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Culture - Souvenir

Mansour Challita, le seigneur libanais des lettres brésiliennes

Cinquante ans au service de la culture. Culture libanaise au Brésil où il s’était installé sans oublier pour autant son pays d’origine. À un âge vénérable (90 ans), il vient de quitter ce monde. Regard sur une histoire d’amour avec la littérature, certes, mais aussi avec l’écriture, le journalisme et la diplomatie.

Photo d’archives montrant Mansour Challita devant un patchwork d’œuvres de Gibran.

De sa demeure, point de rencontre d’une société cultivée et cosmopolite, il avait vue sur la mythique plage de Copacabana. Mansour Challita, né en Colombie en 1919, fin lettré libanais (études de droit à l’USJ de Beyrouth et cofondateur du journal al-Akhbar à Rio de Janeiro) et ambassadeur de la Ligue des États arabes au Brésil, avait voué sa vie pour promouvoir les échanges culturels, politiques et économiques entre les rives de l’Amérique latine et les grands espaces du monde arabe.
Outre des articles de presse ou de revues, l’organisation de festivals, de conférences et de concours (dont celui de «Gibran et les robots» qui a fait date dans les annales libanaises et étrangères), d’abord cette passion véhémente pour faire connaître l’œuvre de Gibran Khalil Gibran, dont il fut un zélé traducteur pour communiquer l’essence de l’esprit, de l’inspiration, de l’originalité et du modernisme du Levant au Nouveau Monde
Grand voyageur de par ses multiples fonctions (entre autres, directeur général du Conseil national du tourisme au Liban en 1967), il a établi des contacts solides et fructueux avec les prestigieuses communautés libanaises émigrées outre-Atlantique.
Polyglotte émérite, il maîtrisait aussi bien le français, l’anglais que l’arabe et le portugais. Son souvenir brille surtout, non seulement par cet apport et cette efficacité à vivre un farouche nationalisme du pays du Cèdre, mais aussi pour ses écrits et traductions, notamment Mosaïque du Moyen-Orient (en langue portugaise avec une préface signée Jorge Amado), Cocktail (écrit en français), Kalila Wa dimna de Ibn el-Moukkafah, les Mille et Une Nuits...
Presque une centaine d’ouvrages entre fictions, romans, contes, traductions, articles de presse, interviews télévisées et radiophoniques à l’actif de Mansour Challita, qui a par ailleurs œuvré aussi à la compilation de précieuses anthologies. Il donna presque au genre (qu’il enrichit avec plus de 17 livres!) ses véritables lettres de noblesse et on cite volontiers ses remarquables publications: Les plus belles pages de la littérature libanaise, Les plus belles pensées de tous les temps (en cinq volumes)...
Détenteur de la médaille Machado de Assis de l’Académie des lettres brésiliennes (entre autres innombrables distinctions et prix), Mansour Challita reste un lien unique et profondément promotionnel entre la culture libanaise et arabe et la créativité occidentale. Une place qu’il a revendiquée avec véhémence, dynamisme et panache.
De sa demeure, point de rencontre d’une société cultivée et cosmopolite, il avait vue sur la mythique plage de Copacabana. Mansour Challita, né en Colombie en 1919, fin lettré libanais (études de droit à l’USJ de Beyrouth et cofondateur du journal al-Akhbar à Rio de Janeiro) et ambassadeur de la Ligue des États arabes au Brésil, avait voué sa vie pour promouvoir les...

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