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Économie - Liban - Nightlife

Marasme économique, saison touristique plombée..., mais malgré tout on danse au Liban !

Dans un contexte de grogne sociale, de crise sécuritaire et de marasme économique, il semble qu’un secteur continue de tirer son épingle du jeu, celui de la vie nocturne. Car les Libanais, ne manquant pas à leur réputation, ont choisi de profiter comme si de rien n’était, ou presque, de la saison chaude, et de voler au secours des professionnels du secteur, en mal de touristes.

La nightlife représente 15 à 20 % du total des revenus issus du tourisme, selon les chiffres du syndicat des restaurateurs.

La ville qui ne dort jamais. Cette année encore, Beyrouth n’a pas manqué à sa réputation et demeure inexorablement la reine de la nuit. Une industrie alimentée par la fureur de vivre des Libanais envers et contre tous. Car malgré la situation sécuritaire, le marasme économique et la tension sociale grandissante, les Libanais ont choisi de continuer à danser. Soirées au Sporting, folles nuits sur l’un des nombreux rooftops que compte la capitale, after party puis petit déjeuner aux fameux Barbar, Zaatar w Zeit ou encore Falamanki, rien ne semble empêcher les Libanais de croquer l’été et la vie à pleines dents. Le pari n’était pourtant pas gagné comme en témoigne Michel Elefteriades, propriétaire du Music Hall. « On a eu très peur en début de saison, explique-t-il. Avec les touristes arabes ayant déserté le pays et la situation sécuritaire au bord du gouffre, on s’attendait vraiment au pire. » Et pourtant, il s’est produit une sorte de résilience du secteur de la nuit grâce aux Libanais et expatriés qui continuent d’afficher leur fidélité en dépit de l’actualité, comme l’ont constaté la plupart des professionnels de la nuit. Et l’enjeu n’est pas des moindres : avec près de 800 établissements nocturnes au Liban, la nightlife représente 15 à 20 % du total des revenus issus du tourisme, selon les chiffres du syndicat des restaurateurs. Cependant, malgré l’engouement des Libanais pour la fête, la diminution des touristes s’est tout de même fait ressentir. « Chaque année, on est obligé de refuser des milliers de personnes, indique le propriétaire du Music Hall. Cette année, on en refuse des centaines. » Car même si les soirées au Music Hall affichent quasiment toutes complet, Michel Elefteriades a tout de même constaté une diminution de ses recettes de 15 % par rapport à l’année dernière. « Les gens dépensent moins, déclare-t-il. Ils doivent forcément s’acquitter d’un tarif minimum de 60 dollars, mais beaucoup remplacent le champagne par une bouteille de rosé. » Même son de cloche pour Chafic el-Khazen, PDG du Sky Management, la société en charge de la direction du Skybar, institution culte de la fête « made in Lebanon ». « On s’en sort très bien, souligne-t-il, en considérant le contexte. Nous continuons d’investir et de faire le plein de clients avec un roulement de 2 500 personnes par nuit, et ce grâce aux Libanais et expatriés qui nous restent fidèles. » Cette année, la clientèle du Skybar est composée de 10 à 15 % d’expatriés et de touristes contre 30 à 40 % les années précédentes. Mais comme ses pairs et malgré la fureur de vivre à la libanaise, Chafic el-Khazen a dû adapter son activité au contexte économique si particulier de l’été 2012, « un des étés les plus difficiles depuis 2007 », estime Michel Eleftériadès. C’est ainsi la première fois en dix ans que le Skybar a décidé de fermer trois nuits par semaine. « Nous avons choisi d’ouvrir les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, explique le PDG de Sky Management, car notre clientèle est essentiellement composé de résidents cette année. »

Vers un autre été, après le ramadan ?
De son côté, Carlos Asseily, propriétaire du Capitole, est plutôt optimiste. « Malgré les coupures d’électricité, la crise syrienne et le manque de touristes, on s’en sort plutôt bien », affirme-t-il non sans modestie. Comme ses concurrents, il continue de faire le plein de clients, mais constate lui aussi une certaine retenue au niveau des dépenses. « Cette année, le ticket moyen se chiffre à 50 dollars en moyenne contre 75 dollars en 2010 pour une capacité de 500 personnes », explique-t-il. Mais Carlos Asseily s’attend à un « véritable boom » du secteur après le ramadan si les touristes arabes reviennent. Et pour surfer sur le filon de la nuit, de plus en plus d’établissements n’hésitent pas à jouer la carte des fins de soirée, les fameuses « after ». C’est le cas du Falamanki qui, pour la première année, a décidé d’ouvrir 24 heures sur 24. Car qui dit soirée dit petit déjeuner. Pour Tony Ramy, également propriétaire du Falamanki, le jeu en valait la chandelle. « L’établissement accueille ainsi un roulement de 1 300 clients pour un ticket moyen de 20 dollars », explique-t-il. Fort de ce succès, le propriétaire entend renouveler l’expérience les années à venir, constatant même une croissance de son activité de 10 % par rapport à l’été dernier. Ce dernier mise sur la fureur de vivre des Libanais. Malgré le contexte difficile, l’industrie de la nuit continue de tourner à plein régime, constate-t-il. En témoigne le succès des nombreux événements ayant rythmé tout l’été : les festivals de Byblos, de Baalbeck et Beiteddine et le concert d’Enrique Iglesias qui a tout de même attiré quelque 15 000 spectateurs ! Et d’ajouer qu’un « autre été » attend les Libanais après le ramadan si la situation se stabilise. Car comme le dit le vieil adage : « Le Phénix est bien cet oiseau de feu qui renaît de ses cendres. »
La ville qui ne dort jamais. Cette année encore, Beyrouth n’a pas manqué à sa réputation et demeure inexorablement la reine de la nuit. Une industrie alimentée par la fureur de vivre des Libanais envers et contre tous. Car malgré la situation sécuritaire, le marasme économique et la tension sociale grandissante, les Libanais ont choisi de continuer à danser. Soirées au...

commentaires (4)

Finalement ,y que Tchador Club qui marche pas....

GEDEON Christian

06 h 59, le 26 juillet 2012

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Commentaires (4)

  • Finalement ,y que Tchador Club qui marche pas....

    GEDEON Christian

    06 h 59, le 26 juillet 2012

  • Et les Byzantins dansaient... quand tombait Constantinople. Ce n'est point un signe de SANTÉ, malheureusement c'est celui de l'égoisme et du MONFOUTISME ! si ce n'est celui des irresponsables et aveugles appartenances !

    SAKR LEBNAN

    04 h 58, le 26 juillet 2012

  • Si le libanais est un bon viveur et apprécie la cuisine raffinée , triste de voir que la cuisine politique n 'est point raffinée et vient toujours perturber son espace de bonheur . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    03 h 54, le 26 juillet 2012

  • Le Libanais a toujours tenu bon, malgre toutes les tempetes. Nous aimons vivre, nous aimons faire la fete, et ne pas trop penser aux lendemains. Eh oui, malgre tout, nous dansons au Liban, joignez-vous a nous, il fait bon vivre et rire et danser, oublier notre quotidien pour qq. heures, et se dire qu'apres tout, avec tous les problemes qu'on a au pays, on l'adore a ce pays et on en est fier et on voudra pas l'echanger pour tout l'or du monde.

    Fady Challita

    02 h 30, le 26 juillet 2012

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