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Culture - Expositions

Techniques mixtes à Ayyam Gallery

Cinq peintres, cinq identités, cinq univers : de la Syrie à la Jordanie, en passant par la Palestine et le Liban.

Un melting-pot aux sensibilités singulières et ancrées dans la création arabe contemporaine.
L’unique et large salle aux baies vitrées d’Ayyam Gallery abrite une quinzaine de grands formats aux dimensions identiques, dont se dégage, à première vue, une sensation d’harmonie. En y regardant de plus près, les impulsions de chaque artiste, couchées sur ces toiles, donnent à observer autant de thématiques que de techniques qui leur sont propres.
L’artiste syrien Majdal al-Beik, fasciné par les murs de la vieille ville de Damas, lézardés, couverts de graffitis, d’affiches lacérées ou encore de gravures, reproduit, avec une attention méticuleuse ces couches successives de récits anonymes – religieux, politiques ou sentimentaux –, patinées par le temps. Afin de reconstituer ces petits bouts de vie de quartier, l’œuvre Wall est conçue à partir de plâtre, d’amidon, de cendre qui donnent forme à la toile. Y sont ensuite intégrés d’autres éléments tels que du papier journal ou des emballages de ciment, le tout étant suturé au moyen de cordes colorées contrastant avec les tonalités de la matière première.
Partant également d’un objet concret, le libanais Walid el-Masri prend, lui, le parti de le dématérialiser : la représentation des chaises est un élément récurrent de son parcours et elle évolue en recherches approfondies sur l’occupation de l’espace, comme si la stabilité du siège trahissait en fait une insaisissable légèreté.
C’est ensuite une variation intime sur le thème du portrait dont témoignent les travaux d’Hilda Hiary (Jordanie), d’Élias Izoli (Syrie) et d’Oussama Diab (Palestine). La plasticienne jordanienne s’inspire du patchwork pour composer sa Mother : sur un fond uni, les blocs de couleurs orangées, les motifs textiles et géométriques, ainsi que les coulées de pigments s’assemblent pour conférer des traits, une histoire et une profondeur à ce visage aux lignes expressionnistes.
Quant aux portraits de l’artiste autodidacte syrien, Élias Izoli, ils résultent également d’un assemblage, d’une construction, mais c’est ici une palette de gris qui est conçue dans la lumière, pour créer des visages doux et graves à la fois. Les personnages pop d’Oussama Diab sont, eux, issus d’une réalité factuelle combinée à un caractère ludique, comme ces trois femmes de Contrast aux yeux et à la tête couverts – selon un acte libre ou contraint – qui reflètent la dualité de son travail.
Un composite d’œuvres aux techniques et sensations mixtes, pour goûter à la modernité de la création moyen-orientale.

H.B.

Ayyam Gallery, jusqu’au 31 juillet – Beirut Tower, Ground Floor, Zeitouneh.
Un melting-pot aux sensibilités singulières et ancrées dans la création arabe contemporaine.L’unique et large salle aux baies vitrées d’Ayyam Gallery abrite une quinzaine de grands formats aux dimensions identiques, dont se dégage, à première vue, une sensation d’harmonie. En y regardant de plus près, les impulsions de chaque artiste, couchées sur ces toiles, donnent à observer...

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