Intermédiation financière : le Liban premier de la région, selon l’IFI

Selon l'Institut de la finance internationale (IFI), une association mondiale de grandes banques créée en 1983, le Liban s'est classé à la première place régionale en matière d'intermédiation financière. Les crédits accordés par les banques libanaises au secteur privé ont atteint 105,1 % du PIB en 2015, le plus haut niveau jamais atteint dans la région, selon le bulletin EcoNews de la SGBL qui rapporte ce classement. Les Émirats arabes unis se sont classés au deuxième rang avec un taux de pénétration du crédit bancaire de 93,9 %, suivis du Maroc avec 84,4 %.
L'IFI note que 31,3 % des adultes libanais ont contracté un crédit en 2015, après deux années consécutives de reprises ayant suivi une baisse de cette part en 2012 et 2013. D'autres indicateurs témoignant de la hausse de l'inclusion financière au Liban, comme le nombre d'adultes ayant un compte bancaire, ont connu une progression significative ces dernières années. Cela est principalement dû, selon l'IFI, « aux efforts de la Banque du Liban face à l'absence de plans gouvernementaux ». Ainsi, la part d'adultes ayant un compte bancaire est passée de 37 % en 2011 à 46,9 % en 2014. Sur ce point, le Liban se classe devant la Tunisie, la Jordanie et l'Égypte, mais reste derrière la Turquie.
Par ailleurs, l'IFI considère que même si le financement formel du secteur privé est élevé, les banques préfèrent accorder des crédits aux grandes entreprises déjà bien établies, plutôt qu'aux petites entreprises dont l'accès au financement reste limité. Selon une étude de la Banque mondiale, citée par Econews, seuls 49,1 % des 561 TPE (entre 5 à 20 employés) interrogées ont indiqué avoir contracté un crédit bancaire en 2013-2014, contre 77,4 % des entreprises ayant plus de 100 employés. De plus, 15,9 % des TPE ont déclaré que leur plus récente demande de crédit a été rejetée, contre un taux de refus de 2,8 % pour les grandes entreprises.
En parallèle, l'écart hommes-femmes concernant l'accès à un compte bancaire persiste. En 2014, 62 % des hommes avaient un compte bancaire, contre seulement 33 % des femmes.