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Liban - Histoire

L’hommage d’éminents humanistes à Walid Khalidi, « qui a détruit tous les mythes »

Les 50 ans de l’Institut des études palestiniennes ont été célébrés au Salon du livre par une table ronde
Les 50 ans de l’Institut des études palestiniennes ont été célébrés au Salon du livre francophone par une table ronde, modérée par Michel Hajji Georgiou et réunissant des penseurs de gauche, humanistes d’abord, autour des ouvrages de Walid Khalidi et son apport à l’histoire du conflit israélo-palestinien. Sa recherche rigoureuse des faits, dépouillée d’idéologie, a pu ébaucher, ne serait-ce que temporairement, des terrains communs avec la version israélienne de la Nakba, défendue par les nouveaux historiens. Il aura surtout contribué au processus d’éveil des Arabes, dont les récits se dissolvent dans les idéologies et les passions.
Rappelant que Walid Khalidi, alors professeur à l’Université américaine de Beyrouth, avait cofondé en 1963 à Beyrouth l’Institut des études palestiniennes (avec Constantin Zreik, doyen à l’AUB, et Burhan Dajani, économiste, qui ont été rejoints aussitôt par Edmond Rabbath, Charles Hélou, Pierre Eddé, Maurice Gemayel, Nabil Pharès, Saïd Hamadé...), Farouk Mardam Bey, directeur des éditions Sindbad et éditeur chez Actes Sud des romans traduits de l’arabe, souligne l’importance de cet historien qui a détruit « tous les mythes fondateurs sur la constitution de l’État d’Israël en 1947 et 1948, dans des articles de fond publiés dans une revue américaine à partir de 1959 ».
Il a révélé notamment l’existence du plan Daleth qui prouve la planification préalable par les Israéliens de l’expulsion des Palestiniens en 1948 et de l’occupation intégrale de leur territoire.
Rédacteur en chef de la Revue d’études palestiniennes, qui continue d’être publiée dans sa version arabe, Élias Khoury, romancier et journaliste, a indiqué que le dernier numéro de la Revue, un spécial cinquantenaire, valorise trois importants articles de Khalidi, traduits pour la première fois en langue arabe. Ces articles, publiés respectivement en 1959 (sur la chute de Haïfa), 1961 (sur le plan Daleth) et 1991 (sur la colonisation de la Palestine), sont des textes « fondateurs de la connaissance de l’histoire palestinienne » et qui sont représentatifs de « l’œuvre » de Walid Khalidi.

 « Notre problème, nos mythes à nous »
« Il a détruit les mythes fondateurs de l’État hébreu », rappelle Élias Khoury, ajoutant que l’historien a également « détruit l’idée fixe selon laquelle la Nakba a été découverte par les nouveaux historiens israéliens », notamment Benny Morris. Les travaux de ces derniers, publiés à partir de la fin des années 80, rejoindraient sur certains points Walid Khalidi, en ce qu’ils détruisent par exemple le mythe de l’aval par les Arabes du départ des Palestiniens. Élias Khoury revient également sur l’effet que ces écrits ont pu produire sur les Arabes eux-mêmes. « Notre problème, c’est nos mythes à nous, notre souci de couvrir les faits par le courage et l’honneur, alors que nous sommes comme tout le monde, lâches et courageux », a-t-il lancé.
Farouk Mardam Bey est revenu sur les dérapages arabes : le manque de préparatifs militaires, par excès de confiance. « Nous devions entrer en guerre le 15 mai 1948, et jusqu’au 30 avril aucune réunion de coordination interarabe n’avait eu lieu », a-t-il relevé entre autres.

 « La Nakba comme processus historique »
Le débat a également mis l’accent sur l’avant-gardisme de Khalidi, dont les éclairages sur la Nakba ont précédé de près de trois décennies l’ouverture des archives britanniques et israéliennes sur 1948, qui ont sous-tendu le travail des nouveaux historiens israéliens.
Néanmoins, le politologue Gilbert Achkar a mis l’accent sur « le retard des Palestiniens dans la guerre des récits, dimension fondamentale du combat, surtout pour Israël qui, de par sa nature, dépend structurellement de l’appui extérieur ». Cette prédominance israélienne sur l’opinion publique occidentale a causé une occultation de l’approche des historiens palestiniens. « Il est frustrant de voir l’accueil réservé aux nouveaux historiens israéliens qui ont corroboré des thèses avancées bien avant par Khalidi », déplore Gilbert Achkar, coauteur, avec Noam Chomsky, de La Poudrière du Moyen-Orient.

Négociations sur l’histoire
Mais si l’on devait transcender les rivalités, ou encore « les dérives des nouveaux historiens israéliens vers l’extrême droite et leur cynisme » (selon Gilbert Achkar), l’on peut concéder qu’il existe un fait établi, selon lequel la Nakba n’est pas un projet ayant existé par hasard, par un simple signe de la main de Ben Gourion. Dès lors, « ce projet continue », comme le relève Élias Khoury. « Et cette approche qui consiste à voir la Nakba comme processus historique a commencé avec Khalidi », ajoute-t-il.
L’effet pratique de cette approche devrait rejaillir sur les négociations, comme le relève pour sa part l’historien et expert du monde arabo-musulman Henry Laurens. « Seules des négociations sur l’histoire amèneront un accord de paix. » Et seule une histoire méthodique, rapportant avec précision la chronologie des événements, c’est-à-dire « une histoire rigoureuse », serait à même de contribuer à ces négociations sur l’histoire. Khalidi « a établi des faits avant leur mise en sens. Il a établi des acquis pour toujours », affirme-t-il.

