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Liban

Mesures sécuritaires exceptionnelles et décentralisées pour parer à de nouveaux attentats

Une délégation de Jbeil présidée par M. Ziad Hawat s’est rendue hier sur les lieux des attentats de Tripoli en signe de solidarité avec la ville. Photo Naïm Assafiri

Après les tragédies successives de Roueiss et de Tripoli, et à la lumière de la dégradation sécuritaire qui a suscité une véritable psychose dans le pays, les responsables, qui semblent enfin se réveiller de leur torpeur, se sont mobilisés ces derniers jours pour tenter de reprendre les choses en main.


C’est ainsi qu’il faut comprendre l’initiative prise hier par le ministère de l’Intérieur qui a invité 970 présidents de municipalité à une réunion extraordinaire qui se tiendra au BIEL.
Placée sous le slogan du « soutien des municipalités aux forces de l’ordre en vue de veiller à la sécurité du pays », cette mesure devra permettre d’alléger le fardeau qui pèse sur les forces de l’ordre et l’armée, et surtout de coordonner les efforts dans une sorte de mobilisation nationale visant à déjouer les futurs attentats ou atteintes à la sécurité.


Ce grand rassemblement qui réunira tous les services de sécurité du pays – les hauts représentants de l’armée, des FSI, de la Sûreté générale, de la Sûreté d’État – aura lieu incessamment. Les présidents des municipalités seront briefés sur les moyens de bénéficier de l’apport de la police municipale, voire même des gardes forestiers, pour aider les forces de l’ordre dans leur tâche, chacun dans le cadre de sa fonction, après avoir reçu une formation qui sera supervisée par les services du ministère.


Ce nouveau plan de coordination entre les différents secteurs de l’appareil sécuritaire et des services locaux a pour objectif de créer un réseau de sécurité pour faire échec à toute future tentative de déstabilisation.
Motivé par la même crainte, le directeur des Douanes par intérim, Chafic Merhi, a adressé hier un mémo à l’ensemble des fonctionnaires des Douanes intitulé La confrontation du terrorisme et la nécessité d’enrayer les tentatives d’infiltrer ses outils au Liban. Le texte invite les fonctionnaires à œuvrer d’arrache-pied pour former une « digue » au niveau des différentes frontières du pays afin de « déjouer les tentatives d’exporter le terrorisme au Liban ».
Le directeur invite les responsables de son administration à utiliser tous les équipements modernes qui ont récemment été mis à leur disposition afin de détecter toutes sortes de marchandises prohibées, principalement les armes, les munitions et toute substance chimique servant à fabriquer des charges explosives.
M. Merhi les a en outre exhortés à « faire preuve de discipline extrême, de prudence et d’éveil en cette période sensible afin de contrecarrer les tentatives menées par les criminels pour faire passer des produits prohibés ».


Parallèlement, les réunions de coordination sécuritaire se sont poursuivies dans plusieurs localités du pays. Au Akkar, une réunion exceptionnelle a regroupé le caïmacam, le directeur régional de la Sûreté d’État, le chef de la gendarmerie, le responsable du bureau des renseignements de l’armée dans la région et des représentants de la Sûreté générale et des FSI. Les participants à la réunion ont passé en revue les récents développements et les mesures sécuritaires prises en conséquence.
Ils ont convenu de la nécessité d’assurer une garde devant les lieux de culte musulmans et chrétiens et d’accroître la surveillance sur les grandes places publiques ainsi que dans les lieux de rassemblement, surtout les banques, à l’approche de la fin du mois et des versements des salaires.


Les responsables en question ont également décidé de bloquer l’accès à certains lieux névralgiques, tels que le siège de la gendarmerie à Halba, le Sérail gouvernemental et le périmètre environnant, en interdisant aux véhicules de se garer, à l’exception des voitures des employés qui travaillent dans cette localité. Il a également été convenu de placer des unités pour fouiller les voitures et enregistrer les noms de toutes les personnes accédant au Sérail.
Au cours de la réunion, il a également été question de placer des caméras de surveillance à certains endroits sensibles et de se procurer des détecteurs de matériau explosif et d’armes.


La même frénésie a régné à Tripoli où la police municipale a édifié des barrages fixes et mobiles pour fouiller les voitures et vérifier les identités des passagers, des mesures décidées il y a quelques jours dans le cadre d’un plan sécuritaire mis au point pour protéger la ville.


Par ailleurs, la direction et le service de renseignements des FSI ont publié une note adressée aux citoyens dans laquelle ils invitent ces derniers à laisser une pièce d’identification du propriétaire ou conducteur de véhicules dans un endroit visible pour faciliter les contrôles et éviter que les vitres ne soient brisées ou que certaines parties du véhicule ne soient endommagées durant l’opération de fouille. Les FSI prient les citoyens de marquer clairement leur nom complet, le nom du père, l’adresse et le numéro de téléphone pour qu’ils soient contactés en cas de besoin.


Hier, de nouvelles fausses alertes à la voiture piégée ont été signalées. À Tripoli, l’armée a été dépêchée sur les lieux pour inspecter un véhicule GMS de couleur noire. Le même scénario s’est répété dans un quartier de Sin el-Fil où s’était garée une Mercedes grise.


Le conseiller de Saad Hariri pour la région du Nord, Abdel Ghani Kabbara, s’est rendu sur les lieux des deux attentats de Tripoli où il a rencontré plusieurs membres de la société civile et un certain nombre de volontaires qui s’activent pour aider les habitants sinistrés.
Adressant un mot de remerciements aux activistes, M. Kabbara a affirmé que « l’unité de Tripoli est susceptible de faire face à tous les complots. Personne ne pourra entraîner cette ville vers la discorde ou dans n’importe quel autre projet en dehors de la République libanaise ».


Sur un autre plan, et au lendemain du démantèlement par les services de renseignements de l’armée d’un groupe de suspects dans le cadre de l’affaire des roquettes lancées à partir de Ballouneh sur la localité de Baabda-Yarzé en juin dernier, le dossier a été remis au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, qui supervisera l’enquête.
Des sources proches du dossier ont indiqué hier à L’Orient-Le Jour que plusieurs personnes, de nationalité syrienne, ont été arrêtées. Plusieurs d’entre elles seraient directement impliquées, précise la source, qui confie que l’affaire sera révélée au grand jour dans les prochaines 48h.

Après les tragédies successives de Roueiss et de Tripoli, et à la lumière de la dégradation sécuritaire qui a suscité une véritable psychose dans le pays, les responsables, qui semblent enfin se réveiller de leur torpeur, se sont mobilisés ces derniers jours pour tenter de reprendre les choses en main.
C’est ainsi qu’il faut comprendre l’initiative prise hier par le...

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