Rechercher
Rechercher

Culture - Édition

Empreintes et fragments du temps avec Nadia Saïkali

Parcours pictural de Nadia Saïkali dans un ouvrage broché bilingue (français-anglais) aux éditions Somogy – 120 pages – où son « voyage immobile » est évoqué à travers images et mots.

Nadia Saïkali dans son atelier.

« Je suis née sur une autre planète dans une cité fabuleuse que j’appelais tendrement Beyrouth. Cette ville magique était riche d’histoire et de mythologie. Ma ville était rayonnante de savoir-vivre, de savoir-faire et de savoir-être. Elle était pétrie d’amour et de sang. Aujourd’hui, je vis à Paris. Désormais à bord du Bateau Lavoir, avec des souvenirs pleins les cheveux, je prends chaque jour le large pour un voyage immobile... ».
C’est en ces termes que Nadia Saïkali s’exprimait en 1992 lors de notre rencontre parisienne dans son atelier à Montmartre. Termes toujours d’actualité, valides, viables et valables, avec cet ouvrage (retraçant la tranche de vie et de créations entre 1970-2010) intitulé tout simplement Saïkali.
Un ouvrage « dédié aux êtres de bonne volonté œuvrant à travers le monde pour une paix juste et universelle », qui jette la pleine lumière sur une carrière et une vie de femme-peintre libanaise installée à Paris.
Une femme-peintre avant-gardiste, qui s’est détachée des modes de représentations dit conventionnels pour élaborer un langage singulier et attachant dont la sophistication se nourrit à la fois d’éléments occidentaux et de réminiscences orientales.

 

 

« Méditerranée »

 

Aux 140 illustrations qui agrémentent ces pages répondent une préface signée Gérard Xuriguera et des textes de Pierre Oster, Jean-Marie Tasset, Jean-Jacques Lévèque, Etel Adnan, Joseph Tarrab et Nadia Saïkali elle-même.
Tour d’horizon pour un voyage pictural à travers le miroir du temps. Des toiles qui luttent contre l’indifférent passage des heures, des jours et des années. Des analyses et commentaires d’une œuvre, d’une inspiration, d’un style, pour exprimer personnalité et peinture.
Arrivée à Paris en 1974 en tant que boursière pour des études supérieures en arts décoratifs, Nadia Saïkali a fait couler beaucoup d’encre avec ses sculptures lumino-cinétiques. Mais depuis, la peinture a pris le dessus. Avec tous les remous et les fracas de la guerre, vécus dans la plus bouleversante et intense des solitudes.
À soixante-seize ans, Nadia Saïkali vit aujourd’hui un rythme parfaitement parisien. La rupture avec le passé est peut-être consommée (« je m’occupe à vivre au présent », m’avait-elle déjà confié à cette époque-là), mais la mémoire n’est pas impunément – et forcément – fonction d’oubli. En témoigne cet ouvrage fourmillant de vie et de souvenirs qu’on lit comme on parcourt les lignes d’une main tendue, les sillons d’une peau où le temps a laissé ses traces... à travers une peinture, certes abstraite, mais d’une éloquence particulière où chevalet, palette et pinceaux rejoignent, via de subtiles phosphorescences, le cortège des mots et les méandres de la pensée...

 

 


Pour mieux retrouver ces couleurs, ces lignes et ces hachures habitées de toutes les incendies et de tous les éblouissements, on reprend les vocables mêmes de Nadia Saïkali qui dit en substance : « Jouer à mélanger mes couleurs, jouer à mélanger mes mots : “Géodermie, Archéodermie”. Transgresser le réel, me poser des énigmes, chercher à résoudre des mystères, voilà autant d’embûches et de pièges qui deviennent prétexte ou véhicules magiques pour me plonger au-delà du quotidien, là où tout est perception et couleur : “Empreintes : Mémoires”, “Empreintes : Géologiques”, “Empreintes : Archéologiques” et depuis 1986 “Empreintes : Autoportraits”. Ce n’est pas par réflexe narcissiste que ces peintures récentes portent les traces de mes empreintes corporelles ni par engagement politique. Ces peintures correspondent à une succession de fêtes joyeuses ou graves, où je me suis laissé aller à la joie de peindre ou à la souffrance de peindre ; en chaque peinture, ma propre naissance et renaissance et l’expérience d’une forme d’ivresse de peindre, chaque tableau étant un fragment, un rivage, une île de mon voyage immobile dans “l’Archipel du Temps”. »...
C’est à cette lecture multiple et diversifiée, du temps, de la solitude, du témoignage, de la joie, de la souffrance, de l’espoir, du rêve, des variations de l’humeur, de la constance d’être, de la réflexion, d’une certaine énergie et vitalité, internes et mystérieuses, que convie cette monographie d’un luxe éditorial tout en sobriété et élégance.

« Je suis née sur une autre planète dans une cité fabuleuse que j’appelais tendrement Beyrouth. Cette ville magique était riche d’histoire et de mythologie. Ma ville était rayonnante de savoir-vivre, de savoir-faire et de savoir-être. Elle était pétrie d’amour et de sang. Aujourd’hui, je vis à Paris. Désormais à bord du Bateau Lavoir, avec des souvenirs pleins les cheveux, je...
commentaires (1)

Merci pour cette aprehension de la demarche d'un artiste peintre. À bientôt pour le livre. Dimitri Trad

TRAD Dimitri

14 h 57, le 13 août 2012

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Merci pour cette aprehension de la demarche d'un artiste peintre. À bientôt pour le livre. Dimitri Trad

    TRAD Dimitri

    14 h 57, le 13 août 2012

Retour en haut