À Beyrouth, les bateaux ont toujours le vent en poupe !

L’engouement local pour le luxe et les bateaux de plaisance n’est plus à prouver. Comme chaque année, les amateurs de yachting étaient nombreux au lancement du Salon nautique international « Beirut Boat Show », inauguré en grande pompe mercredi à la Marina Joseph Khoury à Dbayé. Organisé par l’IFP Group, en partenariat avec Messe Düsseldorf, l’un des premiers organisateurs événementiels au monde, le Salon devrait accueillir plus de 30 000 visiteurs pour près de 150 exposants et plusieurs centaines de bateaux de toutes tailles. « Le marché du luxe se porte très bien au Liban, indique Joelle Ghannam, directrice du Salon. C’est une question culturelle : en dépit des crises et des remous régionaux, le Libanais reste un bon vivant qui aime le show off. » Du 16 au 20 mai, professionnels et passionnés pourront ainsi découvrir les dernières tendances en matière de nautisme, notamment. « C’est un peu le salon du luxe, poursuit Joelle Ghannam, on y trouve des bateaux de toutes tailles, mais aussi des grands noms de la joaillerie ou encore des voitures de luxe, comme l’exposant Maserati. »

Le luxe serait-il épargné par les crises régionales et la récession mondiale ? « Pas totalement, estime de son côté Fady Jreissati, vice-président d’IFP Group. Si le marché du luxe se maintient au Liban en comparaison avec d’autres marchés dans le monde, la crise nous a tout de même affectés, note-t-il. De manière positive, par un transfert de capitaux, mais aussi de manière négative. Les visiteurs sont moins nombreux au Liban et quand ils sont là, ils dépensent moins. » Malgré cette nuance, Fady Jreissati a tout de même souligné que les bateaux ont toujours la côte au Liban. « En dépit des événements, on a des yachts qui peuvent trouver preneurs à 20 millions d’euros, parfois plus », indique-t-il. Ainsi, selon un professionnel du marché nautique, qui a préféré garder l’anonymat, la taille du marché au Liban pourrait être estimée entre 100 à 200 millions de dollars par an. « Il existe un vrai goût pour le luxe et les produits haut de gamme, constate à cet égard Patrick Hoffmann, président-directeur général d’Ulysse Nardin, marque de montre de luxe. C’est la troisième année que nous participons au Salon nautique de Beyrouth et nous ne sommes pas déçus. Les Libanais ont une vraie passion pour l’art et les belles choses. C’est un Salon où l’on rencontre une véritable cible », conclut-il.

En moyenne, 15 bateaux sont vendus par Salon, indique Joelle Ghannam. « Près de 30 % des acheteurs sont des ressortissants arabes », ajoute-t-elle. De son côté, Alain Maaraoui, président de Seas Pros, a confié à L’Orient-Le Jour avoir même observé une nette augmentation de son chiffre d’affaires cette année par rapport à l’année précédente. « L’intérêt pour le nautisme va grandissant au pays du Cèdre, a-t-il indiqué. En dépit de la crise en Syrie et de la récession mondiale, nous avons constaté un progrès de 25 % de notre chiffre d’affaires, poursuit-il. Cette augmentation est due à une demande plus importante de mégayatchs, comparée à l’an dernier. »

Selon Albert Aoun, président-directeur général de l’IFP, « l’industrie des grands yatchs connaît une croissance considérable, avec des demandes de placements confirmées qui couvrent sa capacité de production jusqu’en 2014 ».