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Moyen Orient et Monde - Révolte

Damas en guerre, tournant dans la révolte contre le pouvoir d’Assad

Pour la première fois, des blindés tentent d’entrer à Midane ; au moins 67 personnes ont trouvé la mort hier.

Le quartier de Tadamon a été le théâtre de violents combats, il est désormais tenu par l’ASL, selon des militants. Shaam News Network /AFP

La révolte contre le régime syrien a connu un tournant avec pour la première fois de violents combats hier entre l’armée, appuyée par des blindés, et les rebelles à Damas, symbole du pouvoir du président Bachar el-Assad.
Les rebelles ont affirmé contrôler deux quartiers, Midane et Tadamoun, dans le sud et l’est de la capitale. Les combats se sont étendus à Khaled ben el-Walid, une grande artère qui relie Midane au centre de la capitale, ainsi que dans les quartiers périphériques de Aasali, Barzé, Qaboun et Jobar, Kafar Soussé, Qadam, Nahr Aïché, hostiles au régime.
Des vidéos de militants ont montré de véritables batailles à Damas, avec des hommes en train de tirer des RPG derrière des sacs de sable. Sept personnes, dont six civils, ont péri dans les violences dans les quartiers de Midane, Tadamoun et Aïché, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « L’armée n’est plus présente dans les quartiers de Tadamoun et de Midane. Elle bombarde de l’extérieur », a affirmé Ahmad al-Khatib, porte-parole du conseil militaire de l’Armée syrienne libre (ASL) pour la région de Damas. « Plusieurs zones de ces quartiers sont des ruelles étroites, ce qui fait que c’est difficile pour l’armée d’entrer », a-t-il expliqué, soulignant que le régime était désormais « sur la défensive ».
La capitale était jusqu’à présent ultrasécurisée et contrôlée principalement par la quatrième division du premier corps d’armée dirigée par Maher el-Assad, le frère du chef de l’État. L’ASL est faiblement équipée face à la puissance de feu de l’armée régulière, mais est plus mobile et bénéficie de l’aide d’une partie de la population. « Midane est sous le contrôle de l’ASL. C’est le début de la fin », a affirmé un autre militant à Tadamoun qui se fait appeler Jacob Hussein. Selon lui, électricité, eau et communications sont coupés actuellement à Tadamoun.
L’OSDH avait rapporté plus tôt dans la journée que des blindés et des transports de troupes avaient pris position pour la première fois à Midane. « La révolution s’étend et resserre l’étau autour du régime dans des zones où il se sentait à l’abri de la colère du peuple », avait réagi l’opposition dimanche.
Le quotidien al-Watan, proche du régime, titrait hier à l’adresse des opposants, « Damas, vous ne l’aurez jamais ». « Les forces de sécurité, aidées par l’armée, attaquent depuis 48 heures les groupes terroristes qui tentent de se retrancher dans les quartiers périphériques », a-t-il indiqué.
L’OSDH a qualifié les combats à Damas de « tournant ». « Quand des combats se poursuivent dans la capitale pendant des heures, voire des jours, et que les troupes régulières n’arrivent pas à contrôler la situation, cela illustre la faiblesse du régime », a commenté son président Rami Abdel Rahmane. « Ce sont les premiers combats de ce genre à Damas. Le 15 juillet marque un tournant dans la révolution syrienne », a déclaré pour sa part un militant à Damas, Abou Moussab.
Au total, au moins 67 personnes – 2 civils, 21 soldats et 14 rebelles – ont péri hier à travers le pays.

Droit humanitaire
Le CICR considère désormais que les combats sont une situation de guerre civile et souligne à l’intention de toutes les parties que le « droit international humanitaire doit s’appliquer ». « Ceci n’est pas nouveau, nous l’avions déjà notifié aux parties et en avril nous avions dit que cette situation de conflit armé non international s’appliquait à trois endroits spécifiques, maintenant chaque fois qu’il y a des hostilités on peut voir des conditions qui peuvent être définies comme un conflit armé non international », la terminologie diplomatique pour parler de guerre civile, a ainsi déclaré hier un porte-parole du CICR, Alexis Heeb. Dans ce cadre « le droit international humanitaire prime chaque fois qu’il y a des hostilités », a ajouté ce porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Genève. Ce droit définit les conditions de la protection des populations civiles mais aussi de « la protection des gens qui ne sont plus en train de se battre, par exemple les blessés mais aussi les conditions dans lesquelles ils pourraient être détenus », a souligné ce porte-parole.

Les Frères musulmans s’organisent
Par ailleurs, les Frères musulmans de Syrie ont entamé hier dans la banlieue d’Istanbul une réunion de deux jours axée sur les moyens de renforcer leur organisation et de soutenir la rébellion contre le régime, a affirmé un des cadres de la confrérie. « C’est le premier meeting de l’organisation après plus de 30 ans » et la fuite de nombreux membres de la confrérie hors de Syrie après une tentative de révolte violemment réprimée en 1982, a déclaré Omar Mushaweh, représentant des Frères musulmans au sein du Conseil national syrien (CNS).
Lors de la session inaugurale du congrès, le numéro un du mouvement islamiste, Mohammad Riad al-Shakfa, a souligné que son organisation était toujours solidement implantée en Syrie et a appelé la communauté internationale à écouter la voix du peuple syrien.
(Source : agences)

La révolte contre le régime syrien a connu un tournant avec pour la première fois de violents combats hier entre l’armée, appuyée par des blindés, et les rebelles à Damas, symbole du pouvoir du président Bachar el-Assad.Les rebelles ont affirmé contrôler deux quartiers, Midane et Tadamoun, dans le sud et l’est de la capitale. Les combats se sont étendus à Khaled ben el-Walid, une...

commentaires (2)

Le régime s’écroulera comme un château de cartes, comme ça, du jour au lendemain, sans savoir vraiment pourquoi ou comment. C’était prévu, n'en déplaise aux supporter de régimes totalitaires qu'ils soient dictatoriaux ou théocratiques. La fin de Bashar aura lieu avec ou sans l'aval de la Russie qui finira par perdre tous les avantages politico-économiques si elle ne change pas sa position a l'ONU. Bashar sera jugé par le TSL et avec lui les sbires de notre lanterneau local. Encore un peu de patience et l'avenir sera enfin rose pour le Liban et les Libanais.

Pierre Hadjigeorgiou

09 h 06, le 17 juillet 2012

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Commentaires (2)

  • Le régime s’écroulera comme un château de cartes, comme ça, du jour au lendemain, sans savoir vraiment pourquoi ou comment. C’était prévu, n'en déplaise aux supporter de régimes totalitaires qu'ils soient dictatoriaux ou théocratiques. La fin de Bashar aura lieu avec ou sans l'aval de la Russie qui finira par perdre tous les avantages politico-économiques si elle ne change pas sa position a l'ONU. Bashar sera jugé par le TSL et avec lui les sbires de notre lanterneau local. Encore un peu de patience et l'avenir sera enfin rose pour le Liban et les Libanais.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 06, le 17 juillet 2012

  • Tableau bien obscur qui nous rappelle les mêmes batailles rangées de Beyrouth en 1976. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    02 h 41, le 17 juillet 2012

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