Rechercher
Rechercher

Liban - Liban

Les enseignants FL mettent en garde contre les dangers du projet de coopération scolaire avec l’Iran

Le projet d’accord de coopération sur l’enseignement scolaire avec l’Iran qui devrait être étudié et avalisé prochainement au cours d’une réunion d’une délégation iranienne au Liban continue de faire l’objet de vives contestations.


À l’issue d’une réunion focalisée sur cette question avec des professeurs et des intellectuels, le comité des enseignants universitaires des Forces libanaises a condamné un projet qui ressemble à un accord entre « deux wilayets ou deux mohafazats de la République islamique d’Iran » plutôt qu’à un accord de coopération entre deux États. « Les auteurs du projet d’accord ont oublié – ou fait mine d’oublier – que l’esprit général du texte, du préambule à l’ensemble des articles, est en contradiction totale avec la nature pluraliste du Liban et avec son histoire et son pacte national. Le texte sape les fondements de la Constitution libanaise, et surtout son préambule qui consacre les libertés publiques et privées, lesquelles garantissent la vie commune entre ses différentes familles », notent ainsi les enseignants.


« En dépit de toutes les crises et les contradictions de sa société, le Liban bénéficie d’une spécificité culturelle unique (...) », ont estimé les enseignants dans leur communiqué, avec à l’esprit le rôle du pays du Cèdre en tant qu’espace de liberté. « Ceux qui seront réunis au Grand Sérail demain n’ont qu’à regarder n’importe quel aspect de la vie libanaise quotidienne pour comprendre le sens de la spécificité culturelle libanaise (...). Le public libanais pluraliste, diversifié, attaché au dialogue et à la liberté d’expression et d’action ne saurait accepter un tel accord quelle que soit l’ampleur des pressions exercées et des sacrifices à consentir », poursuit le communiqué FL.


« Il est vrai qu’il y a actuellement, sur le territoire libanais, deux crypto-États qui se disputent la domination du pays ou qui tentent de s’entendre sur sa gouvernance : l’État libanais et le mini-État du Hezbollah. Il est également vrai que le gouvernement, les autorités, les institutions et les services officiels relevant de l’État libanais sont presque paralysés en raison des brèches sécuritaires, des tentatives d’assassinats politiques et des ingérences étrangères. Nous savons qu’il est aisé de percer le régime des libertés qui prévaut par les régimes qui n’investissent que dans la sécurité et ne parient que sur cette dernière. Cependant, nous mettons tout le monde en garde : les Libanais ne peuvent pas renoncer au rêve de la liberté. Il n’y a aucune alternative à ce dernier : c’est la voie vers l’avenir et la renaissance, non pas du Liban seulement, mais de toute la région. C’est pourquoi nous appelons les parties réunies au Grand Sérail d’avoir à l’esprit ces faits et ces constantes et à prendre en considération l’histoire du Liban et sa spécificité pour préserver ce miracle que le pape Jean-Paul II a qualifié de Liban-message », note-t-il.


Les enseignants FL ont ensuite soulevé certaines observations au sujet du projet d’accord, notamment en ce qui concerne déjà « la capacité d’échange sur le plan de la planification de l’enseignement scolaire entre le Liban pluraliste et l’Iran théocratique et totalitaire » – notamment en ce qui concerne par exemple la question du livre d’histoire, qui pose déjà problème au Liban au regard de l’impossibilité de se mettre d’accord sur une seule version des faits, ou encore sur la question de la formation d’instituteurs et de professeurs en Iran, ce qui consacrera au final la mainmise iranienne sur le pays par le biais de moyens culturels. « Nous exprimons nos réserves quant à la ligne du groupe du mini-État du Hezbollah dont certaines écoles et certaines institutions scolaires suivent les préceptes de la République islamique, mais nous rejetons catégoriquement l’extension de cette ligne de conduite aux institutions de l’État libanais et nous condamnons toute tentative d’imposer des convictions partielles aux autres par des méthodes tortueuses, directes ou indirectes », ont-ils noté.

