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Moyen Orient et Monde - Conflit

Le pouvoir égyptien va tendre la main aux Frères musulmans

Navettes successives d’émissaires internationaux au Caire pour résoudre la crise.

Un millier de pro-Morsi ont manifesté devant la Haute Cour de justice au Caire, hier. Amr Abdallah Dalsh/Reuters

L’armée et le gouvernement égyptien mis en place après le renversement, le 3 juillet, du président islamiste Mohammad Morsi vont faire une offre de compromis aux Frères musulmans prévoyant de libérer un certain nombre de membres de la confrérie, a-t-on appris hier auprès d’une source militaire de haut rang. Le pouvoir proposera en outre de débloquer les avoirs gelés de la confrérie et lui offrira trois postes au sein du gouvernement intérimaire dans le but de sortir de l’impasse politique persistante. Les permanences « fréristes » fermées après le 3 juillet rouvriront et la confrérie pourrait légaliser sa situation de manière à pouvoir présenter des candidats aux nouvelles élections. « L’initiative sera prise de manière à pouvoir mettre un terme à la crise et obtenir des Frères qu’ils cessent leurs sit-in de protestation », a expliqué cette source.
Une source politique familière de la question a confirmé les détails de cette future proposition. Quant à la source militaire, elle a souligné que le gouvernement intérimaire et l’armée n’avaient pas encore arrêté de position quant au sort à réserver à Mohammad Morsi, détenu au secret au Caire depuis sa destitution. « Nous souhaitons que le cours de la loi soit respecté tandis qu’au même moment, le gouvernement tente d’obtenir l’abandon de toutes les charges retenues contre lui », a poursuivi la source militaire.
Auparavant en journée, les émissaires internationaux venus au Caire pour tenter de sortir le pays de l’impasse politique faisaient la navette entre les nouvelles autorités et les partisans de M. Morsi. Au lendemain d’entretiens avec le nouvel homme fort du pays, le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, le secrétaire d’État américain adjoint William Burns a rencontré l’adjoint du guide suprême des Frères musulmans, Khairat al-Chater, actuellement incarcéré, selon l’agence MENA. Mais un porte-parole des Frères musulmans a assuré sur Twitter que M. Chater avait « refusé » cette visite, à laquelle participaient également les ministres des Affaires étrangères qatari et émirati ainsi que l’émissaire de l’UE, Bernardino Leon. M. Chater a affirmé qu’il n’était « pas en position de discuter » et a conseillé à la délégation de « parler à M. Morsi ». Il s’est borné à leur rappeler qu’il n’y avait « pas d’alternative à la légitimité » de la première présidentielle libre du pays qui a porté M. Morsi au pouvoir en juin 2012.
Khairat al-Chater, l’un des plus importants financiers de la confrérie, sera jugé à partir du 25 août avec le guide Mohammad Badie et son second adjoint Rachad Bayoumi pour « incitation au meurtre » de manifestants anti-Morsi lors d’une attaque de leur QG au Caire le 30 juin, journée de manifestations massives qui a conduit à la destitution de M. Morsi par l’armée. Trois autres figures de la confrérie seront jugées pour « meurtre ».
De son côté, M. Leon a rencontré le Premier ministre Hazem Beblawi, tandis que les influents sénateurs américains Lindsey Graham et John McCain sont attendus pour des entretiens aujourd’hui au Caire. En outre, Robert Ford, un diplomate chevronné et fin connaisseur du Moyen-Orient, a été choisi par le secrétaire d’État américain John Kerry pour devenir le nouvel ambassadeur des États-Unis au Caire, a rapporté le New York Times. M. Ford est un diplomate de carrière parlant couramment l’arabe et le français.
Sur le terrain, nouveau pouvoir et partisans de M. Morsi campent fermement sur leurs positions et la communauté internationale redoute que la dispersion par la force des sit-in où les manifestants se sont barricadés avec femmes et enfants ne tourne au massacre. Les heurts en marge des mobilisations rivales pro et anti-Morsi ont déjà fait plus de 250 morts depuis la fin juin. Les nouvelles autorités, elles, alternent déclarations tonitruantes et appels au calme. De leur côté, les islamistes appellent quasi-quotidiennement les pro-Morsi à de nouvelles mobilisations, incitant à marcher « par millions » sur les sites militaires ou de sécurité, des appels qui sont toutefois de moins en moins suivis. Hier, un millier d’entre eux ont manifesté devant la Haute Cour de justice au Caire.
Par ailleurs, dans l’instable péninsule du Nord-Sinaï, un soldat a encore été tué par des hommes armés, le 33e membre des forces de l’ordre à périr dans cette région depuis le 3 juillet. Deux autres soldats ont été blessés dans une attaque séparée visant également des barrages militaires.
(Sources : agences)
L’armée et le gouvernement égyptien mis en place après le renversement, le 3 juillet, du président islamiste Mohammad Morsi vont faire une offre de compromis aux Frères musulmans prévoyant de libérer un certain nombre de membres de la confrérie, a-t-on appris hier auprès d’une source militaire de haut rang. Le pouvoir proposera en outre de débloquer les avoirs gelés de...

commentaires (1)

ben,il a intêret à compter ses doigts juste après!

GEDEON Christian

02 h 07, le 06 août 2013

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Commentaires (1)

  • ben,il a intêret à compter ses doigts juste après!

    GEDEON Christian

    02 h 07, le 06 août 2013

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