Et les conséquences sont déjà nombreuses. Car ce décès a déclenché des affrontements en Cisjordanie entre manifestants palestiniens et militaires israéliens qui ont fait des dizaines de blessés palestiniens. À la suite du tir de roquette, Israël a également fermé le terminal de Kerem Shalom, seul point de transit pour les marchandises avec la bande de Gaza, et partiellement celui d’Erez, destiné aux personnes, a indiqué un responsable palestinien en charge de la coordination avec Israël. Dans un communiqué militaire, l’État hébreu a confirmé avoir limité l’accès à Erez et stoppé les opérations à Kerem Shalom en raison d’une « directive gouvernementale », sans préciser combien de temps ces mesures seraient appliquées. L’ONG humanitaire israélienne Gisha a réagit en qualifiant cette décision de « punition collective » visant la population civile de Gaza. Pour sa part, le président Shimon Peres a affirmé qu’Israël trouverait les moyens « de répliquer de façon adéquate » aux tirs de roquettes. « L’Autorité palestinienne comprend que revenir à la violence constituerait une catastrophe, c’est d’ailleurs ce que disent ses dirigeants, nous devons agir ensemble pour ramener le calme », a-t-il déclaré à la radio publique.
Troisième intifada
Sur le plan diplomatique, le coordinateur spécial de l’ONU, pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, s’est déclaré dans un communiqué « profondément troublé par la reprise des tirs indiscriminés de roquette à partir de Gaza, qui sont totalement inacceptables », relevant « l’importance des efforts déployés par l’Égypte pour consolider la trêve conclue en novembre ». Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza, du 14 au 21 novembre, avait alors coûté la vie à 177 Palestiniens ainsi qu’à six Israéliens. Et M. Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l’ONU aux Affaires politiques, a renouvelé l’appel de l’ONU à une « enquête indépendante et transparente par les autorités israéliennes » sur les circonstances de ce décès. Il a demandé que les résultats de cette enquête soient « rendus publics dès que possible ».
Par ailleurs, Mahmoud Abbas a affirmé qu’il ne tolérerait pas une troisième intifada : « Les Israéliens veulent le chaos. Nous ne leur permettrons pas de nous entraîner vers cela et de jouer avec les vies de nos enfants et de nos jeunes. » Mais plusieurs responsables israéliens disent redouter de voir les événements échapper à tout contrôle. Avi Dichter, le ministre de la Sécurité intérieure, a estimé que l’État hébreu devait se montrer prudent dans sa réponse aux manifestations, accusant les Palestiniens de chercher à se poser en victimes à l’approche de la visite de Barack Obama dans la région. Celui-ci est attendu courant mars en Israël et en Cisjordanie.
(Source : agences)