Le projet d’accord de coopération sur l’enseignement scolaire avec l’Iran qui devrait être étudié et avalisé prochainement au cours d’une réunion d’une délégation iranienne au Liban continue de faire l’objet de vives contestations.
À l’issue d’une réunion focalisée sur cette question avec des professeurs et des intellectuels, le comité des enseignants universitaires...
commentaires (6)

Monsieur Georges Sabat, que pensez-vous aussi du système éducationnel Zimbabwéen ? ou de celui de l'Ouganda qui prévaut depuis le fameux Idi Amin Dada ? On pourrait aussi y puiser des matières à réfléchir. Il était anthropophage. Laissez-les étudier bien le projet présenté par l'ex Ministre Mneïmné, projet Libanais par excellence, et arrêtons d'importer chez nous et de devenir des inféodés. Ni système Iranien et ni Saoudien. Puisons la connaissance et la lumière à leur source.

SAKR LEBNAN

09 h 34, le 05 mai 2012

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Monsieur Georges Sabat, que pensez-vous aussi du système éducationnel Zimbabwéen ? ou de celui de l'Ouganda qui prévaut depuis le fameux Idi Amin Dada ? On pourrait aussi y puiser des matières à réfléchir. Il était anthropophage. Laissez-les étudier bien le projet présenté par l'ex Ministre Mneïmné, projet Libanais par excellence, et arrêtons d'importer chez nous et de devenir des inféodés. Ni système Iranien et ni Saoudien. Puisons la connaissance et la lumière à leur source.

    SAKR LEBNAN

    09 h 34, le 05 mai 2012

  • Je suis, EN PRINCIPE, d'accord avec Mr. Halim Abou Chacra quand il dit: “Il n'y a aucun brin d'affinité entre le système éducationnel en Iran et le système éducationnel libanais. " Mais, si l'on veut être à 100% impartial, je suggérerais d'étudier, dans leurs détails, les propositions de programme éducationnel "IRAKO-IRANIEN" avant de les jeter immédiatement à la poubelle. A mon avis, l'approche persane ne conviendrait pas au Liban, mais s'il y a dans leurs projets certaines applications méritoires, pourquoi les rejeter d'emblée et ne pas tacher d'en profiter? Nous avons intérêt à apprendre et a profiter de toutes les expériences même celles de pays dont nous ne serions pas particulièrement entiches.

    George Sabat

    07 h 14, le 05 mai 2012

  • 1) Le jeter a la poubelle, soit. 2) Mais par quoi devra-t-on le remplacer? Nous n'avons aucun projet (plan?) educatif adequat de rechange. 3) Mais si, au fait. Il existe un Plan Educatif comprehensif, evolutif, balance, soigneusement etudie et chiffre. Un Plan qui prevoit 280 millions de dollars d'investissement pour ameliorer le niveau educationnel du pays, des objectifs precis a atteindre et dix commissions chargees d'en poursuivre et d'en superviser l'execution. 4) Le probleme, c'est que ce Plan qui avait pris des mois pour etre etudie, sous la direction du Ministre Mneimne, ce Plan a ete vite jete aux oubliettes par son remplacant, comme de coutume au Liban...... 5) Personne, et je dis bien personne, ne s'est donne la peine d'examiner ce Plan attentivement et tacher d'en tirer le maximum de profit pour le pays. Le Ministre est "mort", Vive le Ministre!PAUVRE LIBAN!

    George Sabat

    02 h 01, le 05 mai 2012

  • Personne ?... Dommage.

    Robert Malek

    20 h 48, le 04 mai 2012

  • Sur ce sujet qui pourrait donner une indication claire sur l'avenir du Liban, il serait intéressant de connaître l'avis de toutes les parties libanaises proches et sympathisantes de l'Iran et de la Syrie.

    Robert Malek

    06 h 34, le 04 mai 2012

  • Tant de littérature n'est pas nécessaire. Il faut couper immédiatement et à la racine cette tentative grotesque d'intrusion iranienne dans l'éducation au Liban. Il n'y a aucun brin d'affinité entre le système éducationnel en Iran et le système éducationnel libanais. Les responsables libanais qui ont permis ne fût-ce que le soulèvement d'un projet d'accord dans le domaine de l'éducation entre les deux pays sont ignorants, irresponsables et même comploteurs contre la nature même de leur pays. Un tel projet doit être jeté tout de suite à la poubelle. Point final.

    Halim Abou Chacra

    04 h 59, le 04 mai 2012

Retour en haut