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Culture - Initiative

Le retour aux sources de Naoum Abi Rached

La « Diaspora libanaise overseas », une nouvelle ONG au service du pays qui fait tache d’huile, créée par Naoum Abi Rached.

Le logo de l’association.

Le Liban sera-t-il sauvé un jour par la société civile ?
Le retour aux sources. Chacun l’effectue à sa manière, surtout lorsqu’on a tourné le dos au pays pendant de longues années, dégoûté ou déboussolé par les événements qui s’y succèdent, au point d’en oublier son histoire et les différents âges d’or.


Naoum Abi Rached s’est réconcilié avec son Liban après 30 ans d’absence. Trente ans dans les affaires. Trente ans à bourlinguer d’un pays à l’autre, implantant ses huit sociétés de prêt-à-porter de luxe en Europe, en Russie, en Inde, en Turquie, dans les pays arabes, mais jamais au Liban. Trente ans passés à Paris d’abord, puis à Milan et enfin à Paris.
Pris d’une crise existentielle à la suite d’un problème familial, il se pose d’un coup et réfléchit. Il arrête toute activité, retourne à Paris, ne s’occupe que de ses deux filles, renoue avec ses compatriotes, rencontre des personnalités libanaises dans tous les domaines et s’intéresse de nouveau au Liban. « Pourquoi le Libanais réussit partout dans le monde entier alors que le pays n’a pas un lobby actif, une existence réelle sur le plan international ? » se demande-t-il. La diaspora ne devait pas être un vain mot pour lui et il décide, en 2010, de regrouper d’abord les Libanais de France, ensuite ceux des autres pays au sein d’une association qu’il baptisera « Diaspora libanaise overseas ». Une ONG apolitique, « puisqu’il n’y a pas de vraie politique dans le pays ; aconfessionnelle, ouverte à tous. Aujourd’hui, au bout d’un an d’activité, son association compte 700 membres en France, 5 000 adhérents sur le site (www.diasporalibanaise.com) et les réseaux sociaux. Des intellectuels, des entrepreneurs, des hommes d’affaires, mais aussi beaucoup de jeunes, tous vivant en France. « Il nous fallait d’abord consolider une base avant de s’ouvrir à d’autres pays. Maintenant c’est fait, « Diapora libanaise overseas » commence à accueillir des Libanais des autres pays d’Europe et d’ailleurs.


Les objectifs sont ambitieux : renforcer le réseau interprofessionnel libanais et franco-libanais ainsi que dans les pays d’adoption – pour cela, un annuaire interprofessionnel est créé sur le site et fonctionne à bloc ; créer une structure d’accueil et de conseils juridiques, financiers, sociaux et culturels pour tous (stage, aide à l’emploi, etc.) ; encourager et promouvoir le talent des Libanais et la créativité dans les domaines littéraires, artistiques, sociaux, scientifiques, sportifs et autres ; donner la priorité aux jeunes en organisant, entre autres, des rencontres ; inciter les personnes d’origine libanaise dans les différents pays à participer à la vie économique, sociale, politique et culturelle ; développer l’esprit national et le dialogue au sein de la communauté, loin de toute considération religieuse ou politique ; encourager l’enseignement et l’apprentissage de la langue arabe et l’approfondissement de la connaissance de l’histoire et du patrimoine libanais ; créer la maison de la diaspora, un lieu de rencontre indispensable.


Pour cette première année d’activité, l’association a organisé plusieurs rencontres, des conférences sur le patrimoine, des expositions, des concerts. « Il s’agit de manifestations qui attirent de plus en plus de monde et qui nous font connaître », souligne Naoum Abi Rached.


Les projets pour 2012 : une exposition consacrée à des créateurs de bijoux, une soirée destinée aux jeunes et une conférence internationale regroupant, pendant deux jours, des spécialistes qui viendront parler de sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, et enfin un concert à l’Unesco (Paris).


Parallèllement, « Diaspora libanaise overseas » se prépare à ouvrir une antenne au Liban pour une collaboration sérieuse avec les ONG locales. Un projet de plantation d’arbres dans la forêt est déjà en cours. En perspective également, la participation à la lutte contre les incendies avec la possibilité d’achat d’avions bombardiers. « Il nous faudra sauvegarder ce qui peut encore l’être, insiste Naoum Abi Rached qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin avec ses camarades en s’ouvrant au mouvement engagé sur place par la société civile. Parce que, pour lui, « le Liban n’appartient à aucune communauté, ce sont plutôt elles qui forment le pays ».


Quid du financement des projets et activités ? « Ce n’est certainement pas la cotisation annuelle de 12 euros de chaque membre de l’association qui peut constituer des fonds, confie-t-il, mais nous avons déjà des sponsors sérieux, et comme nous comptons beaucoup de chefs d’entreprise parmi nous, nous travaillons sérieusement, chacun dans son domaine, tant sur la structure que sur la communication et les projets. »


Aujourd’hui, Abi Rached a réussi à impliquer, dans son engagement, ses deux jeunes filles qui n’ont jamais connu le Liban et qui, maintenant, y viennent souvent avec lui qui restaure déjà l’ancienne demeure familiale dans son village natal pour ses récents séjours, mais surtout pour un retour définitif. Un jour...
La société civile sera-t-elle en définitive l’espoir du Liban là où les politiques et tout genre de responsables ont échoué ?

M.C.

Le Liban sera-t-il sauvé un jour par la société civile ?Le retour aux sources. Chacun l’effectue à sa manière, surtout lorsqu’on a tourné le dos au pays pendant de longues années, dégoûté ou déboussolé par les événements qui s’y succèdent, au point d’en oublier son histoire et les différents âges d’or.
Naoum Abi Rached s’est réconcilié avec son Liban après 30 ans...

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