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Culture - Concert

« Asia » allie le passé le plus lointain au présent le plus moderne

Le trio Basel Rajoub a donné une performance musicale intimiste et élégante au théâtre al-Madina à l’occasion de la parution de son album « Asia » sous le label Edict Records.

Basel Rajoub au saxo, Feras Sharstan au qanun et Khaled Yassine aux percussions. Photo Nasser Traboulsi

«Cela fait deux ans qu’on travaille là-dessus et le voilà le nouveau-né», dira le saxophoniste Basel Rajoub en rigolant tout en introduisant le titre de l’album Asia et remerciant le percussionniste du groupe et néanmoins producteur de l’album, Khaled Yassine, pour sa patience et sa détermination. Il faut savoir qu’Edict Records est un label jeune, créé il y a un an dont le but est d’encourager et de mettre en valeur les musiciens et talents orientaux venus de tous les horizons et de les suivre durant toute le processus de travail afin de les réunir sous une même houlette. Le label produit ainsi de la musique live (en studio ou en concert) préférablement instrumentale (car «on attache peu d’importance à cette musique en Orient», dira Yassine) et qui privilégie les improvisations.

Une fusion totale
Au saxophone donc ce soir Basel Rajoub, au qanun Feras Sharstan et aux percussions Khaled Yassine qui, durant une heure, emmèneront l’audience dans une balade musicale sur les rives du Tigre et de l’Euphrate, jusqu’au Gange, en passant par le Jourdain, l’Amou Daria et le Chatt el-Arab. Un périple initiatique où les tonalités orientales résonnent tel le bruissement du vent dans les feuilles ou encore le souffle profond du khamsin du désert. Il est cependant certain que le dieu Éole a ce soir-là chuchoté à l’oreille du saxophone de Basel Rajoub, lequel a raconté des histoires de caravanes, de dunes ou de harems. Le qanun, en général si égal à lui-même, a fait également peau neuve. Les sonorités classiques se mêlaient à d’autres plus contemporaines, tout comme ce fleuve qui va rejoindre ses confluents pour aller se jeter dans les bras de la large mer. Quant à Khaled Yassine, tout comme un chef d’orchestre sans l’être vraiment, c’est lui qui imposera le rythme, le tempo faisant voler les vibrations en éclats. Des éclats de verre qui vont scintiller de partout car la musique de ce trio est radiante. Elle rayonne d’ouverture et de dynamisme. Chaque musicien à son tour prend des risques et met son instrument en danger. «Je suis fier de jouer avec Khaled et Feras», dira Rajoub et je considère cet album comme ma maison. À l’image de ce morceau intitulé My gypsy home que le saxophoniste interprètera avec tant de générosité.
Asia est en effet cette maison conviviale faite d’effluves du passé charriés avec abondance, aux couleurs tantôt pourpre de la Phénicie, tantôt turquoises des madras des femmes de sultans ottomans. C’est aussi une musique tissée de plusieurs textures, souples ou lourdes, faites de taffetas et de velours, toujours enveloppantes et réchauffantes. Des sonorités quoique souvent audacieuses qui pivotent comme des derviches tourneurs jusqu’au vertige mais qui invitent à la fois à la contemplation et à la rêverie. Un tarab réinventé, qui va capter et happer au passage l’ultime module. Enfin une musique simplement subtile et soyeuse qui ranime les feux de l’Orient.
«Cela fait deux ans qu’on travaille là-dessus et le voilà le nouveau-né», dira le saxophoniste Basel Rajoub en rigolant tout en introduisant le titre de l’album Asia et remerciant le percussionniste du groupe et néanmoins producteur de l’album, Khaled Yassine, pour sa patience et sa détermination. Il faut savoir qu’Edict Records est un label jeune, créé il y a un an dont le but...
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