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Liban - L’éclairage

Le gouvernement bat de l’aile, mais se maintient quand même

Envers et contre tout, le gouvernement Mikati ne semble pas près de jeter l’éponge. Pourquoi ? Parce que le Hezbollah ne le veut pas.
Pourtant, plus rien ne va au sein de cette équipe. Même les ministres berrystes, qui se tenaient jusqu’ici derrière le chef du gouvernement, marquent ces derniers temps leur irritation à l’encontre de Nagib Mikati et de ses proches au sein du cabinet.
D’ailleurs, le président de la Chambre, Nabih Berry, exprime lui-même cette irritation devant ses visiteurs à Aïn el-Tiné, tout en prenant soin d’envelopper ses pointes d’une dose d’humour, sachant très bien que quel que soit son mécontentement vis-à-vis du Premier ministre, il n’ira pas jusqu’à retirer ses proches du cabinet.
La démission semble donc être devenue un concept interdit aux diverses composantes du gouvernement. Le chef du PSP, Walid Joumblatt, lui-même très mécontent de l’action de ce gouvernement, le sait très bien. Il continue d’arguer de la nécessité de préserver la stabilité et la paix civile, et donc de rester pour cela au gouvernement. M. Joumblatt en a une nouvelle fois informé le chef du courant du Futur, Saad Hariri, lors de leur récente rencontre à Paris.
Il reste toutefois à attendre les résultats de la visite qu’effectue le chef druze en ce moment en Arabie saoudite. Ainsi, un député du 14 Mars n’hésite pas à dire qu’il faut attendre que M. Joumblatt retourne du royaume saoudien pour savoir sur quel pied danser.
Du côté des aounistes, le comportement des ministres du bloc du Changement et de la Réforme confine à la rébellion tant contre le président de la République, Michel Sleiman, que contre le Premier ministre. Mais cette rébellion dirigée de Rabieh ne fait pas exception à la règle. Le maintien du gouvernement en place étant une décision stratégique du Hezbollah, on veillera bien à ce que le mécontentement aouniste demeure subordonné à cette exigence.
Le Hezb s’est d’ailleurs mobilisé à fond pour essayer d’arranger les choses entre M. Mikati et le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, avec lequel les rapports sont mis à mal par leur querelle sur la question des données téléphoniques. M. Mikati avait menacé de geler les séances du Conseil des ministres si l’on ne tenait pas compte de la primauté de sa décision dans ce dossier, ce qui a poussé une nouvelle fois le Hezbollah à jouer les pompiers.
Mais le chef de l’État a lui aussi menacé de boycotter les réunions du cabinet si l’on ne se décide pas à former une commission ministérielle et judiciaire pour trouver des solutions au problème des données.
Pour l’instant, le gouvernement reste donc, malgré ses médiocres résultats, malgré surtout la multiplication des scandales de corruption au sein de l’État.
Sous prétexte qu’on désire maintenir la stabilité et la paix civile, les pires abus sont commis impunément au vu et au su de tout le monde. C’est un membre du gouvernement, et non de l’opposition, qui a évoqué des dilapidations annuelles dépassant le milliard et demi de dollars dans le port de Beyrouth. Or ni la justice ni les appareils de contrôle au sein de l’administration n’ont cru bon de s’activer.
En fait, le Hezbollah ne semble vouloir lâcher ce gouvernement qu’en échange d’un bazar politique à ses conditions lui assurant la pérennité de ses armes. Mais il est de moins en moins question pour l’opposition de lui accorder cela à présent.
Envers et contre tout, le gouvernement Mikati ne semble pas près de jeter l’éponge. Pourquoi ? Parce que le Hezbollah ne le veut pas.Pourtant, plus rien ne va au sein de cette équipe. Même les ministres berrystes, qui se tenaient jusqu’ici derrière le chef du gouvernement, marquent ces derniers temps leur irritation à l’encontre de Nagib Mikati et de ses proches au sein du...
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