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Liban - En dents de scie

The Amazing Spidermen

Vingt-septième semaine de 2012.
Pendant que Fadi Abboud se fait un point d’honneur de ne contribuer en absolument rien à aider, fût-ce par ses prises de position politiques, la saison touristique 2012 au Liban et que ses collègues aounistes, Gaby Layoun, Gebran Bassil et Nicolas Sehnaoui en tête, n’en finissent plus d’exhiber leur incompétence, et pendant que le 14 Mars s’obstine à conserver la palme de l’opposition la plus stérile qui soit, refusant de comprendre qu’on ne peut plus préparer des législatives trois semaines à l’avance, juste en pariant sur le quotient émotionnel des électeurs, le Club du Centre fait son show.
Michel Sleiman et Marwan Charbel sont, sans doute aucun, animés des meilleures intentions. Mais rien n’est plus risible que ce mois sécuritaire. Dans le fond : c’est d’une année entière, voire d’une décennie sécuritaire que le Liban a urgemment besoin. Sur tous les fronts. Dans la forme : cette initiative montre peut-être, et le locataire de Baabda s’est senti obligé de le signaler, que l’État (mais quel État ? ) travaille. À la bonne heure. Et ne voilà-t-il pas ce brave État a fait comprendre aux voyous et autres trafiquants en tous genres qu’il leur faudra rester confinés à leurs domiciles, et aux citoyens d’éviter les excès de vitesse ou le non-port de la ceinture de sécurité... Pendant 30 jours. Ensuite, qu’ils (re)fassent ce qu’ils veulent. Ou presque. Le président Sleiman qui assène qu’il est interdit de bloquer la route de l’aéroport ? Les partisans du Hezbollah, d’Amal et du CPL en tremblent dans leurs tee-shirts noirs ou sous leurs cravates orange. Le ministre Charbel qui demande aux politiques de l’aider ? C’est là soit une étrange et incompréhensible hyperconfiance en soi, soit une naïveté jamais vue, jamais autant assumée : Israël reconnaîtra l’État de Palestine avant que l’armée et/ou les FSI ne fassent régner la loi contre les milices du Hezb et leurs alliés.
En attendant, le verdict est implacable. Et impitoyable. Au jour I de ce mois sécuritaire, les partisans d’un des attaquants de la chaîne de télévision al-Jadeed, très proche du binôme Hezb-Amal, brûlaient des pneus dans Beyrouth et... sur la route de l’aéroport, s’essuyant les pieds allègrement avec le prestige de l’État et l’autorité de ses serviteurs. La nuit même, un très barbu Zorro décidait de leur porter secours : le salafiste Ahmad el-Assir, comme hier Brigitte Bardot qui menaçait de s’enchaîner nue pour sauver les bébés phoques au Canada, assurait sans sourciller que même une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU ne pourrait pas le forcer à débloquer l’axe principal, aux portes de Saïda, menant au Liban-Sud. Que seul l’abandon par le Hezbollah de ses armes illégales lui ferait changer d’avis. Bras de fer en teflon contre le parti de Dieu, avec tous les mauvais fantasmes d’Armageddon sunnito-chiite que cela sous-entend ; mais aussi, et du coup, pied de nez musclé à un courant du Futur, visiblement archidépassé sur sa droite. Et totalement incapable de convaincre le cheikh Ahmad, devenu parangon malgré lui des idées et du concept 14 marsistes, que si son objectif est tout noble (rétablir la primauté de l’État), les moyens qu’il a choisis (faire barrage de son corps pur : ira-t-il jusqu’à s’immoler, nouveau Mohammad Bouazizi made in Lebanon ? ) sont totalement antidémocratiques.
Malgré ses innombrables défauts politiques, Rafic Hariri était à l’époque nécessaire et suffisant pour endiguer tous les extrêmes sunnites. Même en se rêvant calife d’une néo-Grande Syrie qui inclurait le Liban, l’ex-Premier ministre-martyr était indispensable. Aujourd’hui, son héritier politique ne juge pas bon de perpétuer, ou du moins d’essayer, le gène familial, noyé qu’il est dans ses bouderies et ses craintes pour sa sécurité. Sauf qu’aujourd’hui et bien plus qu’hier, il est indispensable que Saad Hariri revienne au Liban. Qu’il y reste. Et qu’il fasse le ménage. Même s’il doit être ravi, et à juste titre, de ne pas participer à cette carnavalesque table de dialogue. Parce que, minibrèches ou pas, personne ne réussira à enlever de l’esprit des Libanais que le Hezbollah, sur ce dossier stratégie de défense-armes-résistance, ne se fout pas impérialement de la gueule de tout le monde.
La résistance, la vraie, et bien avant ce funeste 7 mai 2008, n’est plus l’apanage du parti de Hassan Nasrallah. Loin de là. L’état de résistance, le vrai, c’est la société civile qui y est entrée. La tête la première. Ni militaire, heureusement, et pas encore diplomatique (Adnane Mansour est une monumentale erreur de casting), cette résistance est furieusement culturelle. Cette dernière semaine de juin en est un archétype, avec l’ouverture de Beiteddine et du vaillant Baalbeck, village d’Astérix en plein hinterland assadisé jusqu’à l’os, avec l’époustouflant happening de Houda Baroudi et Maria Hibri, et les pneus arty signés Bokja, et avec, last but not least, une initiative géniale, dont le lancement aura lieu, sur le web, ce dimanche 1er juillet : Mamnou3. Ou comment dynamiter, au vitriol, ce que le Liban maîtrise malheureusement mieux que n’importe quelle bananeraie de la planète : la censure. Sur une brillante idée de Nadim Lahoud, aidé par l’œil de lynx d’Ayman Mehanna, les scénarios-scalpel de Camille Salamé et par un ébouriffant Paul Matar en Jamil el-Sayyed bigger than life, Mamnou3 est infiniment plus fort que le rapt de n’importe quel soldat israélien, que toutes les menaces de Zelzal contre Tel-Aviv du monde, que cent et une hypocrites et rances promesses de changement et de réforme.
Les antihéros de la société civile libanaise sont les nouveaux superhéros. C’est vrai : le Liban n’a absolument pas besoin d’homme-providence. Juste d’une dynamique-providence. Qui commence comme ça.
Vingt-septième semaine de 2012.Pendant que Fadi Abboud se fait un point d’honneur de ne contribuer en absolument rien à aider, fût-ce par ses prises de position politiques, la saison touristique 2012 au Liban et que ses collègues aounistes, Gaby Layoun, Gebran Bassil et Nicolas Sehnaoui en tête, n’en finissent plus d’exhiber leur incompétence, et pendant que le 14 Mars...

