« Maqamat, Beit el-raqs », un week-end au Chouf

Deux studios de danse sont nés entre Deir el-Qamar et Baakline il y a déjà plus d'un an, lorsque Mia Habis et Omar Rajeh ont décidé de créer loin du vacarme de la ville un espace accessible et dynamique pour l'enseignement et l'entraînement de la danse. Ces espaces ont été baptisés Beit el-raqs et s'inscrivent dans la même lignée de projets que Maqamat avait mis en place en 2002, œuvrant au développement de la danse contemporaine au Liban et dans la région, ainsi qu'à l'enrichissement de la production artistique. « Il s'agissait d'assurer des cours intensifs auprès d'enseignants professionnels, à des semi-professionnels venus du Liban, de la Syrie, de la Palestine, de la Jordanie, mais aussi du Nigeria et de la Hollande. Les danseurs qui avaient l'occasion de faire cette formation et d'être propulsés dans le monde du spectacle étaient sélectionnés d'avance », confie Mia Habis.

Un lien fort et invisible entre ces régions
Cette année, le programme s'est élargi et s'est enrichi de danses, concerts et rencontres « qui animent ces régions assoiffées de culture et d'art ». Le projet est donc né à la fin de la session de Takween, troupe de danse en résidence, dit Habis, et c'est avec le soutien de l'ambassade de Norvège et fort de l'appui des municipalités, notamment celles de Bater, Deir el-Qamar et Baakline, qu'il a pu voir le jour.

Qu'est-ce qui vous fait réveiller chaque jour le matin ?
Aujourd'hui, jeudi, la soirée sera consacrée à Baakline. À 18 heures, une pièce de Lina Abyad se jouera sur la scène de la Librairie nationale de la localité. Intitulée Bass ana bhibbik, la pièce parle des violences conjugales. Une manière d'expliquer que l'art n'est pas simplement divertissant, mais engagé.
Vers 19h30, c'est au tour de la troupe Takween de présenter sa performance de danse, laquelle sera suivie par le musicien et chanteur Ziyad Sahhab, très apprécié dans la région.
Samedi 20 août, Bater, village natal de Zeid Hamdan, accueillera plus de quarante artistes, médecins, avocats et autres gens de métier. Une nuit blanche qui s'étalera de 19 heures jusqu'à dimanche matin à 7 heures, animée par plusieurs performances artistiques, et où les invités devront intervenir en répondant à la question « qu'est-ce qui vous fait réveiller chaque matin ? ». Manakiche et autres produits du terroir seront au programme convivial de cette soirée champêtre.
Enfin le lundi 22, les mêmes performances théâtrales et chorégraphiques auront lieu à l'Institut français de Deir el-Qamar, suivies à 21 heures par un concert intitulé Ya Hennah interprété par Iliana Yasmine et Abbas el-Kassamani.
Enfin, à la question de savoir pourquoi avoir choisi la vache pour illustrer l'affiche de ce programme, Mia Habis répondra : « Parce que ce sont des soirées artistiques et champêtres, et parce que la vache est souriante. »
C. K.