Un résultat cependant largement au-dessous des espérances du président de la CGTL, Ghassan Ghosn, qui avait appelé à « une grève générale pour faire réagir le gouvernement face aux nombreuses injustices qu’il fait subir à la population ».
Malgré les désaffections, le président de la CGTL a déclaré hier à la Voix du Liban (VDL) que la grève était un « avertissement » et que d’autres suivront prochainement. S’il a dénoncé le gouvernement qui n’a pas « abordé les demandes des travailleurs » lors de ses dernières réunions, M. Ghosn a néanmoins assuré que le dialogue était toujours ouvert avec le cabinet de Nagib Mikati.
Une exaspération grandissante contre la CGTL
Pour le président de l’Union des syndicats des travailleurs au Liban, Maroun Khawli, les travailleurs libanais ont « fait la grève de la grève, exprimant de façon unanime leur rejet de la CGTL ». Selon lui, Ghassan Ghosn et son intitution ont « fait plus de mal que de bien aux travailleurs et ont donc perdu toute crédibilité ». Il a martelé que la CGTL devrait se retirer de la scène nationale, « sinon c’est la colère de la rue, violente mais justifiée, qui prendra la place du dialogue ». La veille de la grève, M. Khawli avait déjà vivement critiqué les positions de la CGTL, l’accusant d’être « au service du gouvernement ». « Cette grève est organisée pour apaiser les tensions grandissantes et empêcher que la colère sociale ne se traduise en de véritables manifestations spontanées et incontrôlables qui fasse tomber le gouvernement », avait déclaré M. Khawli. D’autres voix se sont élevées pour exprimer leur exaspération envers la CGTL, comme celle du syndicat des enseignants du privé présidé par Nehmé Mahfouz ou encore celle du secrétaire général des écoles catholiques, le père Boutros Azar. « Nous n’avons pas été consultés avant que la décision ne soit prise, nous ne sommes donc pas concernés par cette grève, que nous considérons unilatérale », a-t-il indiqué, dans un communiqué.
Et la colère contre la CGTL n’émane pas seulement des milieux syndicalisés, mais aussi de groupes de jeunes activistes de tous bords, qui ont profité cette semaine de la fête du Travail et d’un appel sur les réseaux sociaux à s’exprimer en dessinant des graffitis sur les murs de la ville pour exprimer leur rejet envers une institution qu’ils considèrent comme « traître et ne représentant pas les intérêts des travailleurs, mais ceux du gouvernement ». Les locaux de la CGTL ont ainsi été assaillis de graffitis, appelant Ghassan Ghosn à partir.