d’ingérence. Stéphane de Sakutin/AFP

Moscou mis en cause par Washington dans les piratages de la messagerie du Parti démocrate, Donald Trump qualifié de « marionnette » du président russe Vladimir Poutine : la Russie a pris une place inédite dans la campagne électorale de la présidentielle américaine, reflet de l'ambiance délétère entre les deux ennemis de la guerre froide.

« Jamais dans l'histoire de notre pays nous sommes nous retrouvés dans une situation où un adversaire, un pouvoir étranger, fait tant d'efforts pour influencer le résultat de ces élections », accusait récemment la démocrate Hillary Clinton. Des accusations d'interférence que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugées « flatteuses » mais « ridicules ». La Russie « a toujours été, est, et restera attachée à la lutte contre le cyberterrorisme et les hackers », a assuré le Kremlin.

L'entrée de la Russie dans la campagne américaine date de fin 2015. Les relations russo-américaines sont déjà très tendues, après la guerre en Ukraine, les sanctions contre Moscou et le début de l'offensive aérienne russe en Syrie. M. Poutine qualifie alors M. Trump « d'homme brillant et plein de talent ». M. Trump, encore simple challenger pour l'investiture républicaine, le flatte en retour, en disant voir en lui un « dirigeant puissant », « contrairement à ce que nous avons dans notre pays ».

 

(Lire aussi : Trump acceptera un verdict « clair » des urnes)

 

Aucun respect pour Clinton
Depuis, avec le piratage de plus de 20 000 e-mails de responsables du Parti démocrate en juillet, attribué à Moscou par Washington, ou les connexions russes de l'ex-chef de campagne de M. Trump, Paul Manafort, la Russie n'a cessé de revenir sur le tapis. Lors du dernier débat télévisé entre les candidats à la Maison-Blanche, mercredi dernier, M. Trump a répété être seul à pouvoir établir de meilleures relations avec Moscou, car Poutine n'a « aucun respect » pour Clinton. « C'est parce qu'il préférerait avoir une marionnette comme président des États-Unis », a rétorqué Mme Clinton.

Une telle présence russe dans la campagne est « sans précédent » et « reflète directement les relations entre les deux pays, au plus bas depuis la guerre froide », estime Tim Frye, chef du département de sciences politiques à l'université Columbia. Si la Russie a pris le dessus sur « la montée de la Chine, le désarroi européen ou l'implosion de la Syrie », explique-t-il, c'est d'abord parce que les positions des deux candidats n'ont jamais été si éloignées. Cette fois, « la position extrême » de M. Trump est « en décalage total avec les grands noms de la politique étrangère américaine ».

Mais Mme Clinton a, aussi, tout intérêt à alimenter le sujet. « Pour elle, c'est un sujet gagnant, surtout parmi les électeurs aux racines est-européennes. Et des États-clés pour gagner l'élection, comme la Pennsylvanie, l'Ohio ou le Michigan, ont d'importantes populations d'origine ukrainienne, polonaise ou issues d'autre pays est-européens, pour qui la Russie est un sujet fort », souligne M. Frye.

 

(Voir aussi : Dernier débat Clinton-Trump : les moments forts en vidéo)

 

Trucage du scrutin
Si la Russie a réfuté toutes les accusations de piratage, son hostilité envers Mme Clinton est avérée et relayée par les grands médias russes, qui couvrent en détail tout scandale impliquant l'ex-secrétaire d'État et toute déclaration de M. Trump favorable à la Russie.

Les experts américains font remonter la dent du Kremlin contre Hillary Clinton aux élections législatives russes de décembre 2011, qui suscitèrent la plus forte contestation que M. Poutine ait jamais connue. Des dizaines de milliers de personnes étaient alors descendues dans la rue pour dénoncer des fraudes électorales. Or, au surlendemain du scrutin, avant le début des manifestations, Mme Clinton avait exprimé de « graves inquiétudes sur le déroulement des élections » et demandé une enquête. Cette déclaration avait profondément énervé Vladimir Poutine : il avait affirmé que les protestataires avaient obéi à un « signal » américain et accusé les États-Unis d'ingérence.

Dans ce contexte, souligne M. Frye, les récentes accusations de M. Trump sur un possible « trucage » des élections américaines « sont douces aux oreilles » de Moscou, qui a eu beau jeu de déplorer le refus par Washington d'une délégation d'observateurs russes pour la présidentielle. Toutefois, maintenant qu'une victoire de Mme Clinton semble de plus en plus probable, le Kremlin devrait revenir à une diplomatie plus classique, estime Steve Sestanovich, analyste du groupe de réflexion Council on Foreign Relations, basé à Washington. Si Hillary Clinton est élue, « la question n'est pas de savoir si Moscou et Washington seront prêts à se parler, mais de quoi ils vont parler. Contrairement aux 25 dernières années, il n'y a pas qu'un seul désaccord : ils n'ont que des désaccords sur leur assiette ! » dit-il.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a lui aussi prévenu, mardi, des sénateurs russes que la Russie devait se préparer « au même haut niveau d'inertie de la part des États-Unis, c'est-à-dire la poursuite d'une politique hostile ».

 

 

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« Jamais dans l'histoire de notre pays...

commentaires (2)

LES GAFFES RUSSES DE GEORGIE, DE CRIMEE, D,UKRAINE ET DE SYRIE... TOUT COMME LES GAFFES U.S. DE SERBIE, D,UKRAINE, D,IRAQ ETC... ET L,ESSAI D,ENCERCLER LA RUSSIE DE L,ALASKA ET JUSQU,EN ASIE CENTRALE ET UN PEU PLUS LOIN AUSSI... ENVENIMENT TOUTES LES NATIONS DU MONDE... JE DIRAI QUE LE RUSSE SE DEFEND EN PROVOQUANT...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 02, le 26 octobre 2016

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Commentaires (2)

  • LES GAFFES RUSSES DE GEORGIE, DE CRIMEE, D,UKRAINE ET DE SYRIE... TOUT COMME LES GAFFES U.S. DE SERBIE, D,UKRAINE, D,IRAQ ETC... ET L,ESSAI D,ENCERCLER LA RUSSIE DE L,ALASKA ET JUSQU,EN ASIE CENTRALE ET UN PEU PLUS LOIN AUSSI... ENVENIMENT TOUTES LES NATIONS DU MONDE... JE DIRAI QUE LE RUSSE SE DEFEND EN PROVOQUANT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 02, le 26 octobre 2016

  • Très sympathique au 21ème siècle....cet article disons "de convenance" ,m^me que l'Lorientlejour...vous explique la procédure de censure douce ...appelée en novlangue ...." modération" ...! donc ...la vérité se modère aussi...! vous dites bizarres ...?

    M.V.

    12 h 05, le 26 octobre 2016

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