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Économie

Si on veut... on peut !

Fouad ZMOKHOL *
À l’ombre de la crise économique et sociale, accompagnée d’une inflation sans précédent qui secoue le monde, la région et le Liban, il est compréhensible et tout à fait légitime de faire face à des demandes d’augmentation de salaires de la part des salariés, tous bords ou secteurs confondus.
Tous nos concitoyens se battent vaillamment pour maintenir une qualité de vie et un pouvoir d’achat acceptable, subissant ainsi de fortes pressions négatives de différents côtés.
Les entreprises peinent à survivre dans un environnement instable et extrêmement difficile face à une timide croissance et sont continuellement confrontées à une hausse vertigineuse de leurs coûts, les menant vers une douloureuse « stagflation » (stagnation-inflation).
Cependant, en ce qui concerne la grogne sociale des enseignants, laquelle a pris une envergure non négligeable, il est difficile d’y assister et de ne pas réagir, et ce en essayant d’aider à trouver des solutions constructives et efficaces à leur légitime doléance (ceci sans oublier que ces mêmes personnes enseignent à nos enfants et passent avec eux plus de temps que nous, parents). Ces instituteurs éduquent avec conscience et persévérance les générations à venir sur lesquelles nous comptons pour le vrai changement structurel.
« Certains » ont essayé de nous mettre face à face en confrontation directe à maintes reprises mais, fort heureusement, sans grand succès palpable. Il est nécessaire de rappeler que les instituteurs sont rémunérés indépendamment par leurs écoles respectives et non par le secteur privé libanais qui avait signé en janvier 2012 un accord historique et une synergie sans précédent avec ses salariés (représentés par la CGTL), directement mis en application.
Ceci dit et afin de pouvoir trouver une issue définitive à cette crise, nous proposons les suggestions ci-dessous :
– Payer aux instituteurs une augmentation similaire à celle du secteur privé, appliquée à ses salariés depuis janvier 2012 et qui fut par la suite également appliquée par le secteur public. Nous demandons de voter au plus tôt la loi nécessaire pour l’application par le Parlement de cette augmentation au corps enseignant privé.
– Subdiviser ce qu’on appelle l’échelle de salaires en plusieurs tranches distinctes afin de pouvoir étudier les requêtes de chaque secteur d’activité indépendamment. Ainsi, il deviendrait possible de se pencher sur les demandes des professeurs, trouver des solutions efficaces et atteindre des objectifs réalisables. Il est inconcevable, voire quasi impossible, que les caisses de l’État financent et appliquent une augmentation qui toucherait tous les salaires publics d’un seul coup.
– Restructurer les écoles publiques, en soutenant tout d’abord un recensement méticuleux des enseignants du secteur public. L’objectif ultime serait, d’une part, de mettre un terme à tous les emplois fictifs et, d’autre part, de permettre une révision des salaires des plus productifs. La deuxième étape serait une redynamisation des écoles publiques et une amélioration de leur niveau et des méthodes d’enseignement afin de « redorer » leur réputation et supprimer tout « tabou » ou préjudice.
– Baser les augmentations de salaires sur le mérite, les aboutissements, le dévouement et non pas octroyer des augmentations systématiques et unilatérales, mettant tous les salariés dans un « même sac », bénéficiant ainsi des mêmes gratifications, quels que soient les efforts fournis. Finalement, nous croyons fermement qu’afin de dynamiser et améliorer les résultats, il est crucial de récompenser les efforts individuels. Nous demandons une modernisation de la loi pour permettre aux instituteurs méritant de bénéficier des augmentations régulières sur base du mérite et non pas attendre inlassablement des augmentations généralisées.
Il est clair et normal que les syndicats et les chefs d’entreprise ne puissent pas s’entendre continuellement sur tous les points et sur tous les sujets, mais avec un peu de recul, nous nous rendons compte que les points sur lesquels nous sommes d’accord sont beaucoup plus nombreux que ceux sur lesquels nous divergeons !
Nous espérons aider à mettre un terme à ce long conflit qui est pesant sur les instituteurs, les écoles, nos foyers et notre économie.
Ce n’est que par une discussion transparente, claire, objective et mature, dotée d’une vraie volonté, que nous pouvons toujours résoudre tout conflit, d’une manière constructive et efficace, et atteindre tout objectif raisonné et réalisable. Si on veut... on peut !

* Président du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais (RDCL).
À l’ombre de la crise économique et sociale, accompagnée d’une inflation sans précédent qui secoue le monde, la région et le Liban, il est compréhensible et tout à fait légitime de faire face à des demandes d’augmentation de salaires de la part des salariés, tous bords ou secteurs confondus.Tous nos concitoyens se battent vaillamment pour maintenir une qualité de vie...

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