commentaires (3)

Certainz-ébaubis, tels des Sisyphe, persistent dans la Trouée hissant toujours leur rocher en haut de cette campagne pentue et crevassée. Arrivant presque au sommet, celui-ci dégringole et leur retombe sur "les kroumirs". Ils les essuient et s'épongent le front avec la même "foûta safra" et recommencent ! C’est ainsi qu’ils retentent à chaque fois grâce au "Papier de Marémkhééïl" rugueux comme une huile de foie de morue et qui était loin d'être inimaginable vu leur Sectarisme. Car, eux qui obstinément cherchaient le pire, n'avaient cessé de cheminer dans cette voie Perc(s)ée. Mais voici qu'ils envisagent sans atermoiements les bornes ultimes de ce processus pour réduire à l’impuissance autant que faire se peut les Cédraies. Bref, de prendre les uns et les autres au collet et, dans une "éructation" qui serait sans doute suffocante, de leur faire franchir l'infranchissable ! En tout cas, cette "Feuille Hygié nique" ne signifie qu’un énorme appel d'air pour les "Partitionnistes" de tous calibres. Comme si, dans cette conjoncture indigène sans cesse désespérante, leur grande espérance dans ce Liban en "Can(r)tons" se met en pleine lumière mais reste certes tremblotante. Mais faut faire gaffe, car "ces Obtus" auront encore le loisir de ricaner et chercher à poursuivre ce processus. Il faudra donc plus que jamais s'arc-bouter et faire face et masse autour de la Grande Révolution du Cèdre et du 14 Mars.

