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Liban - Infrastructure

Électricité : pas de solutions sans réformes radicales

Loin de la polémique politique, un rapport du CDR sur l’électricité au Liban montre qu’il serait utopique d’espérer un règlement sérieux, efficace et durable de ce dossier sans réformes fondamentales.

Construite en 2009, la station de Deir Ammar a une capacité de 435 mw.

Dans son rapport d’activités pour 2011, le Conseil du développement et de la reconstruction dresse un tableau exhaustif et détaillé de tous les problèmes qui se posent au niveau du secteur de l’électricité, ainsi que les solutions nécessaires et incontournables pour les régler. Des explications qu’il fournit, il ressort que les moitiés de solutions sont loin de favoriser un règlement sérieux et durable. Ainsi, le projet de 700 mw approuvé récemment doit certes permettre de réduire les heures de rationnement dans trois ans, mais ne les supprimera pas et ne neutralisera sûrement pas le reste des problèmes qui se posent au niveau du réseau, d’autant que la demande est appelée à croître. Sans réformes radicales réalisées dans tous les domaines technique, administratif, institutionnel et financier, il ne sera pas possible de parvenir à une distribution normale du courant électrique, selon le CDR.


On est tenté d’ajouter que sans une dépolitisation de ce dossier également, il ne sera pas non plus possible de le régler.
Le CDR consacre à l’électricité quatre pages de son rapport qui couvre également les domaines des postes et télécommunications, des transports publics, de l’éducation, de la santé publique, du développement économique et social, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, de l’eau potable, des eaux usées et des déchets solides, de l’agriculture et de l’irrigation, ainsi que ceux des services dits souverains.


Dans son exposé général sur l’électricité, il relève que « tous les indicateurs de ce secteur vital révèlent la gravité des nombreux problèmes chroniques qui entravent les principaux travaux à entreprendre, menacent ce secteur et portent de lourds préjudices à l’économie nationale, à moins que des réformes radicales et progressives, capables de dynamiser ce secteur, ne soient réalisées ». « Selon des sources du ministère des Finances, ajoute le rapport, plus de 1 500 millions de dollars ont été transférés à EDL en 2009, dont 94,4 % ont servi à couvrir les frais d’achat de fuel. Il est à noter que le déficit d’EDL a atteint les 1 860 millions de dollars en 2008 à cause de la flambée des prix des carburants. Le déficit a dépassé les 1 001 millions de dollars en 2009. »


Le texte poursuit : « Les difficultés du secteur englobent les domaines technique, administratif et financier et tout ce qui s’y rapporte. Au plan technique, la production, la transmission et la distribution souffrent toutes de problèmes accumulés. Ces problèmes commencent par l’absence de toute capacité de produire de l’énergie d’une manière qui corresponde à la demande, en passant par la présence d’équipements et d’installations obsolètes et non fiables, pour finir avec l’accroissement des pertes aux niveaux technique et non technique. Ces problèmes sont également accentués par la régression de la collecte des factures et l’insuffisance de l’élément humain. »

Le CDR présente l’état des lieux suivant :
L’incapacité d’EDL à répondre à la demande croissante l’a plongée dans une phase critique. Cette situation de crise requiert une révision des priorités pour éviter, dans une première phase, une détérioration supplémentaire du secteur, pour réduire le déficit dans une deuxième phase et arriver à la fin à instituer la stabilité requise.
Réformer le secteur de l’électricité est devenu un défi pour les Libanais, surtout que Beyrouth s’est engagé à Paris II à prendre les mesures qui s’imposent pour faire en sorte que ce secteur cesse d’être un poids pour le Trésor et l’économie et devienne un secteur efficace et viable, ayant des répercussions positives sur la croissance du PIB et, par voie de conséquence, sur l’économie.


Le déficit entre la croissance et la demande est devenu de 700 mw (le plan d’accroissement de la production électrique de 700 mw a été récemment approuvé en Conseil des ministres), ce qui équivaut à 10 heures de rationnement par jour en dehors du Beyrouth administratif et des centres de villégiature en été. Au cas où ce déficit aurait persisté, il atteindrait les 1 700 mw en 2014, soit 58 % de la demande ou l’équivalent de 15 heures de rationnement par jour.
La capacité maximale de production ne dépasse pas les 1 500 mw, en tenant compte aussi du courant acheminé d’Égypte (ce qui n’est plus le cas aujourd’hui) à travers la connexion panarabe. En 2009, la demande a dépassé les 2 200 mw. La production de courant au Liban reprose principalement sur les usines thermiques. L’énergie hydraulique ne dépasse pas les 7 % de la capacité de production dans le pays.

Dans son rapport d’activités pour 2011, le Conseil du développement et de la reconstruction dresse un tableau exhaustif et détaillé de tous les problèmes qui se posent au niveau du secteur de l’électricité, ainsi que les solutions nécessaires et incontournables pour les régler. Des explications qu’il fournit, il ressort que les moitiés de solutions sont loin de favoriser un...

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