Dénonçant la surdité des parties concernées après cette proposition de désarmement, il a rappelé à quel point celle-ci est fondée et légitime, et qu’elle ne concerne pas que le Beyrouth administratif, mais aussi le Grand Beyrouth, banlieue sud comprise. « Sayyed Nasrallah nous a dit que les outils de la discorde sont les armes légères et de moyen calibre, qu’il faut donc les retirer. Nous approuvons totalement ces propos, et cette convergence du secrétaire général du Hezbollah avec notre point de vue est louable, nous devons en profiter pour aller jusqu’au bout », a-t-il espéré, précisant que le sort de l’armement lourd reste du ressort de la table de dialogue.
Son colistier Jean Oghassabian a mis moins de gants... « Les périmètres de sécurité et les armes sont de plus en plus visibles, présents, et cela confirme l’échec patent du gouvernement, notamment concernant la recrudescence des crimes et des attentats. Voilà pourquoi les députés du courant du Futur tiennent à se réunir avec les trois présidents et à leur faire comprendre que les armes doivent être le monopole de l’État. Cela n’est pas chose facile, surtout que l’autre camp s’entête à ne débattre de ce sujet en aucun cas. Nous souhaitons en finir avec ces armes qui contrôlent tous les pouvoirs et qui s’arrogent les décisions politiques et militaires de l’État. Cela est très dangereux et inacceptable », a martelé l’ancien ministre, appelant le gouvernement et les parties armées à prendre des mesures courageuses et audacieuses.
Quant à Nabil de Freige, qui s’exprimait sur la chaîne de télévision LBCI, il a assuré que les députés de Beyrouth « ne se tairont pas » et qu’ils continueront à dénoncer les atteintes à la sécurité dans la capitale. « On ne sait pas si l’on doit rire ou pleurer lorsque l’on entend sayyed Nasrallah assurer qu’une solution au problème des armes légères en possession des citoyens peut être trouvée, mais qu’il est interdit de toucher aux missiles Zelzal I et II. Et si j’étais à la place du député Hani Kobeissi (élu Amal de la capitale), j’aurais assisté à la réunion (d’avant-hier) parce que finalement, c’est de la sécurité des gens qu’il s’agit, qu’il soit du 14 ou du 8 Mars », a-t-il dit, jugeant que ce sont les 128 députés de la nation qui « doivent se réunir pour que cette capitale soit au moins sûre ».
« En tant que députés, nous ne pouvons pas faire plus que d’aller parler aux trois présidents et probablement aux ministres de la Défense et de l’Intérieur, sauf si une partie tierce veut que nous nous armions. Rien n’est plus facile que cela, mais pourquoi le ferions-nous? Pour 150 000 morts de plus dans le pays ? » s’est interrogé le député de Freige.
Député Jamaa islamiya de Beyrouth, Imad el-Hout a relevé que si cette proposition de désarmement « semble purement formelle, il n’en reste pas moins qu’il est du devoir des parlementaires de la capitale de mettre le gouvernement et les politiques face à leurs responsabilités, notamment en ce qui concerne la protection des citoyens. Débarrasser les villes des armes légères est du ressort de l’État », a-t-il dit, reconnaissant que pour les armes lourdes, il faut passer à la table de dialogue. Interrogé par Radio Fajr à propos des périmètres de sécurité, le député Hout a remarqué que la proposition de désarmement « place les différentes factions face à l’opinion publique et les pousse à ne pas couvrir les atteintes à la sécurité ».
Notons que même le ministre mikatiste de l’Information, Walid Daouk, a évoqué le sujet hier, assurant que « tout le monde souhaite une capitale débarrassée des armes. Cela ne concerne pas qu’une seule faction de Libanais et il est inadmissible que des armes individuelles ou pas soient aujourd’hui entre les mains de citoyens. Je souhaite que toutes les villes soient désarmées après un accord entre les différentes parties, dans le calme, loin de tout vacarme », a-t-il réclamé devant les journalistes à l’issue d’un entretien avec le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani.
commentaires (3)
Prière lire : sont-ils les citoyens... Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
11 h 48, le 21 décembre 2011