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Culture - Concert

Rima Khcheich, ou la chanson arabe réinventée

Ambiance très feutrée, des jeux de lumière romantiques, un petit bout de femme habillée en robe courte noire, sobre et naturelle, apparaît sur la scène pour chanter a cappella une chanson ancienne d’Oum Kalsoum.

Rima Khcheich, une révélation.

J’ai la chair de poule tellement c’était juste et beau. Je ne connaissais pas la chanteuse, mais j’ai tellement entendu parler d’elle que j’ai décidé d’aller la voir. Il s’agit de Rima Khcheich, la première des trois chanteuses libanaises invitées à chanter à l’Institut du monde arabe, à l’occasion des 25 ans de l’anniversaire de cette institution.
Chanteuse de la jeune génération, née au Liban-Sud, elle a intégré à l’âge de dix ans la Beirut Oriental Troup for Arabic Music, avant de devenir chanteuse soliste, attirée par les répertoires orientaux les plus exigeants. Diplômée de l’Université américaine de Beyrouth et du Conservatoire national de musique, Rima Khcheich s’est produite partout et s’est ouverte à la musique populaire en interprétant les chansons des films de Sabah et en travaillant avec Ziad Rahbani. Elle a également su marier les patrimoines ancestraux de la musique arabe, comme les mouwashahat, avec le jazz et des arrangements inédits.
Quatre musiciens hollandais, des pointures du jazz néerlandais, l’ont rejointe sur la scène, dont un saxophoniste excellent. Plusieurs chansons du répertoire du pionnier de la nouvelle chanson égyptienne, Sayyed Darwish, ont alterné avec celles de notre plus grand chanteur libanais, Wadih el-Safi, ainsi qu’avec des «mouwashahat». Pas à pas, elle réussissait à nous transporter dans la poésie, la beauté et la justesse. D’aucuns pouvaient être déroutés par le mariage du jazz et de la musique classique arabe. Je trouvais, quant à moi, que le mélange était original et que le mariage des deux genres était une réussite. La pureté de sa voix et la justesse dans sa manière de chanter créaient la magie. On ne se pose plus de questions : on se laisse juste emporter. Le temps passe trop vite et j’avais vraiment envie qu’elle continue encore. J’avoue qu’à la sortie, sur le chemin du retour, je me suis mise à fredonner «El-ward gamil, gamil el-ward»...
Il n’y a que dans la musique classique arabe que la notion de «tarab» existe, l’extase musicale. Il serait dommage que la génération future ne la ressente pas. Aussi est-il important de dépoussiérer ce genre de musique en le modernisant tout en gardant son âme, pour que les jeunes puissent en profiter et en bénéficier. Les Libanais, comme Rima Khcheich, ont heureusement cette capacité de mêler ensemble les cultures et réussissent à les faire dialoguer harmonieusement.
Les deux autres concerts prévus à l’IMA sont ceux de Ghada Shbeir, spécialiste du chant arabo-andalou, et celle qu’on appelle «la diva d’Orient», Jahida Wehbé. La première chante aussi, magistralement, le mouwashah, cet art élaboré dans l’Andalousie arabe. La seconde est l’une des figures populaires et incontestables du chant savant arabe et passionnée par l’interprétation de sublimes textes qui magnifient la langue. Autant de rendez-vous qu’il ne faut absolument pas rater si on veut passer un bon moment de détente, de poésie et de beauté.

Faten MOURAD
J’ai la chair de poule tellement c’était juste et beau. Je ne connaissais pas la chanteuse, mais j’ai tellement entendu parler d’elle que j’ai décidé d’aller la voir. Il s’agit de Rima Khcheich, la première des trois chanteuses libanaises invitées à chanter à l’Institut du monde arabe, à l’occasion des 25 ans de l’anniversaire de cette institution.Chanteuse de la jeune...
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