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Économie - Liban - Social

Pari raté pour la grève de la CGTL qui se voulait « générale »

La semaine dernière, le président de la CGTL Ghassan Ghosn avait promis une grève générale qui paralyserait le pays et ferait plier le gouvernement sur les questions du prix de l’essence ou de la hausse des salaires des travailleurs du public. Hier, la plupart des institutions étaient ouvertes et la grève prenait plutôt des allures de rendez-vous manqué.

« Ghosn dégage ». Graffiti du 1er mai sur les murs des locaux de la CGTL. Photos Abir Ghattas

Hier, l’appel à la grève lancé par la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) a été peu suivie et la participation très disparate selon les villes et les régions. L’Union des syndicats des travailleurs du Nord a, par exemple, assuré son soutien aux décisions de la CGTL : « La grève que nous menons est un avertissement au gouvernement pour toutes ses promesses non tenues, comme la hausse des salaires du secteur public, et pour qu’il mette fin à la hausse effrénée du prix de l’essence, des produits alimentaires et de première consommation. » Par contre, les écoles, les universités, les hôpitaux et même les administrations publiques des villes de Tripoli et de Zghorta ne se sont pas, elles, ralliés à la grève. Quelques écoles et commerces, les employés du port de Beyrouth ainsi que ceux de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) ont pris part, hier, au mouvement de grève lancé par la CGTL. La compagnie aérienne libanaise, la Middle East Airlines (MEA), a également participé, deux heures durant, au mouvement de protestation, paralysant ainsi tous les vols au départ et à destination du Liban à l’Aéroport international de Beyrouth entre 11 heures et 13 heures hier.
Un résultat cependant largement au-dessous des espérances du président de la CGTL, Ghassan Ghosn, qui avait appelé à « une grève générale pour faire réagir le gouvernement face aux nombreuses injustices qu’il fait subir à la population ».
Malgré les désaffections, le président de la CGTL a déclaré hier à la Voix du Liban (VDL) que la grève était un « avertissement » et que d’autres suivront prochainement. S’il a dénoncé le gouvernement qui n’a pas « abordé les demandes des travailleurs » lors de ses dernières réunions, M. Ghosn a néanmoins assuré que le dialogue était toujours ouvert avec le cabinet de Nagib Mikati.

Une exaspération grandissante contre la CGTL
Pour le président de l’Union des syndicats des travailleurs au Liban, Maroun Khawli, les travailleurs libanais ont « fait la grève de la grève, exprimant de façon unanime leur rejet de la CGTL ». Selon lui, Ghassan Ghosn et son intitution ont « fait plus de mal que de bien aux travailleurs et ont donc perdu toute crédibilité ». Il a martelé que la CGTL devrait se retirer de la scène nationale, « sinon c’est la colère de la rue, violente mais justifiée, qui prendra la place du dialogue ». La veille de la grève, M. Khawli avait déjà vivement critiqué les positions de la CGTL, l’accusant d’être « au service du gouvernement ». « Cette grève est organisée pour apaiser les tensions grandissantes et empêcher que la colère sociale ne se traduise en de véritables manifestations spontanées et incontrôlables qui fasse tomber le gouvernement », avait déclaré M. Khawli. D’autres voix se sont élevées pour exprimer leur exaspération envers la CGTL, comme celle du syndicat des enseignants du privé présidé par Nehmé Mahfouz ou encore celle du secrétaire général des écoles catholiques, le père Boutros Azar. « Nous n’avons pas été consultés avant que la décision ne soit prise, nous ne sommes donc pas concernés par cette grève, que nous considérons unilatérale », a-t-il indiqué, dans un communiqué.
Et la colère contre la CGTL n’émane pas seulement des milieux syndicalisés, mais aussi de groupes de jeunes activistes de tous bords, qui ont profité cette semaine de la fête du Travail et d’un appel sur les réseaux sociaux à s’exprimer en dessinant des graffitis sur les murs de la ville pour exprimer leur rejet envers une institution qu’ils considèrent comme « traître et ne représentant pas les intérêts des travailleurs, mais ceux du gouvernement ». Les locaux de la CGTL ont ainsi été assaillis de graffitis, appelant Ghassan Ghosn à partir.
Hier, l’appel à la grève lancé par la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) a été peu suivie et la participation très disparate selon les villes et les régions. L’Union des syndicats des travailleurs du Nord a, par exemple, assuré son soutien aux décisions de la CGTL : « La grève que nous menons est un avertissement au gouvernement pour toutes ses promesses...
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