Noël Arty à la Smogallery

Des créations à la fois esthétiques et fonctionnelles, élaborées en édition limitée spécialement pour l’occasion par dix-sept artistes, designers, architectes, stylistes, céramistes et bijoutiers qui se sont amusés à brouiller les frontières entre les genres.
À tout seigneur, tout honneur, l’inévitable sapin de Noël se «designise» à l’extrême dans une création unique signée Eva Szumilas. Cette architecte polonaise installée au Liban a ainsi conçu, au moyen de barres en métal noir finissant chacune par une lampe ronde à lumière bleutée, le sapin du troisième millénaire: tout en lignes géométriques, il forme une sculpture lumineuse d’une belle sobriété.
Une pièce d’allure très futuriste qui cohabite en toute harmonie avec les créations en poterie raku de Mary Lynn Massoud et Racha Nawam. Le talentueux duo de céramistes a néanmoins adapté cette technique de cuisson millénaire japonaise aux besoins du jour, en élaborant des lampadaires (base et abat-jour), des tables basses empilables et même un totémique portemanteau entièrement en céramique.
Dans un registre différent, le jeune designer Marc Dibeh propose un cadeau pour enfants et parents. Il s’agit d’une sorte de jeu de quilles, dont les pions en bois naturel et aux extrémités colorées, après avoir amusé les petits bouts de chou, pourront être récupérés par les parents pour servir de portemanteau! À visser au mur de différentes manières, selon ses goûts et ses besoins, une création à saluer pour sa simplicité ludique et son concept écologiquement
intelligent.
Impossible d’énumérer dans ces colonnes l’ensemble des œuvres présentées jusqu’au 4 janvier à la Smogallery. On signalera cependant: les délirants éléphants ailés du duo de créatrices Bokja (qu’il n’est plus besoin de présenter) exécutés au moyen de mélange de tissus vintage, de textiles brodés Bukhara d’Ouzbékistan, de chintz et de jute; les luminaires en tiges métalliques façon Mikado de Kareen Assly et Sara Zaafar, ceux qui également semblent défier les lois de la gravité de Dory Hitti; les sympathiques pendentifs aux silhouettes d’hommes nus grimpeurs, imaginés par Zein Daouk-Jabr et Sélim Mouzannar qui, en attendant de vous sauter au cou ou aux oreilles, escaladent des galets leur servant de présentoirs; le sac «Unnamed», belle réinterprétation en cuir très fin de kangourou, du basique sac en nylon d’épicerie, signé Milia M., ou encore les «Light Boxes» de Hania Rayess offrant sous plexiglas des déclarations trilingues (du style «Beirut Forever» ou «Le beau est relatif») en tubes de néons
colorés ...
Mais il y a aussi à découvrir les bijoux, les bougeoirs, les boîtes à cigares et plein d’autres fantaisies signées Marie Munnier, Anastasia Nysten, Georges Mohasseb, Najla el-Zein, Gregory Gatserelia, Karim Chaya, Caline Chidiac, Henry Dakak Jr, Nathalie Khayat, Christina Debs, Hania Rayess, Carma Andraos et Fabienne Habib.

Z.Z.

* La Quarantaine, 77, rue Sénégal, imm. Daher. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 10h à 18h, le samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous. Tél. : 01/572202.