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Culture - Spectacle

Les DOFF du rire : « Yass, he can »

Ils se sont emparés du public libanais et ne l’ont pas lâché. Plus qu’un festival, les DOFF ont offert, sur les planches du Monnot, un feu d’artifice explosant de mille rires dans le ciel de Beyrouth et prêt à se répéter ce soir et demain.

Un feu d’artifice de rires avec Donel Jack’sman, Yass, Djal et Saïdou Abatcha. Photo Nasser Traboulsi

Colette KHALAF

 

Ils étaient quatre ce soir-là, comme les couleurs d’un jeu de cartes. Il y avait le pique, le trèfle, le carreau, mais aussi le cœur («le cœur battant à l’unisson avec Beyrouth», dira Yass).
Ils étaient également comme les quatre éléments. Fluides comme de l’eau, énergiques et dynamiques comme l’air, ne restant à aucun moment à terre puisque leurs envolées d’une force dynamisante, voire «dynamitante», ont mis le feu à la salle. Pas de répit avec ces DOFF du rire, à comprendre fous en wolof (dialecte sénégalais), contents de se retrouver dans la capitale qui ne sommeille jamais et qui se relève toujours.
Après ses multiples voyages et ses scènes diverses de Paris à Beyrouth, Yass, le comédien humoriste, a décidé un jour de réunir quatre trublions du rire pour créer ce festival ambulant. De Dakar à Marrakech en passant par Abidjian, les DOFF emportent dans leurs valises des milliers de vannes adaptables au port où ils débarquent. C’est donc à Beyrouth qu’ils ont posé ces valises pour quatre soirées.
Sur fond d’une salve d’applaudissements et musique tantôt arabe, tantôt rock, les quatre DOFF font leur entrée. Il y a d’abord bien sûr Yass, le premier DOFF, le pivot du groupe qui épinglera les Libanais et leurs habitudes. De la chirurgie esthétique aux ambiances hautes en couleur des boîtes de nuit ou de l’aéroport, Yass observe et n’épargne personne. Avec un soupçon de sarcasme et un zest de tendresse, le tour est joué. Même ses parents (présents dans la salle) en prennent pour leur compte.
Donel Jack’sman, le Camerounais surnommé aussi le Eddie Murphy français, lui, jonglera entre parodie et stand up, alors que Saïdou Abatcha, ce merveilleux auteur, conteur, hableur, farceur et coup de cœur du public de l’Olympia au festival «Paris fait sa comédie», adaptera l’humour de son continent «au contexte culturel national, international et même «extranational». Abatcha, amoureux des mots, les égrène comme une musique. «Si tu parles à quelqu’un et qu’il ne t’écoute pas, tais-toi. Écoute-le, peut-être en l’écoutant tu sauras pourquoi il ne t’écoutait pas.» De savoureuses paraboles dites au son d’un instrument de musique traditionnel dont le public se délectera. Enfin l’audience se laissera emporter avec jubilation par le tourbillon Djal. Pantalon tombant sur les fesses, casquette à l’envers et baskets comme les fils de la cité, ce jeune humoriste révélé par le Jamel Comedy club a aussi leur tchatche, leur bagout. Djal, l’homme plus rapide que son ombre, l’œil aiguisé, les oreilles affûtées, croque tout ce qui bouge, et c’est une rafale d’improvisations qui s’abat sur le public abasourdi mais heureux.
Que du bonheur avec les compagnons de Yass qui vous invitent encore, ce soir et demain, à la grande table du rire.

Colette KHALAF
 
Ils étaient quatre ce soir-là, comme les couleurs d’un jeu de cartes. Il y avait le pique, le trèfle, le carreau, mais aussi le cœur («le cœur battant à l’unisson avec Beyrouth», dira Yass). Ils étaient également comme les quatre éléments. Fluides comme de l’eau, énergiques et dynamiques comme l’air, ne restant à aucun moment à terre puisque leurs...
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