Antoine-Serge KARAMAOUN

04 h 54, le 30 juin 2012

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Commentaires (3)

  • Certainz-ébaubis, tels des Sisyphe, persistent dans la Trouée hissant toujours leur rocher en haut de cette campagne pentue et crevassée. Arrivant presque au sommet, celui-ci dégringole et leur retombe sur "les kroumirs". Ils les essuient et s'épongent le front avec la même "foûta safra" et recommencent ! C’est ainsi qu’ils retentent à chaque fois grâce au "Papier de Marémkhééïl" rugueux comme une huile de foie de morue et qui était loin d'être inimaginable vu leur Sectarisme. Car, eux qui obstinément cherchaient le pire, n'avaient cessé de cheminer dans cette voie Perc(s)ée. Mais voici qu'ils envisagent sans atermoiements les bornes ultimes de ce processus pour réduire à l’impuissance autant que faire se peut les Cédraies. Bref, de prendre les uns et les autres au collet et, dans une "éructation" qui serait sans doute suffocante, de leur faire franchir l'infranchissable ! En tout cas, cette "Feuille Hygié nique" ne signifie qu’un énorme appel d'air pour les "Partitionnistes" de tous calibres. Comme si, dans cette conjoncture indigène sans cesse désespérante, leur grande espérance dans ce Liban en "Can(r)tons" se met en pleine lumière mais reste certes tremblotante. Mais faut faire gaffe, car "ces Obtus" auront encore le loisir de ricaner et chercher à poursuivre ce processus. Il faudra donc plus que jamais s'arc-bouter et faire face et masse autour de la Grande Révolution du Cèdre et du 14 Mars.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 54, le 30 juin 2012

  • Monsieur Ziad Makhoul, superbe, MAIS... 1 - Le 14 Mars sait qu'on ne peut pas préparer les législatives en quelques mois, tout comme le 8 Mars. Les premiers ne veulent pas du gouvernement avant que la crise syrienne ne se termine. Que ce gouvernement tire les vipères de leurs trous, entretemps. Les seconds, pour la même raison, et quitte à tirer les serpents, s'y accrochent dents, griffes, et pieds, dans l'espoir de pouvoir aider le voisin aux abois. 2 - Le Assir, à l'entêtement Lafontainien, ne brûle pas des pneux, et ses alibis sont raisonnables. 3 - Feu Rafic Hariri était un Homme Fort, donc une MENACE. Sheikh Saad devrait être présent. La moitié du Liban est prête à le défendre. 4 - La résistance de l'Etat civil ? Une Blague ! dans ce Pays ? aux deux armées, aux milices étrangères et locales qui pèsent de tout leur poids pour affaiblir l'Etat, aux multiples communautés chacune avec ses craintes et ses appréhensions, aux troupeaux suivant chacun son Panurge, n'est qu'un souhait ou plutôt qu'un Rêve. Pour les grands changements, il faut de GRANDS HOMMES. Nous n'en avons PLUS ! 5 - Le Dialogue des sourds-muets a, peut-être, besoin de plus d'un Assir, à l'intérieur, pour avancer, parallèlement aux pions sur l'échiquier International et régional. Les illégaux, recevant des ordres de leurs Séides, et s'y conformant, au détriment de leur propre Patrie. Ce qui manque : LE PATRIOTISME ! Bonne journée.

    SAKR LEBNAN

    00 h 58, le 30 juin 2012

  • Félicitations spéciales pour : 1-"les ministres aounistes qui n'en finissent plus d'exhiber leur incompétence". 2-"Le 14 Mars (détenteur) de la palme de l'opposition la plus stérile qui soit". 3-"Rien n'est plus risible que ce mois sécuritaire". 4-"Les partisans de l'un des attaquants de la chaîne de télévision al-Jadeed, très proches (partisans tout court) du binôme Hezbollah-Amal s'essuyant les pieds allégrement avec le prestige de l'Etat et l'autorité de ses serviteurs, et le très barbu zorro saafiste, Ahmad el-Assir, qui leur porte secours". 5-"La carnavalesque table de dialogue (sur laquelle) le Hezbollah se fout impérialement de la gueule de tout le monde" (concernant ses armes). Une excellente analyse de la situation.

    Halim Abou Chacra

    23 h 20, le 29 juin 2012

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