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Moyen Orient et Monde - Le point

Commediante ! Tragediante !

« Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Ehud Barak tentent d’obtenir le soutien de la majorité du gouvernement, maintenant qu’est acquis l’appui d’Avigdor Lieberman à une opération éclair contre l’Iran. Les deux hommes font valoir à cet égard que le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique, attendu le 8 novembre, aura un effet décisif sur la décision qui sera prise. » (condensé d’une analyse du quotidien israélien Haaretz parue le 2 novembre... 2011.
« Benjamin Netanyahu est décidé à attaquer l’Iran avant les élections américaines ; le pays est plus proche qu’il ne l’a jamais été d’une offensive pour faire pièce au programme nucléaire de la République islamique. » (extrait d’une information parue dans le Times of Israel du 20 août 2012, reprenant l’essentiel des « révélations » d’Alon Ben-David, journaliste vedette d’une chaîne de télévision locale).
Crier au loup, voilà douze ans que cela dure, avec à tous les coups la même inquiétude : et si cette fois était la bonne ? Roger Cohen, éditorialiste au New York Times et à l’International Herald Tribune, a choisi d’en sourire. « Il m’arrive parfois d’imaginer l’ampleur de la déflagration que provoqueraient tous les mots consacrés à la bombe atomique iranienne s’ils étaient placés dans un énorme conteneur muni d’un détonateur », écrit-il.
En l’espace de quarante-huit heures, nous avons eu droit aux efforts déployés par le Premier ministre de l’État hébreu pour gagner à sa cause le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du Shass, un parti ultraorthodoxe qui détient quatre maroquins dans le présent gouvernement, à une estimation du coût d’une attaque contre Téhéran, à une énième mouture des difficultés d’une telle opération, à cette pénurie de masques à gaz qui affole tant la population, à des considérations météorologiques sur le meilleur moment de l’année pour passer à l’action, enfin à l’énumération des quatorze prises de position anti-israéliennes ou antisémites de dirigeants iraniens en l’espace de trois semaines.
La presse du pays vient d’établir une liste des « pro » et des « anti ». Au nombre des dirigeants farouchement opposés à la guerre, outre le chef de l’État Shimon Peres et le rabbin Yossef : le chef de l’état-major Benny Gantz et les chefs des corps d’armée, le petit monde du renseignement, le leader de l’opposition Shaul Mofaz et bien entendu l’Union européenne, les États-Unis et la Russie. Face à ces poids lourds, la majorité des ministres sont donnés pour favorables au déclenchement de l’armageddon mais ils ne devraient pas peser lourd face au camp adverse. Surtout qu’à elle seule l’alliance Peres-Yossef suffirait à bloquer la machine de guerre imaginée par « Bibi » et ses va-t-en guerre.
Les membres du Shass, on le sait, ne sont pas d’inconditionnels partisans du mourir pour la patrie. Le 19 janvier 1991, leur chef avait forcé l’exécutif à freiner des quatre fers alors que l’ordre était sur le point d’être donné pour un assaut contre l’Irak, dont les Scud continuaient de s’abattre sur les abords de Tel-Aviv, quelques heures à peine après le déclenchement de l’opération « Desert Storm ». On relèvera que cette fois, l’alerte nonagénaire (il aura 92 ans le mois prochain) pourra compter sur un homme de sa génération, l’actuel président de la République, qui a 89 ans.
Plus que tous ces arguments, il en existe un autre qui donne à réfléchir aux jusqu’au-boutistes, c’est celui du prix qu’il faudra payer. D’ores et déjà l’addition s’annonce salée. Qu’on en juge : des pertes pour l’économie locale évaluées à 42 milliards de dollars, dont 11,7 milliards de dommages immédiats, selon BDI-Coface, un très respecté groupe de recherche, soit l’équivalent de 5,4 pour cent du PIB calculé sur base de 2011 (216 milliards de dollars). À titre de comparaison, les 34 jours de guerre contre le Liban, en juillet-août 2006, avaient représenté une chute de 0,5 pour cent du taux de croissance, venant s’ajouter à 1,3 pour cent de dégâts causés à l’infrastructure. Et encore, ajoute l’agence comme pour enfoncer le clou, l’opération « Juste récompense » (rebaptisée « Changement de direction ») n’avait-elle affectée que la partie nord du pays qui assure 20 pour cent de la production nationale, alors que face à l’Iran, c’est le centre, où se trouve concentrée 70 pour cent de l’activité, qui risquerait d’être touché. Conclusion lapidaire du gouverneur de la Banque centrale, Stanley Fischer : « Il faudra s’attendre à une crise économique. » Et aussi à une exacerbation du nationalisme iranien bénéfique pour le régime en place et pour les mouvements terroristes partout dans le monde, à une envolée des cours du pétrole, ce qui représenterait un coup terrible – fatal peut-être – pour une économie mondiale déjà exsangue, à un bol d’oxygène pour la Syrie de Bachar el-Assad... Arrêtons là l’énumération des méfaits d’un coup de sang de Bibi-Barak.
Peut-être que la paire devrait, aussi, accorder une seconde pensée à la question des masques à gaz.
« Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Ehud Barak tentent d’obtenir le soutien de la majorité du gouvernement, maintenant qu’est acquis l’appui d’Avigdor Lieberman à une opération éclair contre l’Iran. Les deux hommes font valoir à cet égard que le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique, attendu le 8 novembre, aura un effet décisif...

commentaires (2)

FIKHAR I KASSIR BA3DOU !

SAKR LEBNAN

15 h 47, le 23 août 2012

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Commentaires (2)

  • FIKHAR I KASSIR BA3DOU !

    SAKR LEBNAN

    15 h 47, le 23 août 2012

  • On ne sait pas quels sont les plus déments, les fascistes d'Israel ou les ayatollahs de l'Iran. Quoi qu'il en soit, Dieu les garde loin de notre pays. Il n'a rien à voir ni avec leurs ambitions nucéaires, ni avec leur démence.

    Halim Abou Chacra

    05 h 39, le 23 août 2012

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