 « Sunnitophobie » revisitée
Mais il existe des éléments nouveaux qui émergent dans cet avancement vers des négociations sur l’histoire : les nouveaux historiens israéliens, qu’Élias Khoury qualifie de « nouveaux historiens sionistes », dériveraient vers l’extrême droite israélienne, « avec un cynisme accentué ». Citant Benny Morris qui avait, dans une entrevue en 2004 à Haaretz, assimilé la Nakba à « une épuration ethnique » en estimant que « l’erreur était de ne pas l’avoir poussée jusqu’au bout », Gilbert Achkar estime que cette guerre des récits est « imprégnée d’un cynisme plus accentué, fondé de plus en plus sur un discours islamophobe et antiarabe ».
C’est dans la suite de ce discours que notre collègue Michel Hajji Georgiou, modérant le débat, s’est attardé sur « la vague de racisme inqualifiable qui vise aujourd’hui les réfugiés syriens, et qui n’est que l’autre face d’une “sunnitophobie” savamment entretenue par un appareil de propagande international ».
Les 50 ans de l’Institut des études palestiniennes ont été célébrés au Salon du livre francophone par une table ronde, modérée par Michel Hajji Georgiou et réunissant des penseurs de gauche, humanistes d’abord, autour des ouvrages de Walid Khalidi et son apport à l’histoire du conflit israélo-palestinien. Sa recherche rigoureuse des faits, dépouillée d’idéologie, a pu...

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ON COMPREND mieux le désastre du Simple israélien, quand "on" lui impose encore ce service militaire prolongé. Cet abus ne se distingue que par la forme des abus que subit le Palestinien, car l’Abuseur est le même : La Masse des sionistes internationaux qui abusent cette masse israélo-palestinienne par le "Titre de Propriété". Qui n’est que le Talisman au moyen duquel ils ont jusqu'ici ensorcelé ce Simple israélien, le prétexte avec lequel ils l'ont excité contre le Palestinien. Seul l’affaiblissement du sionisme peut élever ce Simplet israélien ; seul un gouvernement israélo-palestinien peut le faire sortir de sa Dégradation morale ! La Palestine d’avant ou d’après 48 est celle des Abuseurs Sionisés coalisés. Et la Palestine Démocratique Future sera celle des Abusés israélo-palestiniens enfin Alliés. Mais la balance montera ou descendra selon les bulletins que ce Simplet israélien balancera dans son urne électorale. Mais ceci lui reste encore plus digeste grâce aux dires contraires de ces sionistes qui, s'adressant à lui par leur exagération grossière des idées des Sains Palestiniens, atteignent le cervelet de ce Simplet en excitant sa convoitise du Fruit Défendu, le bien-aimé Sol Palestinien ! Mais le plus compréhensible pour lui, restent les expériences mêmes que cet israélien Simplet a fait depuis, et les déceptions qui, dans la précipitation des Intifadas, coup sur coup, s'étaient abattues sur lui….

Antoine-Serge KARAMAOUN

12 h 45, le 06 novembre 2013

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  • ON COMPREND mieux le désastre du Simple israélien, quand "on" lui impose encore ce service militaire prolongé. Cet abus ne se distingue que par la forme des abus que subit le Palestinien, car l’Abuseur est le même : La Masse des sionistes internationaux qui abusent cette masse israélo-palestinienne par le "Titre de Propriété". Qui n’est que le Talisman au moyen duquel ils ont jusqu'ici ensorcelé ce Simple israélien, le prétexte avec lequel ils l'ont excité contre le Palestinien. Seul l’affaiblissement du sionisme peut élever ce Simplet israélien ; seul un gouvernement israélo-palestinien peut le faire sortir de sa Dégradation morale ! La Palestine d’avant ou d’après 48 est celle des Abuseurs Sionisés coalisés. Et la Palestine Démocratique Future sera celle des Abusés israélo-palestiniens enfin Alliés. Mais la balance montera ou descendra selon les bulletins que ce Simplet israélien balancera dans son urne électorale. Mais ceci lui reste encore plus digeste grâce aux dires contraires de ces sionistes qui, s'adressant à lui par leur exagération grossière des idées des Sains Palestiniens, atteignent le cervelet de ce Simplet en excitant sa convoitise du Fruit Défendu, le bien-aimé Sol Palestinien ! Mais le plus compréhensible pour lui, restent les expériences mêmes que cet israélien Simplet a fait depuis, et les déceptions qui, dans la précipitation des Intifadas, coup sur coup, s'étaient abattues sur lui….

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 45, le 06 novembre 2013

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