Le photographe se fait ici expérimentateur, mais pas démiurge: aucune image n’a été manipulée. Roy Nicolaysen a laissé agir spontanément les éléments et en a capté les différentes phases de réaction – et d’évolution – au contact de la lumière, issue d’un projecteur placé sous la mixture. Les couleurs sont translucides et habitées, les formes aériennes, les matières tactiles. Le tout semble s’harmoniser selon un cycle suivant sa propre logique. Autant de planètes, d’astres et de trous noirs appartenant à une autre dimension, en pleine expansion. Et, à l’instar du principe «Ce qui est en haut comme ce qui est en bas», du philosophe et alchimiste Hermès Trismégiste (IIe s. AV), on assiste ici à une symbiose du micro au macro – et inversement – : le cinétisme des planètes répond au mouvement des particules, et l’impression de doux flottement que ces dernières dégagent reflète aussi la danse des étoiles au-dessus de nos têtes.
La dimension ludique de l’expérimentation est également présente dans le format même du cliché photographique: aucune photo n’a de sens prédéfini... À nous d’y projeter nos émotions suivant le parcours conféré à la lumière.
Ron Nicolaysen nous offre à observer l’instantané d’un univers où les petites choses de la vie jouent à l’odyssée de l’espace. Un odyssée à portée des sens.
Jusqu’au 19 juillet.
H.B.
Avenue Élias Hraoui.