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Culture

« Misa Criolla » et « Misa Tango » : un même chemin vers Dieu...

« Misa Criolla », une expression liturgique qui sort des sentiers battus. (Photo Farès Jammal)

Un moment divin où la musique, par-delà soleil, brumes, couleurs et rythmes de la voix des Andes, est surtout un chant merveilleux et plein de ferveur comme une approche aux portes du ciel et un effleurement des anges. Illuminée et pleine jusqu’aux derniers bancs, l’église Saint-Joseph a servi d’écrin somptueux pour les deux messes (criolla et tango), inspirées des traditions musicales latinos et présentées avec faste par le festival al-Bustan au cœur de la capitale.
Pour la circonstance, sous la nef centrale, gardée par une rangée d’arbres « ever green » cachant les arcades, garnie d’azalées et d’hortensias multicolores couvrant l’autel, ainsi que de bougies allumées sur le parapet du pourtour supérieur, le Grupo Alturas, en poncho rouge sur les épaules, est placé sous la férule de Fernando Terán. À noter aussi la présence d’instruments de musique traditionnelle du folklore latino (percussion, guitare et charanga) et le chœur mixte des pères antonins.
De Santa Fe, en Argentine, au-devant de l’autel d’une église à Beyrouth, la « Misa Criolla » d’Ariel Ramirez a gommé les distances et les frontières en déployant ses cadences (chacarera, carnavalito, estillo pampeano), ses mélodies sémillantes ou teintées d’une spiritualité émouvantes, ses accents d’une fluide modernité et la synthèse d’une expression liturgique qui sort des sentiers battus.
Sur un registre non moins nouveau et non moins séduisant est la « Misa Tango » de Luis Bacalov, barbe et cheveux blancs, présent aux premiers rangs et chaleureusement applaudi par l’auditoire en fin de concert. Admirablement servie par la soprano Olivia Gorra (portant un bustier marron foncé moulant à col fermé et jupe à taille basse) et le ténor Dario Schmunk, en nœud papillon blanc et tuxedo noir, toujours à la hauteur de l’attente du public, cette « Misa Tango » a pour accompagnement l’Orchestre philharmonique libanais sous la direction de Gianluca Marciano ainsi que, pour la part d’ensemble vocal, le chœur de l’Université antonine sous la houlette du père Toufic Maatouk. Et pour la note du bandonéon, symbole même de l’esprit tango, le talent de Mario Pietrodarchi.
Deux messes our louer et magnifier Dieu, sa création et ses créatures, toute la culture, tous les horizons, de la Bolivie au Pérou en passant par l’Argentine, et l’art, aux expressions multiples, sans discrimination aucune, pour évoquer la piété, la foi, l’humilité, la pureté et le besoin de la mansuétude et de la miséricorde de l’Éternel. Deux messes aux halos lumineux éblouissants, pour un même chemin vers Dieu, pour un moment entre ciel et terre où toutes les amarres sont rompues, que ni fidèles ni mélomanes ne pourront oublier de sitôt...

E. D.
Un moment divin où la musique, par-delà soleil, brumes, couleurs et rythmes de la voix des Andes, est surtout un chant merveilleux et plein de ferveur comme une approche aux portes du ciel et un effleurement des anges. Illuminée et pleine jusqu’aux derniers bancs, l’église Saint-Joseph a servi d’écrin somptueux pour les deux messes (criolla et tango), inspirées des...

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