Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

Genève 2 pratiquement renvoyée aux calendes grecques

Un désaccord persistant sur le rôle de l’Iran et sur qui représentera l’opposition syrienne plombe les entretiens russo-américains à Genève.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, annonce après la réunion préparatoire pour Genève 2 le report de la conférence de paix faute de consensus sur la participation de l’Iran et la représentation de l’opposition. Fabrice Coffrini/AFP

Les discussions hier à Genève entre l’émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, et les représentants russes et américains ont à nouveau échoué à fixer une date pour une conférence Genève 2 afin de trouver une issue politique au conflit syrien.


M. Brahimi a évité d’énumérer les points de divergence qui n’ont pas permis un accord, mais a souligné que « l’opposition syrienne est divisée et n’est pas prête ». Il a néanmoins exprimé « l’espoir » qu’une date puisse être fixée « pour avant la fin de l’année » et a annoncé une nouvelle réunion tripartite à Genève le 25 novembre. Il a souligné avoir demandé à l’opposition syrienne « de venir avec une délégation crédible. La conférence doit avoir lieu sans condition préalable », a-t-il encore dit. Cependant, les principales grandes puissances estiment que le gouvernement de transition qui devrait sortir de la conférence ne devrait pas permettre le maintien au pouvoir du président Bachar el-Assad.


En référence aux discussions de Genève, plusieurs acteurs majeurs du conflit ont réaffirmé des positions diamétralement opposées sur l’avenir du président Assad. Lundi, le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, avait averti que le régime d’Assad ne comptait pas participer à cette conférence « pour remettre le pouvoir », comme le réclament ses adversaires, faisant notamment allusion à Saoud al-Fayçal, le chef de la diplomatie saoudienne.


À l’inverse, l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays soutient le soulèvement, a estimé hier qu’on ne pouvait pas imposer au peuple syrien des négociations « sans conditions » et « sans calendrier précis », comme le demande Moscou.


M. Brahimi s’est concerté avec les vice-ministres russes des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov et Guennady Gatilov, et la secrétaire d’État adjointe américaine en charge des Affaires politiques, Wendy Sherman. Cette réunion a été suivie dans l’après-midi d’une autre, élargie aux représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine, la France et le Royaume-Uni. Ils ont été ensuite rejoints par des représentants de quatre pays voisins de la Syrie, l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie. Des représentants du Comité international de la Croix-Rouge et des organisations humanitaires des Nations unies ont également été entendus.



Istanbul le 9 novembre
Autre point de divergence entre Russes et Américains : la participation de l’Iran, avec la demande répétée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, hier à Moscou, de voir ce pays invité. Sur ce point, « les discussions ne sont pas terminées », a indiqué M. Brahimi.
L’opposition doit se réunir le 9 novembre à Istanbul pour décider de sa participation. Le Conseil national syrien, le groupe le plus important de la Coalition de l’opposition, a d’ores et déjà annoncé qu’il n’irait pas à Genève et menacé de faire scission si la Coalition y assistait. C’est dans ce cadre-là que l’émissaire a rappelé qu’« il n’y a pas de solution militaire. Le gouvernement ne va pas gagner, pas plus que l’opposition, sur le terrain ». « Combien de temps va-t-on fournir trois, quatre, cinq milliards de dollars tous les six mois pour la Syrie ? Ce n’est pas possible. La seule solution à cette crise humanitaire est une solution politique », a averti M. Brahimi.



Le « mur de la honte »
En attendant, sur le terrain, un obus de mortier est tombé hier matin sur l’ambassade du Vatican à Damas, causant uniquement des dégâts matériels sans faire de blessés, a indiqué Mgr Giorgio Ghezza, conseiller à la nonciature apostolique.


En outre, la maire kurde de la commune de Nusaybin au sud-est de la Turquie a entamé une grève de la faim pour dénoncer la construction d’un mur à la frontière entre son pays et la Syrie, qualifié de « mur de la honte », a-t-on appris hier dans son entourage. Membre du Parti kurde pour la paix et la démocratie, Ayse Gokkan a entamé son mouvement de protestation il y a sept jours. Initiative du gouvernement turc, ce mur était destiné à renforcer la sécurité au poste-frontière de Nusaybin à la suite des violents combats qui ont opposé à Qamishli, de l’autre côté de la frontière, des groupes jiadistes en guerre contre le président Bachar el-Assad à des militants kurdes syriens.


Ces derniers progressent de jour en jour sur le terrain, prenant de nouveaux territoires aux rebelles islamistes dans le nord-est de la Syrie, renforçant ainsi leur emprise sur une région où ils mettent en place un régime autonome. Selon Redur Xelil, porte-parole de la branche armée du Parti de l’union démocratique, les milices kurdes ont conquis la ville de Ras el-Aïn et tous les villages environnants. « Il n’y a pas eu de retraite, ils (les islamistes) ont subi une défaite », a-t-il dit.


De source proche du Front al-Nosra, affilié à el-Qaëda, on déclare que les islamistes se sont retirés sans combattre, évoquant des problèmes pour convaincre suffisamment d’unités de rester sur le front.
Les islamistes se replient vers Tel Abiad, une autre ville du Nord jouxtant la Turquie, et des sources rebelles font également état d’accrochages avec des Kurdes dans ce secteur. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les Kurdes tiennent au moins 19 localités dans la région.

Lire aussi

6,5 millions de Syriens ont dû fuir leur maison


Riyad appelle Téhéran et le Hezbollah à "se retirer" de Syrie comme signe de bonne volonté

Les discussions hier à Genève entre l’émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, et les représentants russes et américains ont à nouveau échoué à fixer une date pour une conférence Genève 2 afin de trouver une issue politique au conflit syrien.
M. Brahimi a évité d’énumérer les points de divergence qui n’ont pas permis un accord, mais a...

commentaires (3)

ERREUR QUE DE FAIRE PARTICIPER AUTRES QUE LES GRANDES PUISSANCES ET LES ANTAGONISTES SYRIENS... SINON LA SOLUTION VIENDRAIT AVEC LE PREMIER MOUTON QUI PONDRAIT LE PREMIER OEUF ! GLINGLIN !!!

SAKR LOUBNAN

17 h 48, le 06 novembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • ERREUR QUE DE FAIRE PARTICIPER AUTRES QUE LES GRANDES PUISSANCES ET LES ANTAGONISTES SYRIENS... SINON LA SOLUTION VIENDRAIT AVEC LE PREMIER MOUTON QUI PONDRAIT LE PREMIER OEUF ! GLINGLIN !!!

    SAKR LOUBNAN

    17 h 48, le 06 novembre 2013

  • Yâ harâââm.... yâ "Monchâââr" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    14 h 22, le 06 novembre 2013

  • L'Iran doit y participer parce que c'est dans le cours des choses que l'histoire s'écrira , et ils n'ont pas l'habitude d'abandonner leurs frères de résistance , alors que l'autre côté , ya m3atarrenn !!!

    Jaber Kamel

    11 h 53, le 06 novembre 2013

Retour en haut