Farid Chéhab, premier Libanais au Hall of Fame du Golden Drum

Farid Chéhab, l’intrépide “pubard”, président honoraire du réseau Leo Burnett, s’est vu décerner depuis quelques jours une distinction que nul autre Libanais avant lui n’avait décrochée. Son nom est désormais estampillé dans le Hall of Fame (temple de la renommée) du Golden Drum Festival, un des plus prestigieux festivals de la pub en Europe. Dans une entrevue accordée à L’Orient-Le Jour, cet amoureux de la communication avec un grand C est revenu sur cet exploit qui couronne une carrière fulgurante autant sur le plan local qu’international.

« En 2005, j’ai été chargé d’entraîner le réseau Leo Burnett dans ce qu’on appelle aujourd’hui la nouvelle Europe », indique-t-il, soulignant que la « nouvelle Europe » inclut, au-delà des pays de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est, certains pays du bassin méditerranéen comme le Liban, la Turquie et Israël. En l’espace de quelques années, Farid Chéhab a réussi, grâce à un travail d’équipe tient-il à préciser, à faire en sorte que le réseau Leo Burnett soit sacré deux années consécutives (2009 et 2010). « L’agence de Beyrouth a remporté le titre d’agence de l’année en 2009 », ajoute-il non sans fierté.

« Il faut que les Libanais prennent confiance en leurs capacités »
Si Farid Chéhab a réussi à décrocher cette distinction qui avait jusque-là été réservée aux créatifs européens, « c’est surtout grâce à un travail d’équipe », explique-t-il. Les Libanais ont fait preuve de talent dans des domaines très variés, rappelle-t-il. « De la médecine au système bancaire, en passant par la gestion, les Libanais ont toujours su se démarquer », a indiqué le créatif en ajoutant que le domaine de la communication qui est extrêmement pointu et compétitif n’est pas une exception. « Nous avons réussi à contrer une compétition turque et israélienne pourtant très rude », a-t-il ajouté en rendant hommage à un travail collectif porté par tous les acteurs du réseau Leo Burnett.
« Il faut que les Libanais prennent confiance en leurs capacités », résume Farid Chéhab.

Le règne des idées...
Malgré une conjoncture locale et régionale en berne, et si l’expert en communication confirme que plusieurs sociétés effectuent des coupes dans leurs budgets publicitaires, il met an avant le fait qu’au-delà des raisons habituelles évoquées (crise économique, instabilités sécuritaires, etc.), le monde de la communication a changé. « Les annonceurs ont découvert qu’il y a de nouveaux moyens, moins coûteux, de communiquer. Les réseaux sociaux ont érigé les internautes à la position d’ambassadeurs des marques », souligne Farid Chéhab. Désormais, le travail des agences de publicité est de se consacrer aux idées et non plus à la puissance médiatique, ajoute-il. « Les
agences qui ont réussi à intégrer l’importance de travailler sur des idées novatrices voient leurs honoraires décupler. C’est une nouvelle donne, certes plus délicate et ambitieuse, mais elle ne sonne en aucun cas le glas de l’agence publicitaire », précise celui qui roule sa bosse depuis des décennies sur les chemins incertains de la créativité. « C’est la culture de l’idée instaurée à Leo Burnett qui m’a permis de décrocher cette distinction », résume-t-il avec une pointe de malice. Les « burnetters » peuvent être (très) fiers, les Libanais dans leur ensemble aussi...

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