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Liban - Le commentaire

Seul un gouvernement de salut national pourrait relever les défis à venir

« Le gouvernement actuel ne tombera pas dans l’immédiat car une telle chute pourrait avoir un impact négatif sur la sécurité et la stabilité du pays. » C’est ce que ne cessent d’affirmer certains pôles du 8 Mars. Pour de nombreux observateurs et milieux locaux proches du 8 Mars, il y a pire que le maintien de l’actuel gouvernement au pouvoir : la peur du vide, surtout que le monde arabe et la communauté internationale ont adressé récemment un message aux leaders libanais les invitant à préserver la stabilité interne du pays au cours de cette période délicate que traverse la région, notamment la Syrie.
Les forces du 14 Mars soulignent de leur côté que si cette situation délicate impose à l’actuel gouvernement de rester en place, l’échéance électorale à laquelle le pays devrait prochainement faire face dicte le changement de ce cabinet politiquement monochrome et inapte à superviser des élections transparentes.
Il est inadmissible que des ministres représentant les forces du 8 Mars au sein du gouvernement soient des candidats aux législatives et qu’ils fassent la concurrence à des candidats du 14 Mars qui se trouvent hors du pouvoir. Dans ce cas de figure, nul ne pourra pas en effet garantir l’égalité entre les deux parties en lice.
C’est pour cette raison qu’il faudra penser sérieusement, et dès à présent, à former un gouvernement de coalition qui inclurait des membres du 14 et du 8 Mars et cela afin de bien contrôler les élections et d’empêcher ainsi tout ministre de profiter de sa position afin de servir des intérêts électoraux.
Si la situation actuelle ne permet pas la démission du gouvernement, il faudra que chaque ministre désirant se présenter aux élections renonce à son poste et soit remplacé par une personnalité qui ne mène pas de bataille électorale. Ainsi, le gouvernement sera quasi neutre et donc plus apte à superviser des élections.
Il est également peu recommandé de cumuler deux fonctions, celle de ministre et de candidat aux législatives et cela afin que le membre du gouvernement ne profite pas de son poste pour accroître ses chances de remporter la bataille électorale face à un autre candidat qui serait en dehors du gouvernement.
Il existe aussi un autre courant d’opinion qui appelle à préserver l’actuel gouvernement, mais cela après y avoir effectué des changements le transformant en gouvernement de coalition et cela en adoptant la formule des trois dizaines, qui avait été proposée par le passé, de sorte que le cabinet représenterait les principales forces politiques sur le terrain. Il pourrait alors, auquel cas, superviser les élections.
La théorie selon laquelle les forces du 8 Mars peuvent gouverner seules le pays après qu’elles furent devenues majoritaires, ne s’applique pas lors de la période des élections législatives où l’on ne connaît ni les vainqueurs ni les vaincus.
Si les forces du 14 Mars acceptent que le gouvernement actuel reste au pouvoir à cause de la précarité de la situation et cela pour préserver la sécurité et la stabilité du pays, elles réagiront quand il faudra entamer les préparatifs des législatives et pourront aller jusqu’à proclamer la désobéissance civile ou la grève ouverte jusqu’à la démission du cabinet.
Des observateurs politiques estiment que le président de la République, Michel Sleiman, devrait dès à présent s’entretenir avec les différents leaders des moyens de faire face à l’échéance législative et cela si les élections se tiennent à la date prévue ou si elles doivent être ajournées pour une raison quelconque.
Si les élections se tiennent à la date prévue, sans que le Hezbollah n’ait été désarmé, il faudra alors opter pour la formation d’un gouvernement neutre ou de coalition capable de neutraliser le rôle que pourraient avoir les armes du parti de Dieu.
Au cas où des événements imprévus surviendraient impliquant l’ajournement des élections pour des raisons sécuritaires, comme le chef du CPL, le général Michel Aoun, l’a laissé entendre dans un entretien au cours duquel il a lié la situation au Liban à celle de la Syrie, il faudra dans ce cas former un gouvernement de salut national capable de faire face aux défis qui se présenteront.
Le gouvernement actuel ou encore un gouvernement neutre sont impuissants face à ces défis.
Il est désormais nécessaire de réfléchir à la façon avec laquelle le Liban fera face à la période de l’après-Assad ou encore à la poursuite des hostilités entre le régime baassiste et le peuple syrien et cela en formant un gouvernement qui consoliderait le front interne libanais, qui préserverait l’unité nationale et qui protégerait la convivialité.
Il ne faut pas que certains, au sein du 8 Mars, continuent à insister pour le maintien du gouvernement actuel comme condition sine qua non à la sauvegarde de la sécurité et continuent aussi à brandir l’épouvantail du chaos et du vide s’il est obligé de démissionner.
Il relève de l’intérêt du Liban de penser à la formation d’un nouveau gouvernement que les élections législatives aient lieu à leur date prévue ou qu’elles soient ajournées ou encore que le régime syrien chute ou demeure au pouvoir.
« Le gouvernement actuel ne tombera pas dans l’immédiat car une telle chute pourrait avoir un impact négatif sur la sécurité et la stabilité du pays. » C’est ce que ne cessent d’affirmer certains pôles du 8 Mars. Pour de nombreux observateurs et milieux locaux proches du 8 Mars, il y a pire que le maintien de l’actuel gouvernement au pouvoir : la peur du vide,...

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