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Économie - Consommation

Liban : les restaurateurs ont-ils « digéré » les scandales alimentaires ?

Un mois après la série noire des produits avariés, les professionnels de la restauration ont-ils retrouvé la confiance des consommateurs ? Quelles pertes économiques ont-ils subies ? Le document commun signé le 5 avril dernier sur la sécurité alimentaire suffira-t-il à éviter de nouveaux scandales ?

Le 7 mars dernier, près de 25 tonnes de viande avariée avaient été confisquées par l’association de protection du consommateur, dans le quartier de Tarik Jdidé, à Beyrouth.

Depuis plusieurs semaines, les affaires de saisie de produits avariés destinés à la consommation se sont succédé à un rythme effréné au Liban, provoquant ainsi un véritable tollé médiatique et une inquiétude grandissante chez les consommateurs.


Le 7 mars dernier, près de 25 tonnes de viande avariée avaient été confisquées par l’association de protection du consommateur, dans le quartier de Tarik Jdidé, à Beyrouth. Les semaines précédentes, des poissons impropres à la consommation avaient été découverts dans la banlieue sud de la capitale ainsi qu’une tonne de viande avariée à Fanar.


Mais outre la question sanitaire suscitée par l’affaire, se pose celle des conséquences économiques pour les restaurateurs et pour l’ensemble du secteur touristique libanais. En un mois de scandales à répétition, les restaurateurs ont en effet dû mettre les bouchées doubles pour regagner la confiance des consommateurs et éviter que la psychose ne perdure. Pour Joseph Asseily, président de Beirut Hospitality Company, le secteur à avoir été le plus affecté est celui de la restauration rapide. « Les restaurants dits » haut de gamme « travaillent avec des chefs diplômés et le moindre accident de ce type pourrait conduire à la fin d’une carrière », a-t-il justifié. Pour le président des restaurants de Solidere, si la crise a effectivement pu entraîner des conséquences immédiates dans le secteur, « la mémoire du touriste est courte » et l’affaire devrait se tasser pour laisser place à d’autres sujets d’actualité.


C’est effectivement ce qu’à constaté Albert Thoumy, responsable de la communication pour le groupe Crepaway. « En début de crise, nous avons remarqué une baisse de la demande de viande d’environ 20 % en moyenne (toutes régions confondues), mais aujourd’hui, la tendance commence à revenir à la normale », précise-t-il. « Les clients avaient en effet réagit en posant beaucoup de questions, notamment sur l’origine de nos viandes et les modes de conservation, mais aujourd’hui, les demandes d’explications ont baissé d’autant que n’ayant rien à nous reprocher, nous avons joué la carte de la transparence. »


Même son de cloche chez Toufic Khoueiry, président de Kababji. Ce dernier avait constaté une diminution de 20 à 25 % de son chiffre d’affaires les dix premiers jours de l’affaire contre entre 3 et 5 % aujourd’hui. « Les gens commencent à oublier, confie-t-il, mais nous ne sommes malheureusement pas à l’abri d’un autre scandale. » Selon lui, l’ensemble des professionnels a payé le prix des erreurs d’une minorité.


Si pour les restaurateurs les choses semblent plus ou moins rentrer dans l’ordre, tous prônent une réglementation plus ferme en matière de sécurité alimentaire. Car le risque de telles affaires est bien de plomber l’image du Liban à l’étranger, comme l’avait souligné Paul Ariss, président du syndicat des restaurateurs, lors de l’inauguration du Salon du goût Horeca 2012. « L’État doit enfin réglementer le secteur, avait-il martelé. Il doit assumer ses responsabilités : après le scandale de juin dernier puis celui-ci, un troisième porterait immanquablement le coup de grâce au secteur. »


Face à ces scandales à répétition, un document a ainsi été signé le 5 avril dernier par la direction de la protection du consommateur au ministère de l’Économie, les organismes économiques, les syndicats et ONG. Les signataires ont insisté sur la nécessité de désigner une seule référence en matière de sécurité alimentaire et de publier les décrets d’application de la loi sur la protection du consommateur.


Mais pour Walid Amar, directeur général du ministère de la Santé, « les lois sont très claires ». Selon lui, il faut commencer par renforcer la capacité des différents ministères compétents pour éviter de tels scandales, mais aussi responsabiliser le consommateur. « Ce dernier devrait éviter de consommer des viandes préparées comme les saucisses ou les chawarmas. » Toujours selon Walid Amar, « l’impact de la crise alimentaire sur l’économie est disproportionnée ». « Si 25 tonnes de viande avariée ont effectivement été retrouvées, il faut remettre ces données dans leur contexte : à savoir que 700 000 tonnes de viande sont consommées par an au Liban. Tout n’est donc pas avarié », a-t-il fait valoir.

Depuis plusieurs semaines, les affaires de saisie de produits avariés destinés à la consommation se sont succédé à un rythme effréné au Liban, provoquant ainsi un véritable tollé médiatique et une inquiétude grandissante chez les consommateurs.
Le 7 mars dernier, près de 25 tonnes de viande avariée avaient été confisquées par l’association de protection du...
commentaires (4)

Chut ! Christian, Chut ! les pourvoyeurs vont t'entendre. Les restaurateurs n'ont rien " digéré ", bien que complices car obtenant ces produits avariés à bas prix ils savaient ce qu'ils achetaient. Nous, peuple de cobayes Libanais ( moi, inclus, car je fus de la liste ) avons payé, mangé, mais non digéré aussi, car les vomissements, les diarrhées et la fièvre ont suivi. Aliments avariés, eau polluée, l'air quand à lui ( l'atmosphère politique ) est empoisonné. Que reste-t-il ? dans ce PAUVRE PAYS qui succombe exécuté par ses fils mêmes ?

SAKR LEBNAN

11 h 42, le 11 avril 2012

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Commentaires (4)

  • Chut ! Christian, Chut ! les pourvoyeurs vont t'entendre. Les restaurateurs n'ont rien " digéré ", bien que complices car obtenant ces produits avariés à bas prix ils savaient ce qu'ils achetaient. Nous, peuple de cobayes Libanais ( moi, inclus, car je fus de la liste ) avons payé, mangé, mais non digéré aussi, car les vomissements, les diarrhées et la fièvre ont suivi. Aliments avariés, eau polluée, l'air quand à lui ( l'atmosphère politique ) est empoisonné. Que reste-t-il ? dans ce PAUVRE PAYS qui succombe exécuté par ses fils mêmes ?

    SAKR LEBNAN

    11 h 42, le 11 avril 2012

  • Autre question...où en est -on avec les produits importés d'Israël???Mmmmmm???Allô,allô....y a quelqu'un au bout du fil?bande de rigolos...avariés...

    GEDEON Christian

    08 h 48, le 11 avril 2012

  • Eh oui,chère Nazira...mais les Libanais ont digéré beaucoup plus que çà,n'est ce pas?A propos,où sont passés les Captagon Bros...?MDR...LOL pour les anglophones limités...

    GEDEON Christian

    08 h 46, le 11 avril 2012

  • L'oubli détient le pouvoir et le sens du secret. Ainsi les libanais oublient et refont confiance aux restaurants qui offrent toujours la marchandise avariée mais ou la sauce et autres assortiments changent le goût . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    06 h 56, le 11 avril 2012

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