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Économie - Liban - Conjoncture

Coupures d’électricité : l’économie sous haute tension

Une coupure généralisée de l’électricité pourrait bien encore peser sur l’activité économique, selon les spécialistes. Car dans un contexte déjà morose, une telle coupure agirait
comme un « Mood killer », selon le terme marketing, en ralentissant davantage la consommation
des ménages et en risquant, si elle se poursuit, de peser sur une saison touristique déjà plombée.

« À des difficultés déjà profondes s’ajoutent les coupures qui conduisent à des charges d’exploitation qui explosent dans un contexte économique qui se dégrade », souligne Nicolas Chammas.

« La corrélation positive entre une alimentation continue en électricité et la croissance du PIB a largement été prouvée », a indiqué l’économiste Kamal Hamdan à L’Orient-Le Jour, dans un contexte de rationnement électrique sans précédent. Rappelons que les journaliers de l’EDL occupent le siège d’Électricité du Liban depuis maintenant trois mois pour protester contre le non-paiement de leurs salaires et pour réclamer le statut de fonctionnaire. Pour Kamal Hamdan, une coupure générale affecterait directement l’économie, la moitié de la population du pays se limitant à l’alimentation d’EDL. « La catégorie de la population n’ayant pas de générateur serait alors complètement privée d’électricité, ce qui affecterait directement la consommation et ainsi la croissance », souligne-t-il.


Au Liban, pour pallier ces déficiences énergétiques, il s’est produit un phénomène de ruée vers les générateurs privés. Mais selon le spécialiste, qui cite une étude menée par la Banque mondiale (BM), les ménages auraient intérêt à payer des factures d’électricité plus élevées à EDL, à condition d’avoir la garantie d’une alimentation électrique en continue. Ainsi, selon l’expert, les Libanais, et en particulier les ménages les plus modestes, seraient même prêts à payer davantage à EDL sous cette condition.


Par ailleurs, selon l’économiste, les coupures d’électricité vont encore peser sur la saison touristique, cette dernière ayant déjà largement souffert de la fuite des touristes arabes. « Même les rares téméraires qui sont venus au Liban risqueraient de changer leurs plans, a-t-il indiqué. Les expatriés par exemple pourraient finalement décider de se tourner vers d’autres destinations. » Même son de cloche pour Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB). « Sur le plan macroéconomique, les problèmes de grogne sociale et de coupures électriques contribuent à la baisse généralisée de l’activité économique », précise-t-il. Car ces coupures affaiblissent de manière significative la productivité et enfoncent le pays dans la crise, selon Nicolas Chammas. D’un point de vue microéconomique, les solutions palliatives sont quasi inexistantes ou inadaptée, estime-t-il. « À ces difficultés déjà profondes s’ajoutent les coupures qui conduisent à des charges d’exploitation qui explosent dans un contexte économique qui se dégrade », déclare M. Chammas.


Dans cet environnement de « démoralisation généralisée », la consommation, déjà ralentie depuis le début de l’année, tend à poursuivre sa baisse. « Les coupures d’électricité ont agi comme un “mood killer” sur les consommateurs, ajoute M. Chammas, d’autant que l’année avait déjà mal commencé. » Avec les événements sécuritaires, les ressortissants arabes qui représentent 45 % des dépenses détaxées dans le pays (Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Émirats arabes unis et Qatar) ont déserté le Liban. Selon les chiffres de l’Association des commerçants de Beyrouth, les dépenses shopping « haut de gamme » ont ainsi chuté entre 40 % et 60 % depuis le début de l’année. Pour Kamal Hamdan, les événements sécuritaires demeurent parmi les principaux obstacles à l’activité économique et influent directement sur le tourisme. « Il se pourrait bien que l’arrivée des réfugiés syriens influe sur la consommation, indique de son côté Nicolas Chammas, mais il s’agirait d’une consommation forcée et non choisie qui se limiterait au strict nécessaire et qui serait limitée dans le temps. » Selon le président de l’ACB, cela ne compenserait en rien la dérive économique enregistrée depuis le début de l’année.

« La corrélation positive entre une alimentation continue en électricité et la croissance du PIB a largement été prouvée », a indiqué l’économiste Kamal Hamdan à L’Orient-Le Jour, dans un contexte de rationnement électrique sans précédent. Rappelons que les journaliers de l’EDL occupent le siège d’Électricité du Liban depuis maintenant trois mois pour protester contre...
commentaires (1)

Et voila un nouveau record mondial pour nous Libanais: nos coupures electriques. Qui dit mieux?!! On peut dire que notre economie est sous haute tension, contrairement a notre electricite!!! Peut-etre devrions-nous commencer a envoyer des fonctionnaires chez les mormons pour nous apprendre a comment vivre sans electricite? Bien sur, on a aussi le choix de terminer la soiree au resto et ensuite prendre une chambre d'hotel comme fut oblige de le faire ya haram notre cher Ministre et Gendre pour qui no doubt beaucoup de Libanais ont du verser une larme de compassion et de comprehension..

Fady Challita

10 h 17, le 01 août 2012

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Commentaires (1)

  • Et voila un nouveau record mondial pour nous Libanais: nos coupures electriques. Qui dit mieux?!! On peut dire que notre economie est sous haute tension, contrairement a notre electricite!!! Peut-etre devrions-nous commencer a envoyer des fonctionnaires chez les mormons pour nous apprendre a comment vivre sans electricite? Bien sur, on a aussi le choix de terminer la soiree au resto et ensuite prendre une chambre d'hotel comme fut oblige de le faire ya haram notre cher Ministre et Gendre pour qui no doubt beaucoup de Libanais ont du verser une larme de compassion et de comprehension..

    Fady Challita

    10 h 17, le 01 août 2012

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