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Économie - Crise

Les analystes redoutent un nouvel été meurtrier sur les marchés

Les places financières sont déprimées par la détérioration de la situation dans la zone euro et l’atermoiement de ses responsables.

Même si des avancées ont été obtenues en Europe, les analystes redoutent un nouvel été très agité, semblable à celui de 2011. Les places financières sont généralement beaucoup plus volatiles de la mi-juillet à début septembre. Les volumes sont très faibles en l’absence de nombreux investisseurs, et cette faiblesse vient amplifier automatiquement les variations de cours. Entre le 1er juillet et le 1er septembre 2011, la Bourse de Paris avait ainsi cédé plus de 18 %. Or, pour les semaines à venir, « le sentiment de marché est extrêmement négatif », note Alexandre Hezez de la société de gestion Convictions AM.
Huit sommets européens en un an, un pacte budgétaire, la mise sur les rails d’un nouveau fonds de secours et les 1 000 milliards d’euros injectés par la Banque centrale européenne dans le système financier n’ont pas eu raison des angoisses des investisseurs. La Grèce, au centre des préoccupations l’été dernier, est certes mis quelque peu entre parenthèses depuis la victoire du parti conservateur aux élections législatives de juin. Mais les tensions sur l’Italie et l’Espagne, qui a pourtant déjà couvert la plupart de ses besoins de financement pour 2012, demeurent très fortes. Les taux d’emprunt des deux pays se sont envolés à des niveaux difficilement soutenables sur la durée.
« La fin juillet et le mois d’août pourraient être très chauds », prédit Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. « Si les taux espagnols grimpent, au-delà des 7,5 % sur des emprunts à 10 ans, Madrid sera sans doute contrainte de faire appel directement à l’aide internationale, c’est-à-dire au nouveau fonds de secours qui est loin d’être en place. Cette perspective pourrait encore refroidir les marchés », estime-t-il. « Nous avons réalisé de grandes avancées, mais le risque bancaire, à l’origine de la débandade de l’été 2011, ne sera pas effacé dans les prochains mois », souligne pour sa part M. Hezez.
Les modalités du plan d’aide aux banques espagnoles font l’objet d’intenses tractations entre partenaires européens autour des contreparties qui vont être imposées en échange. La Finlande mène des négociations bilatérales pour imposer ses propres conditions. Pire, le mécanisme européen de stabilité tarde à se mettre en place, conditionné à la ratification de la Cour constitutionnelle allemande dont la décision pourrait être repoussée à la rentrée. Pour Erik Nielsen, chef économiste de la banque UniCredit, les investisseurs doivent faire preuve d’un peu de patience. « L’union bancaire est déjà bien sur les rails » avec « un superviseur européen qui devrait être mis en place courant 2013 », souligne-t-il.
Mais, en attendant, les différentes politiques de rigueur à l’œuvre en Europe semblent atteindre leur limite. Les nouvelles mesures d’austérité de 65 milliards annoncées par le gouvernement espagnol seront difficiles à mettre en place car « contrairement à l’été 2011, l’économie espagnole est en récession, ce qui complique la donne », explique Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC. De son point de vue, davantage qu’une crise de la dette « relativement bien intégrée » par les marchés, « la situation économique mondiale pourrait réserver de très mauvaises surprises dans les prochaines semaines » alors que la croissance des États-Unis et de la Chine montre des signes d’essoufflement.
Beaucoup de choses dépendront des entreprises américaines et européennes qui publient leurs résultats pour le deuxième trimestre d’ici à la mi-août. « Des résultats encore inférieurs aux attentes ou des perspectives sombres pourraient faire reculer très fortement telle ou telle entreprise en Bourse », remarque ainsi M. Parisot.
(Source : AFP)
Même si des avancées ont été obtenues en Europe, les analystes redoutent un nouvel été très agité, semblable à celui de 2011. Les places financières sont généralement beaucoup plus volatiles de la mi-juillet à début septembre. Les volumes sont très faibles en l’absence de nombreux investisseurs, et cette faiblesse vient amplifier automatiquement les variations de cours. Entre le...

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