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Liban

Mitchell : Le système bancaire libanais, source d’espoir et d’inquiétude

L’intervention musclée de George Mitchell, ex-sénateur américain et président honoraire de l’Institut Mitchell, constitue le point d’orgue de la troisième édition de la « Journée des marchés des capitaux libanais » (Lebanon Capital Markets Day) qui s’est déroulée lundi à l’hôtel St Regis à New York en présence notamment du ministre de l’Économie et du Commerce, Nicolas Nahas, de l’ambassadeur du Liban à Washington, Antoine Chédid, du président de l’Association des banques du Liban, le Dr Joseph Torbey, du président d’Amcham, Sélim Zeenni, de Bana Azhari, de la Bank of New York, et de David Grayson, de Grayson Auerbach, qui ont parrainé cette conférence. Étaient aussi présents les représentants de haut niveau de Bank Audi, BLOM Bank, Byblos Bank et Solidere. Le Dr Jihad Azour, ex-ministre libanais des Finances et principal associé de la compagnie Booz & Co., a présidé le débat sur l’économie libanaise.


Le message que l’ex-sénateur américain George Mitchell a adressé à la communauté bancaire et financière du Liban est chargé à la fois d’espoir et d’inquiétude. « Votre présence souligne l’importance du système bancaire libanais et des marchés des capitaux, à un moment critique au Moyen-Orient et à un moment important des relations des États-Unis avec le Moyen-Orient. La visite actuelle du secrétaire d’État américain, John Kerry, dans la région indique clairement que la région continue d’être d’une grande importance pour les États-Unis », a-t-il noté. Après avoir relevé « les potentiels du printemps arabe », en dépit de ses turbulences, il a indiqué que le « Liban doit rester en tête de notre ordre du jour ».


Succès ...
Faisant écho aux différents intervenants financiers libanais à la conférence, l’ex-sénateur a indiqué que tout au long de cette turbulente période, le secteur bancaire et financier est encore « robuste ». « Il est resté un pilier de stabilité dans une région souvent instable. »
Pour le sénateur américain, le succès bancaire libanais provient notamment des transferts de fonds de la diaspora libanaise représentant plus de 20 % du GDP du Liban. À cela s’ajoute la composante de « la relation des banques libanaises avec les États-Unis, et plus particulièrement avec le système bancaire américain ». « Le système de paiement international Swift indique que plus d’un tiers des transferts internationaux générés par les banques libanaises le sont par le biais d’institutions financières américaines. Et le système bancaire libanais ne peut fonctionner de manière efficace sans une relation forte avec les correspondants bancaires aux États-Unis », a-t-il laissé entendre.

Blanchiment et préoccupation US
Mais « le système bancaire libanais est à la fois une cause de réconfort et d’inquiétude ». M. Mitchell a exprimé la préoccupation du gouvernement américain à l’égard de « certains groupes qui veulent échapper aux sanctions contre la Syrie et l’Iran, ou faciliter le blanchiment d’argent par le Hezbollah, et qui pourraient abuser du système ». Rappelant la « campagne vigoureuse » menée en 2011 par le gouvernement avec le secteur bancaire libanais pour « s’assurer du strict respect des sanctions américaines et des mesures d’antiblanchiment d’argent et antiterroristes », il a indiqué que cette préoccupation a été relayée aux autorités gouvernementales libanaises, ainsi qu’à la Banque centrale, lors de la visite au Liban du secrétaire adjoint au Trésor pour le financement du terrorisme, Daniel Glaser, et d’un représentant officiel de haut niveau du Trésor américain. « Le système bancaire libanais prend très sérieusement ces questions et travaille avec le gouvernement américain pour les résoudre », a-t-il dit.

Exigences américaines
Dressant la liste des conditions exigées des banques correspondantes aux États-Unis, le sénateur américain a clairement rappelé que le secteur bancaire libanais s’est engagé « à exécuter seulement les transactions permises par le Trésor américain ; à n’avoir pas de comptes de correspondants avec toute institution financière qui a un lien avec l’Iran et à ne traiter aucun chèque tiré sur une institution financière liée à l’Iran ».
De plus, les banques libanaises travaillent en « coopération étroite » avec les États-Unis pour « s’assurer du respect des sanctions américaines contre la Syrie. Les banques libanaises ont aussi interrompu toutes les transactions avec les agences basées en Syrie », a-t-il dit.
Malgré les résultats positifs de ces mesures, les officiels du Trésor américain restent toutefois « vigilants » et « s’inquiètent de la dépendance d’un grand nombre de transactions en espèces au Liban dont une grande partie se passe en dehors du système bancaire », indique le sénateur américain, invitant ainsi les « régulateurs à traiter » cette question.

Drogue...
Le Liban participe, depuis 1997, à la Convention internationale de lutte contre le blanchiment d‘argent lié à la drogue, a rappelé George Mitchell. « Le secteur bancaire libanais est un leader dans la FATF (Financial Action Task Force) pour renforcer le respect des régulations qui s’appliquent aux services financiers internationaux dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Les régulations libanaises exigent des banques d’enregistrer les transactions en espèces en gros. Cette législation requiert la divulgation des transactions hors frontières aux autorités douanières. Le respect de ces meilleures pratiques est un signe de bonne citoyenneté et reflète l’intérêt bien compris du système bancaire libanais », a-t-il indiqué.
« Les relations qui lient le système bancaire libanais aux États-Unis ont contribué à l’efficacité des sanctions américaines contre la Syrie et l’Iran », a conclu Mitchell. Ceci confirme l’engagement du secteur bancaire libanais au niveau des organisations internationales qui élaborent les standards comme le MENA FATF. Ceci contribue aussi bien à la stabilité de l’ensemble du système bancaire libanais qu’à celui de l’économie libanaise. Et le sénateur américain de saluer le « rôle important » que joue cette relation dynamique et positive entre les secteurs bancaires libanais et américain. Cette « contribution fait du Liban une place plus sûre, plus stable et plus prospère, et sert en même temps les intérêts vitaux de la sécurité nationale des États-Unis », a-t-il affirmé au final.

 

 

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commentaires (3)

Au Liban, avec tout le respect que dois aux banquiers, il y a de plus en de banksters !

Charles Fayad

12 h 55, le 06 mars 2013

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Commentaires (3)

  • Au Liban, avec tout le respect que dois aux banquiers, il y a de plus en de banksters !

    Charles Fayad

    12 h 55, le 06 mars 2013

  • Le système bancaire est le talon d'Achille du Liban !

    SAKR LEBNAN

    08 h 57, le 06 mars 2013

  • Encore une occasion pour redire fort que n'importe quelle destabilisation du système bancaire libanais est mortelle pour toute l'économie de ce pays, donc pour lui-même.

    Halim Abou Chacra

    06 h 22, le 06 mars 2013

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