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Lifestyle - Rencontre

Rima Nasser, heureuse partout

Elle affiche un calme sourire, reposé, satisfait, en dépit d’un agenda surchargé. Rima Nasser, rédactrice en chef et éditrice des magazines « Phoenicia », « Selections », « Chronora », « Latitude » ou « Le Cercle Hitti », a imposé son style élégant, en toute subtilité, dans un monde chargé d’images et de mots.

Rima Nasser, souriante comme toujours.

Rima Nasser aime les avions. Les regarder, les piloter, les prendre pour découvrir de nouvelles destinations, des talents inattendus, des histoires à partager au retour. En texte et en images. « Je suis heureuse partout », dit-elle. Heureuse d’être chez elle, dans son jardin, heureuse d’être à la veille d’un départ où, pendant quelques jours, « je disparais », portables et ordinateurs fermés à toute tentative de communication.
Silence bienvenu pour cette femme aux mille projets, qui mène en solo la publication de plusieurs magazines au Liban et au Qatar. « Heureuse partout », dans des sujets culturels, écologiques, dans la mode, le lifestyle, le luxe ou l’insolite. Heureuse partout, dans tous ces métiers entrepris tout au long de sa vie, qu’elle a choisis dans un coup de cœur ou une urgence, et appris très rapidement.

Une passion qui remonte à l’enfance
Femme de cœur que la tête complice embarque dans des projets souvent difficiles, Rima Nasser a grandi auprès d’un père impressionnant, militaire à la retraite, qui a collaboré avec de nombreuses compagnies aériennes. « Enfant, confie-t-elle, je passais des heures fascinée, à observer les avions. » Plus tard, sa mémoire affective la pousse à travailler pour Royal Air Maroc, dans un poste administratif situé à l’aéroport autrefois terrain de jeu. Sa curiosité l’encourage à prendre des cours de pilotage. Seule femme dans un monde très masculin, elle étonne les autres pilotes et même la tour de contrôle qui n’avait sans doute jamais entendu une voix aussi douce, attendrit puis épate ses collègues. « J’ai pensé déposer ma candidature pour un poste de pilote commercial à la Royal Air Maroc, mais j’avais trop envie de fonder une famille. » En attendant la famille, qui suivra très vite, Rima crée son agence de voyage baptisée « Match One ». Entièrement décorée comme un avion, toujours cette incorrigible mémoire affective, elle évolue dans son élément jusqu’à la guerre de 75 et la fermeture de l’aéroport de Beyrouth pendant trois semaines.
Qu’à cela ne tienne ! Rima Nasser s’adapte et prend en charge durant cette courte période l’Aphrodite, un bateau chargé de transporter 1 700 personnes vers des cieux plus cléments. Mais la guerre persiste. La jeune dame, jeune épouse d’un diplomate finlandais, déménage au Maroc, puis au Canada avant de (re)trouver Helsinki. Là encore, elle s’adapte. Elle apprend la langue, crée des liens, élève ses deux filles, Anastasya et Yasmina, aujourd’hui respectivement designer et artiste peintre, et se lance dans une aventure commerciale de 6 ans à travers sa société Beyond Corporation. « Au bout de quelques années, souligne-t-elle, j’ai eu besoin de soleil et de famille. » Destination Cannes où résidait son frère, puis Biot, un charmant village médiéval du sud de la France. Elle poursuit son activité commerciale qui ne cesse de grandir puis décide, en 2000, pressée par le chantage affectif familial, de retourner au pays. Un dernier vol d’adieu avec ses deux filles et elle-même aux commandes de l’avion, et les voilà rentrées.

Nouvelle(s) page(s)
« Je devais redémarrer à zéro... J’ai eu l’idée, inspirée par le magazine Helsinki this Week, de créer, pour le Phoenicia qui revenait à la vie, un City this Week mensuel. » Ce guide culturel qu’elle prépare et écrit toute seule lui permet d’apprendre les différents aspects du métier, de la recherche à l’impression en passant par l’écriture, de connaître les gens de la profession et de se faire connaître. À la mort du président Rafic Hariri, les choses s’étant comme immobilisées au Liban, Rima Nasser part à la découverte et la conquête d’un pays encore inconnu, le Qatar. Elle rencontre la fabuleuse cheikha Mozah, les portes s’ouvrent devant elle. Après le Qatar City News this Week, « al(ekht Rima », comme on l’appelle là-bas, lance sa propre maison d’éditions City News Privilege et la revue Sélections, un trimestriel bilingue auquel elle insuffle sa sensibilité et toutes ses envies.
Suivront le Phoenicia Magazine, Chronora, Latitude et Le Cercle Hitti. C’est dans son petit bureau très zen que tout se passe. Que les idées se bousculent, que les différentes équipes défilent à tour de rôle et que la rédactrice en chef « vit chaque page et chaque article ». Quand on lui demande d’où lui viennent toutes ces idées et textes, elle répond : « Je voyage beaucoup, tout m’inspire, une ville, une exposition, une rencontre. Je suis très émotive et j’aime partager ce que je vis. »
Pas étonnant qu’elle choisisse alors de disparaître. Partir pour mieux revenir. N’essayez donc pas de la joindre. Ces quelques jours c’est, pour la jeune femme, silence radio.
Rima Nasser aime les avions. Les regarder, les piloter, les prendre pour découvrir de nouvelles destinations, des talents inattendus, des histoires à partager au retour. En texte et en images. « Je suis heureuse partout », dit-elle. Heureuse d’être chez elle, dans son jardin, heureuse d’être à la veille d’un départ où, pendant quelques jours, « je disparais », portables et...
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