La politique budgétaire, selon Clinton ou Trump

Plusieurs fois au cours des dernières années, les questions budgétaires ont été l'otage des relations tendues entre la Maison-Blanche et le Congrès, le summum étant atteint avec le shutdown des services publics en octobre 2013. Depuis lors, le cessez-le-feu est respecté. En octobre 2015, un accord a permis de suspendre le plafond de la dette jusqu'en mars 2017 et de fixer le niveau des dépenses publiques jusqu'en septembre
2017. L'an prochain, il va falloir reprendre la discussion entre le nouvel occupant de la Maison-Blanche et un Congrès renouvelé. Quels sont les projets des deux candidats ? Du côté démocrate, les propositions sont dans la continuité de ce qui a été fait par le président Obama, à savoir une politique de redistribution. Mme Clinton veut augmenter certains impôts, en particulier sur les hauts revenus, à hauteur de 0,6 % du PIB afin de financer des dépenses d'éducation, de famille et d'investissement.
Une organisation bipartisane, le Committee for a Responsible Federal Budget (CRFB), estime que ce programme aurait un impact quasi neutre sur le déficit. La dette fédérale augmenterait de 9 points de PIB d'ici à 2026. Toutefois, si la Chambre reste républicaine, il est peu probable que les hausses d'impôt envisagées passent facilement. Le statu quo budgétaire pourrait prévaloir. Dans ce cas, les projections du CBO donnent une idée de l'évolution probable des déficits. À l'opposé, le programme de Donald Trump représente un véritable choc fiscal, avec une forte baisse d'impôts, de l'ordre de 2 % du PIB, et une faible réduction des dépenses. C'est comparable en amplitude à ce qui s'est produit avec Reagan en 1981 et Bush en 2001-2003. Le résultat avait été un creusement des déficits. Si Trump gagne, le Congrès sera sans doute par ailleurs à majorité républicaine, ce qui pourrait faciliter la mise en œuvre du plan. Le CRFB estime que la dette fédérale augmenterait alors de 28 points de PIB d'ici à 2026.
Au total, Trump est le candidat de la dette – ce qu'il revendique comme étant la marque de ses succès professionnels – et Clinton la candidate de la responsabilité budgétaire.

Cet article est réalisé par Fidus